• Chapitre 7 •

98 8 4
                                    

Je ne somnole qu'à peine. Mon sommeil trop léger est accompagné de douleurs aiguës dans chaques articulations. Je souffre. Je me tourne et me retourne dans tous les sens, essayant en vain de trouver la posture idéale pour apaiser mon mal-être. N'en pouvant plus, j'attrape mon oreiller et le fais valser à l'autre bout de la pièce. Je me lève, le reprend, enfouis ma tête dedans et me laisse tomber à la renverse sur mon lit.
Je pose mes mains tremblantes de part et d'autre de l'oreiller et me mets à hurler. Étrangement, cela m'appaise. Je cris toute ma douleur, ma souffrance. Soudain, je me mets à sangloter.

Je suis épuisée et j'ai mal, terriblement mal. Je retire l'oreiller de mon visage baigné de larmes et observe le plafond en me forçant à respirer plus calmement pour me vider la tête.

Je ne fais presque plus attention à la douleur que le visage du garçon revient. Ma vue se trouble. Qui est-il donc ?
Ma tête se met à tourner. Prise de nausées, je me relève doucement et me mets en positon assise. Je passe ma main sur mon visage, soupire puis appuie sur mes yeux. Comme pour empêcher la lumière nocturne de traverser mes paupières afin de mieux voir cette face qui me ronge l'esprit. Essaye de te souvenir...

À cette pensé, je suis comme plongée dans un rêve brillant et flou. Il y a des cris suraiguës, et on tourne, comme dans un manège, mais c'est beaucoup moins plaisant et très affolant. Je me sens mal. Des personnes sont avec moi dans ce rêve, ils ont l'air apeurés. Je ne comprends pas. Un camion s'apprête à nous frôler dangereusement, peut-être même nous écraser. Tout à coup, j'ai peur. Je cris. Je hurle avec une femme. Nos deux voix se mêlent et ensembles, créent un son encore plus stressant. Je sanglote, frappe aux vitres closes. Je sens notre prison qui roule, basculer sur le côté. Pris au piège. On ne peux plus sortir.
"Aidez-nous !! Je vous en supplie !! N'importe qui !"
Je me tourne soudain vers un motard avec un tout petit soupçon d'espoir. Puis je le vois. Ce visage. Le garçon. Cette expression tellement triste qui reste plantée , son sourire désolé et son regard perdu.

"OH MON DIEU !!!"
Ces paroles quittèrent ma bouche sans la moindre intention. Ce garçon... C'était lui !! Il a vu mes parents mourir ! Il m'a vu dans un état alarmant ! Est-ce lui qui a appellé les urgences ? Comment ce fait-il qu'il soit dans la même ville que moi ? Va t-il au lycée ? Seront-nous dans le même ? Ses amis sont-ils au courant ? Pourquoi était-il en moto ? Qu'est-ce qu'il faisait loin de la ville ?

• En Pause •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant