Birthday

438 29 6
                                    



Il allait revenir. À 17 heures. Chercher ce putain de gâteau. Je respirais par des saccades, mon cœur battait à la chamade, encore sous le choc de lui avoir parlé. Je me sentais mal : il avait tellement changé, par rapport à moi.
Depuis 5 ans, je suis toujours le même branleur qui baise un gars ( ou une meuf) et se tire après. J'avais tout de même trouvé un vrai travail. Ce qui est, sans abuser, un grand changement. Je suis un vrai connard. Je m'en rends compte maintenant que j'ai vu la petite vie parfaite de Ian. Il a tout pour être heureux : une femme, un fils, des beaux vêtements et, je devine, une belle baraque.
Je le regrette beaucoup. J'aurais pu passer ma vie à l'aimer, mais je ne l'ai pas fait.
Je me décida donc à faire ce putain de gâteau d'anniversaire.

*****************************

Point de vue : Ian

Je me suis fait accueillir par ma femme (et d'un baiser), ainsi que ma famille qui préparait à manger dans la cuisine.
Mickey partit jouer avec son cadeau qu'il avait reçu ce matin de ma part et de celle de Debbie. J'accrocha mon manteau et mes chaussures dans le dressing et me changea.
Je rejoignis ensuite tout le monde, leur fit la bise, et je me posa une seconde devant mon écran de téléphone. Je revit les quelques photos que j'avais prise avec Mickey il y a cinq ans (avant notre embrouille) puis compara avec les photos que j'avais prise avec Debbie et Mick. J'avais fait le bon choix.

La sonnette m'arracha à ma rêverie.
J'hurla : "Je vais ouvrir !"
Je regarda vivement la pendule : 16h30. Il fallait que j'aille ensuite chercher le dessert. Je répondit à la porte, avant. Je ne m'attendais aucunement à ce qu'il se pointe, le gâteau à la main.

*************************

Point de vue : Mickey

Ian ouvrit la porte. Je reteint ma respiration en tenant le gâteau.
"C'était pas une livraison à domicile ? Demandais-je en souriant.
- Non je ne crois pas. J'allais partir le chercher
- Et acceptez-vous que le vendeur reste pour faire la fête avec son neveu ?
- S'il vient pas pour me baiser ou pour buter toute la famille.
- Ok."
J'entra avec R2 dans la main et fonça tête baissée vers le salon. On peut dire que Ian a réussi sa vie : la maison était immense ( en tout cas pour moi qui a l'habitude de vivre dans des petits espaces). De plus, il avait une femme aimante et un gosse aussi beau que lui. Voilà clairement la liste de ce que n'est pas ma vie. Je vivait maintenant chez Cameron, mon pote drogué, maintenant en désintoxication.  Alors, j'ai sa barque pour moi tout seul. Je passais le plus clair de mon temps à baiser, me droguer et boire. Je n'avais vraiment rien à foutre dans ma famille riche que je n'avais pas revu depuis cinq ans.

Leurs regards me fixaient, surpris de ma présence dans le salon de Ian Gallagher. J'éprouvais le même sentiment, malheureusement. Mon père, lui, n'avait pas le même regard. Ce n'était plus de la surprise que je lisait dans ses yeux, mais de la haine. Il commença :
"Qu'est ce que tu fout ici, p'tit con ? Tu te rappelles que j'ai t'ai dit que je te tuerais si je devais de recroiser ? Tu n'as pas le droit de revenir comme ça et venir gâcher...
- Pas d'enguelades dans cette famille aujourd'hui, coupa Debbie en jetant un regard noir à notre père. Suis-je assez claire ?"
Toutes les têtes acquiescèrent sans se poser de question. Nous nous sommes ensuite assis à table et je sentais que le repas allait être mouvementé.

The luck you got // GallavichOù les histoires vivent. Découvrez maintenant