• Chapitre 14 •

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Je décide finalement de bouger et termine d'enlever la mousse de mes cheveux puis pars m'habiller sans oublier de jeter la boîte de pizza qui traine dans ma salle de bain. Je m'arrête soudain devant le très grand miroir dont est recouvert ma pendrie. Mon short laisse mes fines jambes à l'air, exposant ainsi mes cicatrices au monde. Je souffre encore depuis l'accident ; je soulève légèrement mon tee-shirt ample et examine mes cotes encore surplombées de bleus aux teintes verdâtres. Elles ne sont plus cassées mais restent tout de même fragilisées et certaines activités me sont interdites. Je lâche le coin de mon haut que je tenais puis porte mon regard sur mon visage. Il est bien moins creusé qu'auparavant et mes cernes se distinguent plus difficilement. Oui, sortir demain me fera le plus grand bien. Je soupire puis jette un coup d'œil à l'heure. 18:37
Je suis absolument surprise et presque effrayée ; j'ai déjeuné à l'heure pourtant...
As-tu regardé l'heure à laquelle tu as fini de manger ? Eh bien, oui, et il n'était pas 18:00. Alors tais-toi, insupportable petite voix.
Je descends dans ma cuisine et observe l'heure affichée sur le four et la très belle horloge au dessus d'une grande paillasse

Après un bon repas de pâtes au fromage, je pars me coucher et me prépare psychologiquement à revoir une personne importante de mon passé : ma meilleure amie.

Le matin, je n'ai pas été en retard. Au contraire, j'étais tellement éxitée de voir Élisabeth que je me suis levée très tôt et j'ai pu faire mes exercices donnés pour aujourd'hui. Je n'ai qu'une mâtiné de cours, et heureusement, sinon ma sortie serait annulée.
À midi, je m'enpresse de quitter la salle de classe et saute presque le portail qui grince toujours autant.

« Tu ne viens pas manger ? Me demande Maxime.

- Oh, eh bien... Je ne t'ai pas dis ? Dis-je en piétinant surplace.

- Quoi dont ?

- Mon ancienne meilleure amie, Élisabeth, m'a invité à la fête foraine du village d'à côté pour renouer les liens et me parler de... Qui j'étais avant. »

Mon ami me considère quelques instants avant de me sourire : il ne m'en veut pas.
Je m'excuse une dernière fois et file manger un petit sandwich après avoir déposé mes affaires de cours dont je n'aurais pas besoin.
Mes pas me guident jusqu'à la station de tramway ; j'ai appris à connaitre le village et à cesser de me perdre. Écouteurs enfoncés dans les oreilles, playlist lancée, je patiente sur mon siège pendant que les gens autour de moi montent et descendent, se poussent et sont plus pressés que n'importe qui. Arrivée à destination, j'attends que tout le monde ai fini de se bousculer pour me lever et descendre du tramway. J'ai à peine le pied posé au sol que des cris hystériques suraiguës retentissent et que deux petits bras viennent m'enlacer pendant qu'on m'explose les tympans à me hurler dans les oreilles. La jeune métisse désert son étreinte et m'observe le sourire au lèvres.

« Tu vas bien ? Tu es plus pâle ! Oh je suis bête, on est presque en hiver ! Et tes cheveux sont dans un état ! Tu as encore mal ? Tu n'as pas froid comme ça ? Alors ton lycée ? Et ta maison ? Tu t'es fais des amis ? Et ça va ? Et les cours ?

- Euh... Bonjour Élisabeth ! Je suis aussi contente de te... Euh... Rencontrer.

- Ah, oui, pardon Louise. Mais je suis tellement heureuse de te revoir, dit-elle d'une traite et un peu confuse. »

Je lui souris et elle se calme immédiatement. Elle recommence alors, plus calme et comme si nous nous rencontrions pour la première fois ( ce qui est, pour ma part, vrai ). Nous quittons la station et elle me guide vers une énorme moto toute noire puis me tends un casque de la même couleur.

« C'est celle de Fabrice, dit-elle en m'adressant un clin d'œil. Oh, c'est mon petit ami depuis 3 ans, c'est toi qui nous as présenté.

- Je suis heureuse d'avoir créé un couple qui dure mais... Tu sais conduire une moto ? Et en as-tu le droit ?

- Bien sûre ! J'en ai une aussi mais Fabrice s'est trompé ce matin, il a pris la mienne alors j'ai dû prendre la sienne également ! Allez, monte ! »

J'obéis et enfile le casque. Elle me passe aussi une grosse veste en cuir puis s'installe devant moi en râlant car elle aurait dû s'installer avant moi.

« Accroche-toi bien, me dit-elle »

Je passe mes bars autour de ma nouvelle amie puis nous demarrons, en route vers la fête foraine ! Arrivé sur place, la foule me bouscule déjà pour s'acheter des choses dans des stands et autres. Élisabeth me tire par le bras puis nous nous dirigeons vers un endroit un peu à l'écart de toute cette foule oppressante.

« Tu as toujours détesté la foule "plus pressée que n'importe qui" comme tu le disais, me confie t-elle.

Je la fixe avec de grands yeux. Plus pressée que n'importe qui ? N'ai-je pas pensé ça dans le tramway ? Drôle de coïncidence, il faut croire qu'il y a des choses qui ne changent pas ! Je m'appretais à dire quelque chose quand mon amie m'attrapa à nouveau le bras en le tirant.

- Regarde ! Une tente bizarre ! Lance t-elle joyeusement en pointant une tente effectivement étrange. »

L'endroit en question était donc isolé du reste de la foule et des attractions et avait un aspect mauve/bleu nuit pailleté. C'est affreux, me dis-je. Mais Élisabeth qui m'a tout l'air d'être hyperactive me tire déjà vers l'entré de ce lieu peu ordinaire. Nous entrons doucement, sans faire de bruits, comme si quelqu'un sommeillait ici et qu'il ne fallait surtout pas le réveiller. Je parcours l'endroit du regard et apprecois deux fenêtres de chaque côtés de la tente. Deux fenêtres avec une armature en bois. C'est absurde !
Je ne savais pas que l'on pouvait avoir de vraies fenêtres dans une tente ! Nous avançons doucement et découvront une table au milieu de la "pièce" avec une boule posée au centre. Les vapeurs délicates et apaisantes qui tourbillonnent me laissent donc conclure que Élisabeth nous a conduit chez un diseur de bonnes aventures. Je n'ai jamais cru à ce genre de choses, mais cela peut être amusant de voir une personne "lire dans les lignes de ma main". Une voix doucereuse tout sauf agréable et réconfortante retentit dans la (étrangement) très spacieuse tente. On se croirait dans Harry Potter et la coupe de feu tellement la différence entre l'extérieur et l'intérieur est flagrante. Je parcours encore une fois la pièce du regard pour réaliser que la voix provient de la boule. Je lance un regard à mon amie qui s'avance déjà vers un des sièges placés devant la table à la boule parlante et m'installe à ses côtés.

• En Pause •Où les histoires vivent. Découvrez maintenant