Ma petite vie d'Emo

2. Je souffre en silence

A 13h, nous étions de retour au lycée et avions continué nos cours de l'après-midi. Je m'étais calmée après le coup de mon frère et je suis redevenue moi. Chloé, Lucas et moi sommes ensemble dans la plus part des cours dont français, mon cours préféré mais il y a également le nouveau qui est avec nous dans pas mal de cours. Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler aujourd'hui, on s'est seulement jetés quelques regards discrets.

Après les cours, je regarde sur le parking et vois que le voiture de mon frère n'y est pas, j'aurais dû me douter qu'il avait quelque chose de plus important à faire que de penser à sa petite sœur donc je me suis dirigée vers l'arrêt de bus après avoir dit au revoir à mes amis.

Une fois au bus, je m'assis tranquillement sur le banc et mis ma musique dans les écouteurs. Là, j'étais dans mon monde et rien n'y personne ne pouvait m'y faire sortir. Enfin.. À part lorsque je tournais ma tête vers la droite et vis le gars s'assoir à l'autre bout du banc en me fixant tendrement. Pour la première fois, je remarquais ses magnifiques yeux bleus qui allait tellement bien avec ses cheveux noir, ils ressortaient d'une manière tellement charmante que j'eus du mal à m'en défaire de son regard. Il avait également un piercing au sourcil gauche qui lui donnait un charme.

Je me sentis tout à coup rougir et pris par la gêne, je tournais directement mon regard de l'autre côté. Ainsi, cachée par ma frange, j'espère qu'il ne m'a pas vue si rouge, ce serait tellement la honte. NON MAIS QU'EST-CE QUE JE RACONTE!! Je rougis ?? Oh non ça annonce rien de bon, non, non, non, non,.. cela ne doit pas se reproduire. Je ne veux pas que ça recommence. Il n'est pas question. NON!

Toutes les émotions se mélangèrent dans ma tête à présent et prise par la panique je me mis à courir en direction de ma maison. La dernière fois que j'ai ressenti que ma tête prenait feu je l'ai regretté quelques mois après alors il n'est pas question que je revis une fois ce malheur.

La rupture avec mon ex m'a fait beaucoup de mal. Tout a commencé comme dans un compte de fées, on s'est rapprochés pendant une semaine, s'en suivi l'officialisation de notre "couple" puis notre première fois et le premier mensonge. Je n'étais pas la première avec qui il le faisait, il n'a fait que profiter de ma naïveté et moi comme une idiotie je suis tombée dans le panneau. J'ai cru à tous ces beaux mots qu'ils me disait mais tout n'était que mensonge. Il m'a lâchée deux jours avant la mort de ma mère. C'était la pire période de ma vie et on aurait dit que j'étais la seule affectée. Mon frère avait de la peine mais rien de plus et mon père était prêt à organiser l'enterrement le jour d'après. Depuis ce jour, je déteste mon père et lorsque je vois mon frère, je n'éprouve que du dégoût parce qu'il ressemble à mon ex. C'est un profiteur sans coeur! Du jour au lendemain, je me suis transformée de la petite fille mignonne que j'étais en la fille emo qui ne fait que souffrir, enfermée dans sa bulle et qui se fait jugée à tous les coins de rues qu'elle tourne. Personne ne sait ce que je vis à part Chloé et Lucas. Mes anciens amis ne me comprenaient pas alors je me suis éloignée d'eux et me suis rapprochée de mes nouveaux amis qui ont été les seuls à m'aider dans cette sombre période de ma vie. Cette période où j'ai perdue l'être qui m'étais le plus cher au monde et où ce pervers m'a sali, moi et ma réputation car oui tout le monde en parler après dans le lycée. J'étais devenue la traînée du bahut que tout le monde adorait lui faire du mal. Ils m'ont fait des sales coups que je n'oublierai jamais et je me vengerai un jour sur tout ceux qui ont osé me faire ça.

Enfin, lorsque j'arrive chez moi, je suis en larmes mon maquillage a sûrement dû couler mais c'en été là ma dernière préoccupation.

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris à ce moment mais je ne pouvais plus me retenir, cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas fait. Je suis entrée dans la salle de bain que j'ai verrouillée et je me suis empressée d'ouvrir le tiroir où j'avais rangée ma lame il y a deux mois. Ça faisait deux mois que je ne l'avais pas touchée et voilà qu'aujourd'hui, je retombe. Tant pis... Je soulevais doucement ma manche et glissais d'abord la lame sur mon bras pour l'accommoder à sa froideur. Tous les souvenirs me revenaient comme une bombe nucléaire et j'enfonça la lame dans ma peau dessinant un trait horizontale qui laissa le sang coulé le long de ma main atterrissant dans le lavabo. J'enchainais les traits sur mon avant bras de différentes tailles avant que tout ces souvenirs disparaissent et que cette douleur me fasse ressentir que je souffre mais que je souffre en silence.

Le soir même je n'avais pas envie de parler à qui que ce soit c'est pour ça que j'ai fermé ma porte à clef et que j'ai éteins mon téléphone. Je voulais être seule avec ma musique, mes cahiers et mes crayons.