IX☆

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     Comme l'avait prédit John, aucun contrôle n'est effectué. Nous entrons donc dans la boîte. Elle est bondée. Une musique électro fait trembler les murs. Sophia est assise avec John. Il a l'air de vraiment lui plaire. Avec Marie et Laura, nous allons sur la piste de danse. Nous dansons sur plusieurs musiques. Des spots de lumière tournent dans tous les sens, les gens sont déchaînés, la musique déchire, et de la fumée à l'odeur de fraise est diffusée. L'ambiance est top, nous nous amusons beaucoup. Cependant, alors que Marie et Laura dansent comme des folles, je quitte la piste. J'ai besoin de prendre l'air, ma tête me tourne.

      Je vais donc vers le coin fumeur, qui se trouve dehors et m'assois quelques secondes.

_Ça va? Me demande un grand blond.

Je le reconnais, il était à notre table toute à l'heure. C'est un ami à John.

_Oui oui ça va. J'avais juste besoin de prendre un peu l'air.

_Je vois. Moi aussi, au bout d'un certain temps, le bruit, la chaleur, la fumée, et tous ces gens.. je me sens oppressé.

_Oui c'est exactement ça! Surtout qu'il y a beaucoup de monde ici!

_Ouai et c'est tous les soirs comme ça en cette période de l'année. Ajoute-t-il.

_Tu habites ici? Je lui demande, curieuse de rencontrer un habitant du coin.

_Oui, en fait, je suis parisien mais, je fais mes études ici. Et toi? Touriste?

_Oui, je suis venue en vacances avec mes amis. C'est notre dernier été ensemble alors, on en profite. Je lui réponds.

_Votre dernier été?

_On vient d'obtenir notre bac et l'année prochaine on se dirige tous vers des voies différentes donc..

_Ah oui je comprends. Mais, tu vas voir le changement ça a quelque chose de bien au fond. Me dit-il, simplement.

J'en suis convaincue. Le changement a toujours quelque chose de bien. C'est ce qui nous fait mûrir, évoluer, c'est ce qui nous permet de nous construire.. Mais, à 17 ans ça fait peur. Et si la personne que l'on construit est une mauvaise personne, pouvons nous faire machine arrière? Au fond, choisissons nous vraiment d'être qui nous sommes ou n'est ce que le fruit d'une société omniprésente et puissamment capable de contrôler notre inconscient? Je suis sans doute la personne la plus tordue qui soit, pour me poser des questions existentielles maintenant. J'efface tout raisonnement philosophique de mon esprit et me concentre uniquement sur le lâcher prise, dont j'ai bien besoin. Je suis en présence d'un garçon agréable et amical.. hors de question de lui faire part de ma bizarrerie. Je change de sujet:

_Et tu fais des études de quoi toi?

_Je suis en cinquième année de médecine. Je compte me spécialiser en psychiatrie.
_C'est passionnant ça! Je lui réponds.

Tout ce qui se rapproche du domaine de la psychologie m'a toujours beaucoup plus. Comprendre les personnes qui nous entourent et l'origine de leurs problèmes.. c'est fascinant. Ugo ~oui, il s'appelle Ugo~ est vraiment sympa et nous discutons facilement durant pas mal de temps.
   
Quand nous retournons dans la boîte, nous retrouvons tous nos amis assis à la même table. La soirée se déroule super bien, ils sont très drôles. Deux jumeaux ~Sam et Dan je crois~ sont assis à notre table. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau, et lorsqu' ils racontent une blague, leurs expressions de visages sont plus drôles que la blague elle-même. De vrais phénomènes! Nous retournons sur la piste de danse et dansons jusqu'au bout de la nuit! Je danse un peu avec Ugo, l'ambiance est détendue et c'est exactement ce dont j'avais besoin.
 
      A 5h du matin, nous quittons finalement la boîte, saluant nos nouveaux amis, que nous reverrons sûrement. Alors que nous marchons depuis à peine 2 minutes, nous passons devant un petit parc pour enfants. Soudainement, prises d'une folie enfantine, nous courons aux balançoires. Laura, elle, s'empresse de glisser le toboggan, sauf qu'elle ne s'arrête pas arrivée au bout, et se retrouve les fesses par terre. Elle a une petite tête étonnée. Associée à la fatigue, elle part alors dans un fou rire entraînant. Le reste du chemin se fait donc dans les rires. Quand nous arrivons enfin au mobil-home, aucune de nous ne prend la peine de se déshabiller. Nous nous endormons en moins de dix secondes.
   
Le réveil est dur! J'ai  l'impression qu'un petit nain tirant la langue avec des grandes oreilles et des chaussures à grelots est en train de marteler ma tête, en riant comme un con. Pourtant je n'ai pas bu d'alcool mais, la fatigue et les douleurs aux pieds suffisent. Il est 11h, quand nous nous asseyons sur la terrasse. Sami arrive, d'une allure non chalante, se sert dans notre frigo ~nous n'avons même pas la force de l'envoyer bouler~ puis, vient s'asseoir avec nous.

LenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant