Chapitre 09

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Une fois au bureau, j'ai tenu à voir coûte que coûte la petite Ma'Awa mais me suis dit que ma patronne ne va jamais accepter que j'entre dans sa villa. Néanmoins, j'ai l'espoir qu'elle passe ici à la descente comme elle a l'habitude de le faire. J'ai aussi envi de lui demander comment elle va, si elle est allée à l'école ou si elle est restée à la maison aujourd'hui pour récupérer; mais son visage renfrogné ne m'en donne pas le courage.

Entre le smartphone qui vibre par ci, le fixe qui sonne par là, les tonnes de feuilles sous mon nez et madame qui n'en a jamais assez de donner des ordres, je ne sais même plus ou mettre ma tête. Assise dans son confortable fauteuil à l'autre bout de la pièce, elle fouille dans une pile de papiers. Je suis certaine que si jamais elle ne trouve pas ce qu'elle cherche, elle me demandera de le faire à sa place.

Elle: Rokaya?

Moi: Oui, réponds-je en me levant pour m'approcher d'elle.

Elle: Il y a un dossier titré DSI dont j'ai besoin urgemment. Cherche le moi s'il te plait.

Ah aujourd'hui j'ai droit à un "S'il te plait"!

Moi: Tout de suite Madame.

Elle me paie pour que je lui facilite la tâche mais...bon, pas grave. C'est aussi moi qui ai besoin de sous.

Je rejoins mon bureau et une fois dans mon fauteuil, je range les milliers de courriers que je lisais tantôt pour chercher ce qu'elle m'a demandée. Cela m'a bien prise une poignée de minutes mais je l'ai finalement vue.

Moi: Ah, le voici, dis-je en saisisant la feuille pour aller le lui remettre.

Elle: Voilà, J'ai besoin de quinze copies de ce dossier car mes collaborateurs doivent aussi en avoir. Je n'attends que toi pour partir.

Hmm, elle a vraiment l'air heureuse aujourd'hui. Qu'est ce qui s'est passé? Même si elle ne sourit pas, elle a quand-même le visage gai et j'aime bien la voir comme ça, même si j'ignore les raisons.

Je photocopie la feuille puis mets les exemplaires dans une enveloppe comme elle me l'a demandée. Ceci fait, je le lui tends.

Moi: Les voici Madame Diagne.

Elle: Remets les au chauffeur. Je crois qu'il est à la porte.

Suite à un hochement de la tête, je sors et me dirige vers la grande porte où se tient Jean Noël, le chauffeur.

Moi: Bonjour Jean Noël, fais-je d'un ton chantonant tout en m'approchant de lui, le sourire aux lèvres.

Lui: Ah mais, commence-t-il en me rendant mon sourire. Je vois que tu as remis tes chaussures.

Moi: Arrête de te moquer Jean Noël. Alors, tu vas bien?

Lui: Très bien!

Moi: Ça se voit. Tiens, Madame m'a demandée de te remettre cette enveloppe.

Lui: Mais elle risque d'arriver en retard si elle ne se dépêche pas, remarque-t-il en jetant un coup d'œil à sa montre.

Moi: Je le lui dirai. Je te laisse. A plus.

Je tourne mes talons pour ne pas engager une quelconque discussion d'autant plus que je sais maintenant qu'elle voit tout ce qui se passe par là.

Moi: Le chauffeur vous attends madame, la préviens-je en me rendant à mon bureau.

Elle: Bien. Avant de partir, tu me laisses les feuilles que je t'ai laissée sur ton bureau. Je les recupérerai à mon retour, me dit-elle en se levant de son fauteuil.

Moi: D'accord.

Alors qu'elle s'apprêtait à franchir le seuil, la petite Ma'Awa, venant de nulle part, vient se jeter dans ses bras.

Amour IlliciteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant