Chapitre 6: Regarde-moi...

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«Pour toi... Je te l'avais promis. Je t'avais promis que je reviendrais...»

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Cette phrase, il l'avait chuchoté. Mais ça n'avait rien changé à l'effet qu'elle avait eu sur moi. L'effet d'une bombe à l'intérieur de ma poitrine.

Un furtif flash s'imposa de force dans mon esprit torturé, et je dus m'appuyer sur la commode de ma chambre pour ne pas m'étaler par terre. Je venais de me rappeler de ce funeste jour. De ce moment précis ou les infirmiers du Silver House m'avaient retrouvés à temps, et comptaient m'envoyer à l'hôpital au plus vite.

De ce moment précis ou ils amenèrent Dylan loin de mon corps qui paraissait sans vie, mais qui, pourtant, était encore habité par un coeur brisé de toute part.

De ce moment précis ou il me l'avait effectivement promit. Il m'avait promit de me retrouver. Il m'avait promit qu'il reviendrait. Et maintenant, il était la, derrière ma porte, silencieux après sa phrase. Aussi silencieux que moi, malgré mes légers sanglots.

Le temps passait, les secondes s'écoulaient lentement sans que personne ne dise quoi que se soit. Pourquoi ne disait-il rien? Si il était venu, c'était surement pour me dire quelque chose... Sinon je ne voyais vraiment pas pourquoi. Avait-il honte? Ou était-il gêné de la situation?

Moi je l'étais. Car cette situation avait tout de gênante. De gênante, troublante, mais tout aussi irréaliste à mes yeux.

Et je ne disais rien non plus. Je n'avais rien à lui dire. Et ce n'était pas à moi de parler de toute façon. C'était lui, le coupable. C'était bel et bien lui qui était revenu sans que je ne le demande. Lui, qui avait brisé notre relation, en me brisant moi au passage.

«Laisse moi entrer.» me disait-il soudainement.

«Non.» je soufflai, sans hésitation.

Le laisser entrer? C'était bien trop dangereux. Mais c'était aussi... Comment dire, impossible de l'en empêcher. Car ma foutue porte n'avait pas de clé. Pourquoi n'avait-elle pas de clé d'ailleurs?! N'étaient-elles pas toutes censées en avoir?! Visiblement non.

Le bruit d'un frottement contre ma porte m'informait que Dylan était entrain de se redresser. Je fis les gros yeux sous la surprise, même si ce geste n'aurait pas vraiment du être une surprise tellement il était prévisible, et j'eus un mouvement de recul.

Mon coeur battait la chamade, me prouvant qu'il était encore et toujours la malgré les coups bas qu'on lui avait fait endurer.

«J'ai dis non.» disais-je d'une petite voix tremblante, et pas très sûre de moi, alors que la poignet s'abaissait lentement.

Et ce que je redoutai le plus arriva. Lentement, mais surement, le jeune homme poussa la porte en un grincement quelque soit peu sinistre, qui hérissa tous les pauvres poils de mon corps.

Je ne voulais pas en voir plus. Je ne pouvais pas en voir plus. Alors je fis la seule chose qui était encore en mon pouvoir, en partant du fair que fuir m'était maintenant impossible: je me tournai dos à la porte et donc dos à lui, pour me retrouver en face en face avec le mur du fond de la chambre.

Mais je préférais encore avoir ce vulgaire mur en face de moi plutôt que mon agresseur.

Agresseur... Ça sonnait tellement faux. Au fond de moi, je savais qu'il était bien plus que ça. Il avait été l'homme que j'avais désiré, celui que j'avais aimé, et celui a qui j'avais tout donné. Tout.

J'essayais de calmer ma respiration qui se trouvait être complètement saccadée, en vain. Un léger bruit se fit entendre, m'informant maintenant qu'il venait de refermer la porte derrière lui. Il l'avait fait lentement, et le son n'avait rien eu de surprenant, il avait été limite à peine audible. Et pourtant, le sursaut dont j'avais été victime aurait pu être inscrit dans le livres des records. Mon coeur avait failli s'arracher de ma poitrine.

J'étais actuellement dans ma chambre avec Dylan O'Brien. Personne n'allait venir. Personne n'allait m'aider. Et dire que je n'arrivais pas encore à réaliser qu'il était réellement présent...

Des sons qui parvenaient à mes oreilles me firent prendre conscience qu'il se déplaçait dans la pièce. Oui, c'était des pas que j'entendais. Des pas qui firent glacer mon sang dans mes veines.

C'était à peine si j'osai respirer. Alors bouger, ne m'en parlait même pas. Les larmes coulaient sans que je ne le veuille réellement. Je n'avais aucun contrôle la dessus depuis bien longtemps maintenant, et de toute façon, j'étais dos à lui.

Il ne me voyait pas et je ne le voyais pas non plus. C'était surement bien mieux comme ça. J'étais bien trop peureuse pour l'affronter. Bien trop peureuse pour regarder la mort en face. Car Dylan m'inspirait cela, depuis l'incident qui c'était produit.

Les bruits de pas stoppèrent.

Je m'autorisai une bouffée d'air. Le silence. L'obscurité.

Puis un souffle.

Son souffle.

Son souffle chaud dans mon cou.

Seigneur faites que rien de tout ça ne soit réel. Je fermai mes yeux très fort tout en priant. Chose assez rare pour moi. Cela arrivait seulement quand le moment était bien trop désespéré pour espérer faire autre chose.

Dylan était tout près de moi. Juste derrière. Tellement près que je pouvais sentir la chaleur de son corps contre le mien, même si il ne me touchait pas, je ressentais les décharges électriques que sa peau envoyait à la mienne.

Les frissons me parcouraient par centaines. Je n'avais plus qu'à espérer qu'il ne les avait pas remarqué. Chose peu probable, Dylan O'Brien remarquait toujours tout.

«Regarde moi.» me chuchota t-il dans le creux de l'oreille.

Ne pas s'évanouir. C'était le premier ordre que je m'étais posée dans mon esprit sur le moment.

Je secouai négativement la tête, les yeux toujours fermés, le corps toujours tourné vers le mur de ma chambre, et maintenant même les paumes de mains posées contre ce dernier, pour essayer de ne pas me laisser tomber au sol. C'était quelque chose d'envisageable, a en juger les violents et incessants tremblements de mes jambes.

«Zoé, regarde moi...» sa voix se faisait plus suppliante, plus douce aussi.

«Non... Va t'en... Tu n'es pas réel...» soufflai je, en posant mon front contre la paroi froide du mur, les paupières toujours closes.

Mes paroles étaient plus pour me rassurer moi-même. Pour essayer de ne pas partir dans une crise de panique ou truc du genre.

«Si je le suis... Je suis réel, mon coeur. Tourne-toi et regarde-moi...»

Ma respiration s'accélérait encore plus, malgré le fait que je pensais avoir atteint le summum de la rapidité à ce niveau la.

Je ne voulais pas faire ce qu'il me disait. Je voulais mettre le monde sur pause. Je voulais échapper au temps. M'échapper de la vie, ma vie. Je voulais fuir, c'était ce que je faisais le mieux. Fuir. Fuir mes problèmes. Fuir mes peurs. Fuir Dylan...

Sauf que aujourd'hui, c'était impossible.

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Merci pour les 13K de vues!🤗
J'espère que ce chapitre vous a plu, laissez moi vos avis en commentaire!😇
Vous pensez quoi du comportement de Dylan? De son retour?
Bref, la suite arrive... Quand elle arrivera, aha. Bisous!

My Demon 2. [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant