Chapitre 32

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Mirajane Strauss se relève d'un bond.

Ses grands yeux remplis d'inquiétude mélangée à une certaine forme de soulagement, elle se leva, sourit, me fit un petit geste de la main et s'empressa de nous rejoindre à grandes enjambées fières et décidées. Sa bouche s'ouvrit, ses lèvres restèrent en suspens pendant un nombre incalculable de secondes, avant qu'elle ne finisse par souffler et rejeter quelques mots vides d'intérêt :

-Tu es venue, remarqua-t-elle en arquant un sourcil.

-Bien sûr que je suis venue. Je n'abandonnerais pas mon amie une deuxième fois, rétorquais-je brusquement, tendue, stressée, le cœur serré et mutilé, les doigts fatigués de toujours former deux petits poings, toujours oppressés par cette inquiétude qui me dévorait.

-Comment elle va ?

Surprise, je jetais un coup d'œil derrière moi et dévisageai Natsu. Natsu qui, les mains dans les poches et le regard visé sur le sol semblait attendre, semblait ennuyé d'avoir été obligé de m'amener dans un tel endroit ou alors peut-être qu'il était inquiet, lui aussi. Toujours aussi énigmatique, toujours aussi secret et muet, il continuait de fixer le sol, les pieds des infirmières qui passaient en courant ou en marchant, observait les allers-retours des patients, des docteurs, de tout ce petit monde qu'un aussi grand hôpital était capable de réunir.

Il resta inexpressif, attendant sa réponse patiemment.

-Bien.

Soulagement.

Je soupirais, soufflais, expirais tout ne me tournant cette fois-ci vers Mirajane. Cette chère Mira au sourire étrange et mystique qui nous regardait, tous les deux, le visage rayonnant, le visage fatigué et lassé mais rempli d'une certaine forme de joie, de bonheur et d'impatience que je n'étais pas capable de réellement définir. Je soupirais, soufflais et expirais, baissais les yeux, les relevais, les posais sur les murs d'une propreté éclatante et sur les blouses blanches dansantes, l'esprit encore confus et égaré, ne sachant comment réagir, quoi ressentir. Ayant du mal à croire cette fille aux cheveux immaculés, ayant du mal à croire que tout allait bien, que Levy allait réellement bien, ayant trop peur d'oser croire et espérer, trop peur de finir encore une fois meurtrie.

Les jambes tremblantes, flageolantes, les sourcils froncés sur ma vue qui commençait à se brouiller, c'est avec étonnement et incompréhension que je réalisais qu'une larme coulait lentement sur ma joue. Les joues encore rouges à cause de mon empressement à venir voir mon amie, je déglutis et frottais mon visage, mes joues, faisant tout pour que cette malheureuse larme, traitresse et infidèle, disparaisse.

-Elle va bien, répétais-je, médusée, à bout de souffle et la poitrine comprimée.

Elle va bien. Elle va bien. Elle va bien.

Les jambes toujours aussi tremblantes et fragiles, je me tirais vers une chaise, m'y affalais, enfuis ma tête entre mes mains.

Elle va bien.

Ça me paraissait irréel. Ça, cette vérité, me semblait tellement belle, trop belle, beaucoup trop belle pour que je la croie, pour que je m'en empare et que je la fasse mien, elle me paraissait fausse et farfelue, comme issue d'un rêve, inexistante, mensongère.

J'avais trop peur de la croire.

Elle va bien.

Mon cœur se serra. Se serra et se serra encore, cessa de battre, cessa sa course interminable pour s'arrêter, figé et détruit, s'arrêtant pour écouter le silence et la tempête que des centaines de sentiments déchaînés étaient en train de construire, cessa de battre, poignardé, fatigué, désireux de se reposer.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 06, 2016 ⏰

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