XV☆

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Ryan est à terre. Cette fois-ci c'est définitif, je ne respire plus du tout. Mon coeur s'est arrêté. Je me jette sur son corps inanimé. Tous les bruits sont devenus étouffés, et les cris plus lointains. Ryan, l'homme qui possède mon coeur, mon âme entière. Cet homme qui me rend aussi folle que vivante. Mon inconscient me souffle que c'est la fin mais, je refuse d'y croire. Je refuse de croire que tout puisse finir comme ça. En fait, ce n'est comparable avec aucune émotion que l'on peut vivre dans une vie. C'est un mélange de tristesse, de déception, de colère.. beaucoup de colère. Je lui en veux d'avoir fait le héros, de me laisser seule, de m'abandonner de la sorte. Le pire dans tout ça je crois que c'est que je me déteste à ce moment précis. Il me quitte sur une dispute, une incompréhension: cette merveilleuse nuit n'était elle qu'un moyen de me protéger ou une véritable preuve d'amour? Je me déteste de lui en vouloir et je me déteste encore plus de ne penser qu'à ma gueule. Mon putain d'égoïsme le hait de me laisser. Mais, je suis aussi déboussolée. Ce n'est pas un petit chagrin. Non, c'est une tristesse profonde, un sentiment d'impuissance qui me rend dingue. Diriger notre vie, prendre des décisions, des risques, avoir des responsabilités c'est ça la vie, surtout à notre âge. La vie est un enchaînement de premières fois, un enchaînement de moments de bonheur, mais aussi de moments merdiques! Vous avez vu? Je n'ai pas dit d' "événements malheureux"! Parce que "on n'est jamais si malheureux qu'on le croit, ni si heureux qu'on l'avait espéré".. les mots de Ryan résonnent dans mon esprit. J'ai compris le sens de cette phrase, qu'il a lui même prononcé quelques semaines plus tôt. Non putain! Non! Ce n'est pas possible. Une bouffée d'air me remplit. Mais, elle n'a rien d'agréable. J'aurais voulu être morte au lieu de voir ça. Je manque de m'étoufer et c'est à présent la panique qui me remut. Je l'aime.. On ne pense pas que des choses pareilles puissent arriver. L'amour ne peut être interrompu si momentanément. Son visage est pâle, il est immobile, et ses traits crispés. Il semble souffrir.
Tout ce qui suit se déroule très rapidement. Des policiers armés
arrivent, puis les secours. Ryan est emmené à l'hôpital. Je tremble, je ne sais pas ce qui me fait tenir debout, mais nous courons avec John, Ugo, et Sophia jusqu'à la voiture.

Lorsque nous arrivons à l'hôpital, la femme de l'accueil nous propose d'attendre sur le côté. J'ai envie de me jeter sur elle et de lui dire d'aller se faire foutre avec son accueil de merde. Mais, John m'entraîne vers la salle d'attente. Alors que je m'apprête à m'asseoir.. ma vue, qui me fait défaut depuis quelques heures maintenant, se brouille. Ma tête semble être séparée de mon corps. Je m'évanouis..

Les néons me font l'effet d'une agression. Cependant, je me force à ouvrir les yeux. Je suis à l'hôpital. Je le sais. Mais, pourquoi? Je me redresse brusquement manquant de cogner violemment Ugo qui est penché au-dessus de moi. Tous les événements me reviennent à l'esprit. Le gang, la boîte, la bagarre, les coups de feu.. RYAN!!

_Ryan! Où est-il?!

Je me jette sur mes pieds, un peu trop vite je crois, car la chambre tourne autour de moi et, semblable à bambi je me sens perdre l'équilibre.

_Ils l'ont emmené au bloc en urgence, ça fait seulement 20 minutes. Lena.. Calme toi.

_Ça va aller. Me dit Sophia en me serrant dans ses bras.

Me calmer mais comment? Je me rassois finalement. Nous sommes dans une petite chambre toute blanche. Je suis allongée sur le lit et à ma droite je peux voir John. Il tient Sophia, qui sanglote dans ses bras. Une vilaine marque est visible sur son arcade. Il saigne encore. Sophia est bouleversée. Elle tremble et je peux voir ses genoux écorchés. Sa petite robe blanche est déchirée et toute sale. Elle porte sur ses épaules la veste de John.

_Lena.. Je suis tellement désolée.. Me dit Ugo. Je me tourne vers lui, cet homme que je vois à ma gauche est tout aussi bouleversé. Son visage est marqué de blessures importantes, sur le front, la joue, et je crois qu'il est aussi blessé à la jambe. Son regard relate une telle tristesse! Il est vraiment peiné. Mais, je le suis plus encore. Voir mes amis dans cet état me rend dingue. Je me sens si coupable..

LenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant