Chapitre 14 : Allison, où est-tu ?

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POINT DE VUE ALLISON.

La lumière qui grandit dans la chambre à une vitesse impressionnante me réveille.

Sa main chaude posée sur mon ventre nue me fait sourire. Je me remémore la nuit dernière et le rouge me monte aux joues.

C'était tellement bien, tellement plus. J'ai ressentis des choses comme jamais auparavant, surtout quand sa main..

Je n'ai jamais eu de copain, je veux dire quelque chose de sérieux. Et personne avant Benjamin ne m'avait vu nue. Je pourrai avoir honte de l'avoir laisser faire, mais au contraire je suis heureuse.

Dans un coin de ma tête traîne toujours cette histoire de confiance mais j'évite d'y penser, de toute façon je suis incapable de lui résister.

Mes yeux parcours la chambre, quand ils posent sur la table de chevet ou trône mon appareil photo.

Un sourire s'installe sur mes lèvres : j'ai une idée.

Je réussis tant bien que mal à me sortir de son emprise et il se pivote sur le dos en grognant. Je ne peux m'empêcher de rire silencieusement.

J'enfile d'abord son chandail que je retrouve au pied du lit, le humant au passage.

Puis je me saisis de l'appareil photo hors de prix qu'il m'a offert. Je fais quelques réglages, toujours assise sur le bord du lit.

Quand j'ai enfin compris comment il marche, je me mets en place ; j'enjambe son corps, laissant un genoux de chaque côté.

Le draps ne couvre pas son torse et je me rince l'œil : il est parfait.

La force dans mes jambes, en équilibre au dessus de lui je commence à le mitrailler.

La tête légèrement de profil on dirai un ange.

À travers l'objectif, je me rends compte de la chance que j'ai. Parce-que au-delà de ce physique il y a tellement plus, enfin je pense.

J'aimerai être cette fille qui lui dit merde, je voudrai ne pas être cette énième fille sur son tableau de chasse. Mais je ne sais pas comment il fait, il m'envoûte alors qu'il est arrogant et ultra prétentieux.

Et je m'en veux. Je m'en veux d'être à mon tour aussi prétentieuse, croyant qu'il changera simplement pour moi.

Je ne suis qu'Allison Sullivan.

Même si j'ai passé la nuit la plus cool de toute mon existence et que je voudrai que ça ne s'arrête jamais.

Il toussote et je sursaute, laissant échapper un petit cri.

Deux yeux, d'une couleur intense et presque intimidant ce braque sur moi et la situation s'inverse, c'est lui qui m'observe.

Instantanément le rouge me monte aux joues et je laisse retomber lentement l'appareil sur le côté.

Avec un sourire en coin qui me détends, il pause ses mains sur mes hanches m'obligeant à m'asseoir sur lui et je frissonne jusque dans la colonne vertébrale.

- Je ne faisais que te prendre en photo.

Je prends un ton détaché, haussant les épaules, alors que je panique à l'idée qu'il pense que je suis une folle.

Mais il continue à garder le silence et je commence à angoisser.

- Bon, je vais peut-être aller demander à ce qu'on nous livre le petit-déjeuner.

Il ne quitte toujours pas son expression neutre et je m'en veux.

Dans un long soupir, je vais pour me détacher de lui quand ses mains se font plus fermes sur mes hanches.

Il fronce les sourcils mais cette fois-ci avec un sourire espiègle.

- Tu crois que tu peux t'enfuir comme ça Sullivan ?

« Il n'est pas en colère. »

Il me sourit de toutes ses dents et je ne peux que le lui rendre. Il me détaille encore quelques secondes avant de dé-serrer sa pression.

D'une main, il attrape l'appareil à son tour et le braque sur moi.

J'esquisse un sourire – presque forcé.

- Non.

Quoi, non ?

- Je veux que tu sois toi-même.

Alors je me contente de le regarder, comme si il n'y avait pas cet objet devant nous, la bouche légèrement entre-ouverte.

- Même quand tu ne fais rien tu me fais bander Alli..

Mes yeux s'écarquillent, personne ne me parle comme ça, d'ailleurs personne ne dit ce genre de chose ouvertement. C'est extrêmement vulgaire, mais de sa bouche ça me donne des frissons et mon rythme cardiaque s'affole. Et effectivement, je le sens durcir sous moi.

Il pause l'appareil sur le côté et finit par plonger ses pupilles complètement dilatée dans les miennes.

- J'ai très envie de..

Je ne le laisse pas finir et descends jusqu'à sa bouche, écrasant mes lèvres sur les siennes. J'arrête de réfléchir pendant que la tension déjà palpable entre nous ne fait que s'accroître.

Ses mains vont et viennent sur mon corps pendant que nos langues s'affolent.

Jamais je ne l'aurai cru, mais dans un excès de confiance, je quitte ses lèvres pour son cou. Sur mon chemin, je le mordille légèrement et il gémit. J'aime savoir que c'est moi qui lui fait ça.

Je l'embrasse sur le torse, pendant que je le sens – de plus en plus gonflé – contre mon ventre.

« Est-ce que je vais vraiment faire ça ? »

Je descends de plus en plus bas, langoureusement. Je lève la tête vers lui : sa poitrine ne cesse de monter et de descendre ; il s'humecte les lèvres.

- Ne me regarde pas comme ça.. sinon tu n'auras même pas besoin de me toucher..

Je rougis parce que je crois que c'est un compliment. Je me sens à l'aise avec lui plus qu'avec n'importe qui mais je ne suis pas encore habituée à son langage.

J'écarquille les yeux quand je me concentre sur son boxer, où il paraît – hum – « à l'étroit ».

Je pause mes mains sur le rebord de son sous-vêtements, lui arrachant un cri plaintif.

Je ne dois pas penser à toutes ses filles qui sont passées ici avant moi, ni à toutes les maladies que je pourrai attraper.

Je ne veux pas lui montrer que je stresse, même si je sais pertinemment qu'il le sait.

Je l'embrasse en bas du ventre quand une sonnerie me fait sursauter.

- Mon téléphone, je m'exclame.

- Ne réponds pas..

Sa voix est plus rauque que d'habitude, ce qui le rend encore plus sexy.

Mais je ne peux pas. Je dois répondre, si il faut c'est important.

Rapidement, je remonte jusqu'à lui et souffle contre ses lèvres un désolé avant de me détacher complètement de lui.

Courant à moitié nue et encore brûlante dans la vaste chambre, je l'entends pester.

Je le retrouve sur la table et je râle face au numéro inconnu.

Mais je réponds quand même.

- Allô ?

Je m'éclaircis la gorge.

- Allison, où es-tu ?

Je reconnais cette voix et je connais la contenance de ce ton.

Oh non.


Bad Boy But True Love. (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant