"Encore une journée ratée. Pourquoi cela m'arrive?" Je me plains intérieurement tout en traversant les deux voies de Sacré Cœur.
Ce jour là, je m'étais pourtant réveillée assez tôt avec une ferme conviction de trouver un bon boulot, mais comme "à l'accoutumée", les entreprises n'étaient pas intéressées. En plus, cela me décourageait lorsque ces hommes culottés me disaient "Laissez nous votre numéro de téléphone et nous vous contacterons", ce qui avait le dont de me donner la sensation d'être poignardée en plein cœur. S'ils ne voulaient pas de moi, ils n'avaient qu'à me le dire!
Encore une fois, un klaxon me fit sursauter avant que je ne me décide d'enlever ces écouteurs de mes oreilles pour me concentrer enfin sur la route car la musique me rendait distraite.
Je n'arrivais pas à croire que j'avais marché de Dakar Centre ville à Liberté VI. Je n'avais même plus de pièce pour payer mon transport.
Comment faire aussi si on est au chômage et vouloir dépenser de l'argent pour se payer toutes les nouveautés qui me séduisaient au passage. Me croiriez-vous si je vous disais que j'avais acheté une jupe en tailleur super class et des escarpins hauts de douze centimètres que je trouvais juste magnifiques pour ensuite faire 2h30 de marche? Eh bah si! J'étais une esclave de la mode, comme des millions d'autres filles. Mais moi j'étais non seulement une victime, mais pire: addict.
[...]
Arrivée chez moi, j'étais essoufflée. J'enlevais mes lunettes de soleil en fronçant mes sourcils pour adapter ma vue à la lumière puis sonnai. Ndoya, la bonne vint m'ouvrir avec un petit sourire timide sur ses lèvres. Je lui remis mes sacs de shopping et mon sac à main qu'elle amena dans ma chambre puis me dirigeai vers le salon pour me laisser tomber dans un fauteuil tout en soupirant longuement. Je sentais mes muscles se détendre, ma tête bourdonner et je baillais surtout à m'en fendre les mâchoires. J'étais tout simplement morte de fatigue.
Pourquoi n'avais-je pas fait une auto-stop? Bah parce je tiens tout simplement à ma vie. Je n'aimerais pas être kidnappée puisque c'est maintenant fréquent dans notre pays.
Une peureuse? Non. Je me soucie seulement de mon bien-être.
Je m'apprêtais à fermer mes yeux quand j'entendis des hurlements venant de dehors. Je reconnus tout de suite la voix de ma mère, ce qui me poussa à aller voir ce qui se passait.
Maman: Ton argent tu le recevras je te dis! Arrête de me harceler comme ça? Nous vivons ici depuis combien d'année? Hein? Depuis combien de temps vous nous louez cette maisonnette qui, d'ailleurs, est sur le point de s' éffrondrer?
Au bout de sa phrase, je levai mes yeux vers le plafond et remarquai, pour la énième fois, qu'il pouvait nous écraser du jour au lendemain. Quand même, je me disais que le bon Dieu est très gentil et jamais IL ne me laisserait périr dans un effondrement d'une vieille maison.
Pendant que je laissais mes pensées vagabonder, la dispute se fesait toujours entendre.
Fodé: Madame Thiam, tout ce que je vous demande est de me payer mon loyer. Cela fait trois mois que vous me dites aujourd'hui, demain, après demain, répliqua Fodé, le propiétaire de la maison.
Là, je ne pus m'empêcher de coller ma main sur ma bouche avec les yeux grandement ouverts. Non mais je rêve ou quoi?
Maman: Non mais un peu de respect quand même! N'est ce pas qu'on te payait correctement quand ma fille Rokaya avait un bon boulot? Hurla maman, rageuse.
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Amour Illicite
RandomL'amour est un sentiment qui arrive sans crier gare et qui ne se contrôle pas. Pour certain, c'est le sentiment le plus sincère, le plus pur, le plus juste. Mais pour Rokaya, c'est le sentiment le plus impur, le plus injuste....disons le plus illici...