Chapitre 11

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Je ne cesse de soupirer devant le grand miroir fixé au mur de ma chambre. Il faut quand-même que j'y aille non?

Je quitte finalement mon reflet puis m'empare de mon sac à main tantôt déposé sur le lit avant de sortitr. Mon père est toujours au lit et maman, dans la cuisine entrain de parler au téléphone. Après lui avoir raconté n'importe quoi sur l'affaire "expulsion", elle prie longuement pour moi avant que je n'y aille pour de bon. Elle m'a aussi souhaitée une bonne journée et malheureusement pour moi, son souhait ne sera pas exaucé. Pas aujourd'hui en tout cas.


Ah mais cette dame a tapé bien fort hein! Wallay je vais vite cherché un autre appartement et un autre job à son insu.

*     *     *
*     *

Le taxi se gare devant la maison de ma patronne. Je soupire, ouvre mon porte-feuilles puis y sort un billet de mille francs et un de cinq cent francs que je lui remets. Je sors finalement de ce vieux véhicule tout en remerciant le chauffeur, avec qui j'ai un peu palabrer en cours de route, parlant du temps qu'il fait, du trafic, etc. Le gardien, m'ayant aperçue se lève précipitamment de sa chaise pour m'ouvrir.

- Na nga def Samba? (Comment vas-tu Samba?), lui ai-je adressé avec un petit sourire tout en entrant.

- Mangui fi rek ( je vais bien), me répond-t-il avec son sourire contagieux.

Je continue ma route en fonçant droit vers ledit bureau tout en gonflant mes poumons d'air de temps à autre. De loin, je vois "sa majesté" bien assise dans son fauteuil dont on peut deviner le confort qu'il procure au premier coup d'œil. J'aperçois un beau sourire qui orne son visage et plus je m'approche, plus je me rends compte du danger que sa gaieté cache.

Madame Diagne m'a accueillie de la manière la plus bizarre qu'on puisse imaginer. Quand nos yeux se sont croisés, j'ai senti mes mes poils se hisser. Sans compter ses lèvres qui se sont aussitôt fendues, formant ainsi un magnifique sourire qui dévoile ses gencives tatouées, ce qui lui donne un charme fou.  Mais son regard hautain me laisse deviner que cela ne fait que commencer. Gros yeux, vas!

Moi: Bonjour? Lui ai-je adressé en entrant dans le bureau, l'air sérieuse et sur la défensive pour une quelconque attaque.

Elle: Le dossier est toujours sur ton bureau. Monsieur De Lao en a besoin et tout de, s' arrête-t-elle pour me regarder de haut en bas, suite,...lâche-t-elle d'un ton assez froid.

Sans décrocher un seul mot, je me rends à mon bureau, y récupère l'enveloppe et le smartphone qui a l'air intact puis m'éclipse. J'espère seulement qu'elle me remboursera les sous que je dépense pour ses courses.

Pour économiser, je me suis débrouillée pour prendre les transports en commun puis j'ai pris un taxi comme les bus n'ont pas accès à la corniche. Une fois en dehors du taxi, je n'ai pas pu m'empêcher de vérifier mon porte-feuille. J'espère seulement que maman acceptera de me prêter un peu de sous pour un bout de  temps.

A la réception, c'est Yandé qui m'a accueillie avec son beau et éternel sourire.

Moi: Coucou ma belle, ai-je commencé en lui manifestant toute la joie de la revoir.

Elle: Hey toi! Comment tu vas? Fait-elle toute gaie.

Moi: Très bien merci et toi?

Elle: Je me porte très bien. Alors ça va avec...ta patronne, s'enquiert-elle en roulant des yeux.

Amour IlliciteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant