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Alors que je descends majestueusement les escaliers, je l'entends me prévenir...

Elle: Réfléchis bien mademoiselle Thiam. Travailler pour Madame Nogaye Fall Diagne n'est pas donné à tout le monde.

Moi: Se faire insulter par Madame Nogaye Fall Diagne n'est pas un privilège non plus, sauf votre respect, lui réponds-je en me retournant avec un sourire bien mesuré.

Elle lève orgueilleusement son menton et moi, je bombe ma torse puis me dirige vers la porte. Cela lui apprendra à traiter toutes les femmes de profiteuse.

Je me rends au bureau, y dépose le smartphone. Oh non, l'écran fissuré n'arrange rien du tout! Mais cela ne fait rien, après tout, elle ne va pas me payer pour ces jours que j'ai eu à travailler pour elle. Je balaie la pièce du regard, soupire puis pars. Je sors de la maison sans un regard derrière moi. Ce n'est pas la fin du monde après tout. Elle n'est pas le seul employeur sur cette terre et je sais que le Bon Dieu sera clément avec moi qui ne suis qu'une victime dans cette histoire. Dieu est toujours du côté des faibles...

Je prends un taxi pour renter avec le cœur lourd. Je pense juste à comment je vais pouvoir revoir ma nouvelle copine Ma'Awa et ....euh... Badou. Excusez moi mais j'ai pensé à lui sans le vouloir. Durant tout le trajet, il y a eu quelque chose en moi qui me dit que j'ai pris une très mauvaise décision, que je dois avaler ma fierté et retourner travailler mais... non, je ne vais quand même pas servir de "femme bonne à insulter" à cette horrible dame juste parce qu'elle me paie bien.

Non, pas le moindre du monde. D'habitude, je suis mon intuition mais cette fois, tel ne sera pas le cas. Ai-je l'air d'une profiteuse moi? Je pense qu'elle est folle cette femme.

*      *      *
*      *


Je monte les escaliers comme une vieille femme. Il n'y a pas d'ascenseur dans cet immeuble alors, on doit vraiment faire avec. Ceci me fait comprendre que je dois commencer à faire du sport. Du sport... Ah je déteste le sport!!! Quand il s'agit de bavarder, de donner mon point de vue, de critiquer et de bosser dur, je suis un leader pour ça mais quand il s' agit de courir...oh je ne vais pas vous en dire plus!

Arrivée au pas de la porte de l'appartement, j'enlève mes chaussures avant de sonner. Le massage de Pa Assane a certes soulagé ma cheville mais je ressens de petites douleurs lorsque je marche sur de longs talons aigus pendant longtemps. Cela signifie que mes pieds ont encore besoin de repos, ils en auront le temps comme je suis redevenue une chômeuse. Je vais aussi me limiter aux chaussures de sept centimètres de hauteur au lieu de douze.

C'est Ndoya qui m'ouvre la porte. Depuis notre conversation, elle a du mal à me regarder dans les yeux. Elle est trop timide celle là.

Moi: Comment vas-tu? M'enquiers-je en lui tendant mes chaussures.

Elle: Très bien, me repond-t-elle en me débarrassant.

Avec un sourire timide, elle tourne les talons. Je marche derrière elle après avoir fermé la porte derrière moi. C'est quand même bizarre qu'il y ait autant de bruit dans cette maison.

Moi: Et tout ce bruit? C'est mon adorable famille? Lui demande-je en pénétrant dans le salon et à ma grande surprise, j'y ai trouvé mes tantes assises chacune dans un feuteuil entrain de commenter un feuilleton. Je me demande même depuis quand elles comprennent français celles-là! Ooh Dieu du ciel!!

Moi: Salam'Aleykoum, commence-je avec un sourire forcé et le cœur en ébulition.

Elles me répondent de la même manière mais croyant que je peux me retirer puisque ma mère n'est pas avec elles, une de mes tantes m'apostrophe...

Amour IlliciteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant