CATWALK - H.S

Chapitre 27

 " BREAK IT DOWN ''

>> Point de vue de Charlie

La vérité blesse. Je n'avais probablement jamais imaginé que ça soit les personnes les plus proches de mon entourage qui aient été capables du pire. Et c'est là ou j'avais fait une erreur, j'avais sur-estimé mes proches, je les avais placé bien trop et croyez-moi la chute a été douloureuse.

Cela faisait plus d'une semaine que mes yeux fixaient sans répit la tapisserie blanche de ma chambre. Les battements de mon cœur avaient appris à reprendre un rythme conventionnel, je les avais fait taire. Les rayons de soleil qui rayonnaient contre la fenêtre de ma chambre m'indiquaient que nous avions entamé le mois de Juin. Louis avait parfaitement raison en disant que quand il me reverrait je serais en larmes. Je ne pleurais plus, j'étais bien trop vide. Il est inutile de préciser que j'ai essayé une centaine de fois de joindre Harry, sa boite vocale devait être saturée à ce même moment. Kate se sentait terriblement coupable et n'arrêtait pas de m'appeler chaque jour. Par acquis de conscience, elle m'envoyait les cours par email. Je ne lisais plus les cours, il n'y avait plus qu'une chose qui avait retenu mon attention, la date de mon passage devant le Jury de mode a été programmée le 28 Juin. Et c'est tout ce que je devais savoir.

Les flics étaient passés à l'appartement en début de semaine. Je les avais assommé de questions le concernant mais ils avaient daigné me répondre en feintant le secret professionnel. J'avais beau avoir scandé qu'il était innocent, que ce contrat n'était qu'un tissu de mensonges, ma version et celle de Harry ne concordaient pas. Avait t-il menti ?

Chaque jour, je vérifiais les actes de décès sur internet, pour m'assurer que le prénom Anne Styles n'y apparaisse pas, c'était devenu un reflex quotidien. Le plus ironique de l'histoire a probablement été la décision de Louis et Zayn. En effet, les deux avaient décidé de rester chez moi jusqu'à ce que j'aille mieux. Ils avaient été naïfs de croire que je pourrais aller mieux, après plusieurs disputes, j'avais lâché l'affaire. Ils occupaient les lieux mais étaient devenus de véritables fantômes. Lorsque j'entendis le battant de ma porte grinçer, je devinais que quelqu'un rentrait dans ma chambre. Je n'avais plus la force de me redresser.

- Charlie ? Demanda la voix rauque de Zayn

Je ne souhaitais pas non plus répondre. Mes doigts pressèrent un peu plus les pans de mon oreiller lorsque je sentis son poids s'écraser contre le rebord du matelas. L'odeur de '' Bleu de Chanel '' flottait dans l'air.

- Tu vas bien ? Insista t-il sur une voix mielleuse
- Je n'ai pas envie de parler Zayn. Rétorquai-je cruellement.
- Je sais Charlie. Tu as reçu du courrier. Continua t-il

Aussitôt, je me retournais sur le matelas et le fixais. Sa barbe de 3 jours lui avait toujours procurait un mystère indéchiffrable sur sa moue. Il tenait une petite enveloppe blanche entre ses mains. Avec supplice mon cœur se déchaîna à l'intérieur de ma poitrine. Mon prénom et mon nom étaient inscrits de manière calligraphique à la main à l'encre noire sur le papier de l'enveloppe.La surface de mes lippes tremblaient légèrement. Zayn me tendit l'enveloppe que j'attrapais instinctivement. J'ouvris instantanément l'enveloppe en la déchirant pour y découvrir une lettre. La pulpe de mes doigts effleura timidement le papier épais de la lettre, je n'osais pas l'ouvrir. Je fermais mes paupières avant d'inspirer fortement.