Twenty-two

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( Sad song - We the Kings (en boucle))

Mes yeux s'ouvrirent délicatement, car je sens des mouvements contre mon corps. Je clignai des yeux doucement tout en essayant de voir qui bougeait sous moi. Je ne peux rien voir, à quel point la chambre est sombre. Après quelques secondes à ce que mes yeux s'habituent dans le noir, je distinguai une chevelure blonde et des yeux qui reflètent la lumière de la lune.

- Niall, je... tu ne dors plus? demandai-je fatiguée.

Je continuai de le fixer et lui aussi. Je remarquai le malaise dans son regard, je me questionnai afin de savoir pourquoi son regard exprime ce sentiment. Je remarquai alors une énorme chaleur corporelle contre mon corps, je baissai le regard et vis que j'étais collée contre lui, lui ayant aucun chandail. J'eus un mouvement de recul à cause de cela. Je ne veux pas qu'il soit mal à l'aise à cause de mon corps contre le sien. Il se pressa à remonter la couverture plus haute. Je m'assis sur le lit et frottai doucement mes yeux, essayant de me réveiller davantage. Il se retourna sur le côté, vers moi. Son regard se porta sur sa porte. Veut-il que je le laisse seul? Que je quitte sa chambre?

- Tu... veux-tu que je partes? demandai-je en le regardant, les yeux petits.

-Tu peux rester, dit-il, mais je... je ne veux pas te forcer à... à être à mes côtés, rajouta-t-il rapidement.

Je lui souris, il n'est tellement pas confiant. Il passa sa main dans ses cheveux, afin de les remonter. J'ai toujours trouvé qu'il était beau les cheveux dans les airs. Il toussota silencieusement avant de tourner son regard vers le matelas, probablement mal à l'aise. Je passai une main dans mes cheveux désordonnés, les ramenant par derrière.

- Je... Ça va? demandai-je en le regardant.

Il hocha la tête lentement en fixant son regard bleu dans le mien. Étrangement, cela me bouleversa intérieurement de le voir si troublé. Je n'ose même pas m'imaginer à sa place, il a tant souffert dans sa vie. Tout ça à cause de sa maladie et de moi. Je me demande encore comment est-ce que j'ai pu lui faire tout ça. C'est complètement affreux; faire souffrir quelqu'un jusqu'à temps qu'il pense au suicide. Je suis complètement idiote. Idiote pour tout ce que j'ai pu lui faire.

- Désolée, soufflai-je, les larmes aux yeux.

Je me levai de son lit et quittai sa chambre rapidement, mais silencieusement. Je pus l'entendre appeler mon nom, sa voix se brisant. J'ignorai ses faibles appels et descendis les escaliers. Lorsque j'arrivais dans la cuisine, une main se fit ressentir sur mon poignet. La sienne. Je me retournai brusquement et me tapai contre son buste, car lui il continuait à avancer, croyant probablement que j'allais me débattre. Mon regard tomba dans le sien, le sien remplit d'émotions; de tristesse, de douleur, d'abandon et de perplexité.

- Je... Tu t'en vas? Tu veux me... me laisser seul? Demanda-t-il, les larmes aux yeux, bégayant.

Je secouai ma tête, ce n'est pas du tout ce que je prévoyais faire. D'un sens oui, mais je serais revenue.

- Non. Je voulais juste aller marcher, chuchotai-je.

Je lâchai sa main et recula de lui. Je commençai à enfiler mes chaussures rapidement, ainsi que mon manteau avant d'ouvrir la porte. Je la refermai derrière moi et descendis précipitamment du perron et rejoignis la route calme. Si je suis sorti si précipitamment, c'est parce que je pensais à un sujet et je déteste aborder mentalement ce sujet. Je me déteste à pouvoir penser ça. Je m'en veux. Rendu à quelques maisons de la sienne, j'entendis des pas, allant à une cadence rapide, derrière moi. Je me retournai et vis quelqu'un courir vers moi, un manteau noir et une capuche de la même couleur sur la tête. Je fronçai les sourcils. Qui peut bien courir à une heure si tardive? Cette personne courra vers moi et je reconnus cette personne lorsqu'elle passa sous un lampadaire, qui éclaire faiblement ce coin de rue, cette personne aux cheveux blond et aux yeux profonds. Il ralentis lorsqu'il arrive près de moi. Il plongea son regard maladroitement dans le mien, tout en essayant de reprendre son souffle qui commençait à se faire court. Il était à à peine un mètre de moi, les mains sur ses genoux, le regard pointé vers moi. Je m'approchai de lui et commençai à caresser son dos avec douceur, le temps qu'il reprenne son souffle. Afin de voir l'heure, j'ouvrais mon cellulaire et détaillai les chiffres du regard. 03: 29.  Samedi 6 décembre. Heureusement que nous n'avons pas d'école plus tard dans la journée. Je le détaillai lentement du regard ; lui, ses cheveux blond, ses repoussés brunes, ses yeux époustouflants, ses joues, son visage, son corps... Je me perds peu à peu. Je me perds dans tout : Dans ma vie, dans mes pensées, dans mes cours... Je veux juste arrêter de penser constamment à lui. C'est mon ami, c'est tout.

SwitchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant