En traversant la grande porte pour entrer dans l'hopital, une brise glaciale m'a d'abord fouétée pendant une fracrion de seconde, faisant ainsi relevé mes extensions. Des frissons me parcourent le corps alors que j'avance pour me rendre directement dans la chambre de mon père. J'ai serré mes points comme si je m'apprêtais à sauter sur quelqu'un, hélas, mon cœur bat la chamade. L'endroit n'a aucune trace de gaieté. Ça sens les médicaments, l'alcool. L'audeur des désinfectants mélangés à du "je ne sais quoi me donne" envi de vomir. Ça sens l'hôpital.
Je prends les escaliers d'à gauche qui mènent vers un long couloir. J'ai peur oui. A quelques pas de la chambre de papa, ma conscience me souffle de faire demi-tour mais je ne l'écoute pas. Je ne vois ni mon frère, ni ma mère qui, d'habitude, se posaient sur le banc d'en face. Je ne sais pas. Je ne peux pas l'expliquer. J'ai pas pu les retenir. L'intérieur de mes narrines ont commencé à piquer, mon regard est devenu flou et cœur s'est serré comme jamais il ne l'a fait avant. Et lorsque j'ai ouvert la porte de la chambre, mes larmes ont coulé. J'ai pas pu les retenir. Et à cet instant, je suis comme devenue folle. Il n'y a pas une trace de Papa dans la chambre. J'ai paniqué et j'ai crié le prénom de mon père. Je suis sortie sur le champ et j'ai presque agressé le premier homme en blouse blanche que j'ai vu.
Moi: Docteur s'il vous plait, dis-je d'une petite voix étranglée dans ma gorge.
Lui: Euh... qu'y a-t-il?
Moi: Je ne sais pas, commence-je en fourrant mes doigts dans mes extensions, toute perdue. Mon père était ici, il nest plus là. Il est où? Je veux le voir moi!
Lui: Oui, d'accord, commencez par vous calmez, me dit-il en me tendant un mouchoir. Il vérifie la chambre que je lui ai indiqué puis il me reviens en me demandant le prénom et nom de mon père. Après lui avoir répondu, il me demande de le suivre. Nous longeons un long couloir puis avons pris la gauche. Et j'ai vu de loin ma mère assise sur une chaise.
Moi: C'est bon, merci, adresse-je au docteur sans le regarder puis j'ai courru vers ma génitrice.
Quand elle m'a vue, elle m'a d'abord jetée un regard triste. Oh que se passe-t-il?
Elle: Rokaya, fait-elle en se levant et en me serrant dans ses bras?
Moi: Où est papa? Lui demande-je en la libérant mais ses larmes me répondent, sa bouche s'ouvre pour restée bée puis elle s'assoit à nouveau pour pleurer. Instinctivement, je me suis retournée pour ouvrir la porte d'en face.
Maman: Rokaya, si on a pas trois millions de francs cette, nuit ton père mourra, m'anonce-t-elle alorsque la porte s'ouvre sur lui. Il était couché sur ce lit. On dirait un corps sans vie. Il est en réanimation. Papa.
J'ai vu Lamine à coté de lui entrain de me regarder, les mains croisées sur sa poitrine. N'ayant pas la force de rester encore longtemps dans la chambre, je suis sortie et me suis posée à côté de maman.
Elle: Boul dioy sama néné touti ( Ne pleures pas mon bébé chéri).
Et comme si c'est le mot d'ordre, je pleure de plus belle. Je ne peux plus m'arrêter. Les larmes coulent d'elles-même et je reniflent jusqu'à en avoir mal aux tempes.
Moi: Maman, où allons-nous trouver une somme de trois millions de francs en une nuit?
Elle: J'ai appelé toutes tes badjènes, tantes et oncles mais ils disent tous qu'ils n'ont pas d'argent.
Moi: ...
Elle: Ton père est tombé dans le coma il y a à peine une heure. C'est le médecin qui vient de m'informer de son état. Il a dit que pour être sauvée, il doit faire une opération dans les douze heures qui suivent sinon, il mourra.
VOUS LISEZ
Amour Illicite
RandomL'amour est un sentiment qui arrive sans crier gare et qui ne se contrôle pas. Pour certain, c'est le sentiment le plus sincère, le plus pur, le plus juste. Mais pour Rokaya, c'est le sentiment le plus impur, le plus injuste....disons le plus illici...