Amour Illicite

Chapitre 12

Comme je vous le disais tantôt, le temps passe comme une étoile filante. Néanmoins j'essaie d'avancer tant bien que mal. Ce qui est bizarre dans toute cette histoire est qu'on dirait que tout le monde me fuit. Les membres de ma famille se font de plus en plus rares - je n'économise plus comme avant. Tous nos sous se limitent sur les frais d'hôpital de papa. Trois mois. Cela fait trois mois aujourd'hui que je travaille pour Madame Diagne que je gère avec le peu de force qui me reste en ce moment - Trois mois que je galère entre ces quatre murs. Trois mois que je noie mes soucis dans le travail afin de tout oublier... Mais c'est impossible. Dommage...

Badou? II date celui-là! Il se porte bien, enfin je crois car je le fuyais jusqu'à son départ pour Londres. C'est vrai que l'envie de le revoir, d'entendre sa voix, de l'écouter prononcer mon prénom, de laisser mes yeux se perdre dans les siens, de contempler son sourire est toujours là mais franchement, je préfère mille fois son départ. Ma'Awa sa fille et moi, cela fait un bout de temps que nous ne nous parlons plus normalement. Quand je dis << normalement >> c'est pour parler de la manière dont elle m'ignore ces derniers temps. Maintenant, elle ne se limite qu'aux salutations. Même quand nous nous rencontrons dans la villa ou ailleurs, elle se contente d'un simple regard de deux secondes que je ne comprends toujours pas. Quand je lui parle, elle me répond par monosyllabes et parfois, elle n'ouvre même pas sa bouche. Pour dire vrai, cela me fait mal et j'aimerais bien connaître les raisons pour lesquelles elle a subitement changer de comportement. Sa grand-mère peut être. Mais pourquoi? Bon, laissons tomber. J'ai décidé de ne plus chercher des poux.

Avec ma patronne, il y a des jours avec et des jours sans. De toutes les manières, j'aime qu'elle me donne beaucoup de boulot maintenant. Je veux me perdre carrément dans le travail puisque, pendant ces quelques heures, il y en a de ces moments où j'oublie le vrai monde dans lequel je vie. Parmi ces moments, ceux que je préfère sont ceux pendant lesquels elle change d'humeur toutes les cinq minutes parce que cela m'énerve et un autre sentiment s'empare de mon cœur, différent de l'amertume. D'ailleurs, j'ai même fait la connaissance d'un de ses fils. Amidou Hakim Diagne. C'est un homme assez grand de taille, qui a tout hérité de sa mère physiquement et moralement. Il est très élégant mais arrogant , odieux, hautain et surtout irrespectueux. Pour les deux semaines qu'il est venu passé chez sa famille en compagnie de sa femme et de son fils, j'en vois déjà de toutes les couleurs. Il s'agit, en fait de celui avec qui Badou se disputait au bureau après mon "entretien" avec Mr Madické Diop. Sans vous mentir, on dirait Madame Nogaye Fall Diagne en version "homme". Vous en saurez quelque chose. J'ai aussi fait la connaissance d'Habib Diagne, marié à Marie Konaté. Vous la connaissez non? La fille du célèbre milliardaire Moustapha Konaté. Ils sont une fois venues passés la journée ici et Habib est venu jusqu'au bureau pour chercher sa mère. Quand celle-ci a fait les présentations, il m'a presque forcée à passer toute la journée avec eux. En effet, il me disait que les secrétaires sont comme des membres de la famille puisque ce sont les personnes qui passent plus de temps avec eux. Et il n'a pas tort. C'est aussi ainsi que j'ai fait la connaissance de Marie Konaté et celle de leur fils, Lahat Diagne. Ensuite il y a Badou...que je ne vais plus vous présenter. La seul personne que je ne connais pas dans cette famille est leur père. Il est peut être mort...

Mme Diagne: J'ai surtout besoin de voir les derniers e-mails, me dit-elle tout en me sortant de mes longues pensées, le nez dans un bouquin.

Moi: Je vous les transfère tout de suite Madame, lui dis en tournant vers l'écran de l'ordinateur pour m'executer.

Elle: As-tu quelque chose de prévu cet après-midi ?

Ne m'attendant pas à cette question, je rive curieusement mes yeux vers les siens par réflexe.

Moi: Euh, j'ai prévu d'aller à l'hôpital, pour voir mon père. Avez-vous besoin que je vous rende un service avant de partir?