This boy is bad. (And me too.) [FRANÇAIS]

Crazy girl

- Good Job Anderson. Je commence à croire que je suis un bon prof.

Je ne l'écoute pas, trop occupée à regarder la boucherie devant mes yeux. Le seul fait de m'énerver un tant soit peu, ou de me peiner, réveille en moi une bête. Qui n'a rien d'humain. Rien. Si mon humanité disparaît, à quoi serais-je réduite ? Au rôle d'animal, ne pensant pas et agissant seulement pour sa survie et pour la chaîne alimentaire? Non je ne laisserais pas ça m'arriver, je ne veux pas être comme Ethan. Abby et ce SDF seront les derniers.

Soudain je baisse les yeux sur mes mains. De longs ongles, ou plutôt griffes, avaient poussés au bout de mes doigts. Ma peau est laiteuse, aussi douce qu'une plume, et aucune trace de boutons ne viennent entraver sa perfection. Mes cheveux descendent jusqu'en dessous de mon bassin, et mes anciennes canines délicates et pointues avaient triplé de volume.

-Bon on s'admirera plus tard, on a du taff. Lance Ethan, détaché. Attends moi là, je vais chercher la voiture. Reprend-t'il.

J'hoche doucement la tête. Quelques minutes plus tard j'entend le moteur d'une sublime Ford mustang de 1967. Il attrape le pieds de la morte, ainsi que celui du SDF et traîne les deux corps dans son coffre. Je monte place conducteur.

-Essuies tes pieds avant d'entrer ! T'es pas chez ta mère ici tu vois pas que c'est une bagnole de collection? Crie-t'il avant d'épousseter son tapis de sol.

- Tu fais tes beaux yeux et le concessionnaire t'en offre dix des comme ça, alors arêtes tes conneries. J'éclate de rire et l'entend maugréer en claquant la portière.

Le moteur vrombit et je me cramponne à mon siège. Ethan est un vrai danger en conduisant. Il roule a toute vitesse et c'est presque si il ne prends pas les routes en sens inverse pour aller plus vite.

- On a tout notre temps, Ethan, calmes toi un peu. Et d'ailleurs, où vas-t'on?

- Chez moi.

Je colle ma joue à la fenêtre et observe le paysage tout le long du trajet, qui me sembla interminable. Enfin, nous arrivons devant une immense bâtisse, composée de donjons aux allures gothiques.

Je regarde ce château, hébétée. Ethan me bouscule en me donnant un coup d'épaule, ce qui me fait revenir à moi. Il est en train de sortir les corps du coffre.

-Où est-ce que tu vas les mettre?

- Les vampires existent depuis la nuit des temps, tu crois pas qu'ils ont un truc bien spécial pour se débarrasser des corps?

Le "Truc bien spécial" ne me présageait rien de bon. M'enfin, il faut lui faire confiance.

La maison est entourée de pelouse jaunie, de mauvaises herbes, et de tout les aspects du temps et de la nature qui a repris ses droits. La façade est fissurée, des morceaux de ciments sont tombés par endroits, mais tout cela n'enlève en rien le fait qu'elle est majestueuse. Avec l'obscurité de la nuit noire, le jardin et le châteaux sont terrorisants.

- Personne ne la remet en état?

- Personne n'y vit à part moi. Les autres sont partis depuis longtemps, et j'ai d'autres trucs à foutre que de me demander si je vais mettre du "blanc crème" de "l'écru" ou je ne sais qu'elle autre couleur sur les murs.

Bien qu'Ethan soit tout les jours désagréable, aujourd'hui plus que toujours. Je me demande ce qui le tracasse.

Nous arrivons dans une remise, au fond du jardin.

- C'est un peu lugubre comme endroit. Dis-je, peu rassurée.

Une fois à l'intérieur, Ethan jette les corps dans une grande cuve, puis appuis sur un bouton. Instantanément, un liquide fluorescent et verdâtre empli la "baignoire". La peau des morts se détache de leurs muscles, puis disparait dans une étrange mousse épaisse.

-C'est quoi ?

- De l'acide élaboré spécialement pour cette utilisation.

Les derniers membres disparaissent pour laisser place à une cuve vide, comme s'il n'y avait rien eu.

Ethan me prend délicatement par la main seul geste affectif de la journée, et m'entraîne dans la demeure, glaciale et sombre. Il sort une bûche du coffrage en béton et la lance dans la cheminée. D'un coup de griffe, une étincelle embrase l'immense foyer. L'atmosphère se réchauffa immédiatement, et pas grâce au feu. Ethan avait retiré son tee-shirt trempé de sueur. Je le dévisage, à la limite de saliver.

Il pose son vêtement sur un fauteuil en cuir et secoue ses cheveux. Ses muscles sont saillants, les veines de ses bras sont apparentes, luisant de transpiration sous la lueur des flammes. J'admire tout les détails du tableau qui s'offre à moi, rêvant de poser mes lèvres ça et là.

Je me lève d'un bond, reprenant mes esprits.

- Tu peux me montrer la salle de bain? On a pas tous envie de rester tout transpirants, imaginant qu'on est sexy.

Mon sarcasme dissimule ma gêne, et je tente de me cacher derrière.

Il rit légèrement et me conduit dans une salle de bain blanche et plaquée or. Une baignoire rétro orne le centre de celle-ci, devant une immense fenêtre.

- je vais chercher des serviettes.

Je fait couler l'eau bouillante dans la baignoire et allume des bougies de la même manière qu'Ethan, ravie de la découverte de cette technique. L'ambiance s'adoucit un peu et devient plus chaleureuse. Il revient une minute plus tard avec une serviette blanche et moelleuse. Il sort de la pièce, je me déshabille, et m'immerge dans l'eau, complètement épuisée par cette journée. Il est 04h05 du matin, si ma mère apprends que je suis dehors je peux faire une croix sur ma vie jusqu'à ma majorité.

Je devrait peut être appeler Josh, ou aller le voir chez lui. Je me sens mal de le laisser de côté avec ce qu'il m'arrive. Surtout qu'il m'est d'une grande aide pour surmonter tout ça, même s'il n'en sait rien.

Soudain, je me surprends à être curieuse des dons des vampires. Quels sont leurs étendus? Je connais le pouvoir de persuasion, je l'ai même mit à profit une fois pour étrangler Abby (et ça ne m'a pas déplu), j'ai aussi lu à la bibliothèque, rubrique légendes, que certains avaient le pouvoir de télékinésie, de manipulation psychique, de clairvoyance. Chaque vampires à des dons particuliers, qui les diffèrent. Est-ce que j'ai un don, moi aussi? Apparemment pas. Ou alors, il est bien caché.

Je laisse de côté mes supposition et pose ma tête sur la baignoire, me délectant de cette chaleur dans une maison si froide. Soudain, je ressens un liquide dévaler ma narine et s'écraser dans l'eau, formant des volutes pourpre à ce contact. Mes yeux se mirent aussi à pleurer du sang à leur tour. Je me mis à paniquer, mon cerveau se déconnecte, je m'essouffle sans avoir fait d'exercice, un bourdonnement atroce se fait entendre dans mon crâne et d'un coup, on eut dit que mes tripes se tordaient, mes larmes ensanglantées aveuglent mes yeux, je tousse et crache du sang. La terreur me gagne, je me met à hurler. Soudain Ethan apparaît, et me sort de l'eau d'un coup de bras, pour me déposer sur lui avec des gestes fluides et bien calculés. Mes membres ne répondent plus, qu'est ce qu'il est en train de m'arriver !

- C'est quoi ce bordel ! Crache-t'il.

La tête posée sur la poitrine d'Ethan, je sens son sang glisser à l'intérieur de ses veines. Je suis sûre qu'il me guérira, je n'ai pas le choix, la tentation est trop forte : je dois y goûter.

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