Lui, c'est Benjamin Hamilton.
Elle, c'est Allison Sullivan.
Lui, c'est le Bad Boy, elle s'est l'effrontée, la têtue, le mauvais caractère.
Il va découvrir un monde qu'il ne connaît pas, le monde dans lequel on ne voit plus que par une seule et mê...
Depuis que nous sommes sortis du cabinet du gynécologue, Benjamin n'arrête pas de sautiller sur place, répétant à maintes reprises cette phrase. Il a le sourire aux lèvres et je dois avouer que moi aussi.
Sincèrement, le sexe du bébé m'importait peu. Je n'avais pas vraiment de préférence, et j'étais tellement focalisée sur d'autres choses que je ne m'y étais pas penchée dessus.
- Alli, on va avoir un petit garçon.
Il me prend par les épaules pour me ramener contre lui, avant de se raviser.
- Désolé, il grommelle.
Je soupire, je n'aime pas cette situation que j'ai moi-même installée en l'embrassant.
- Ce n'est rien Benjamin..
- Tu sais, il souffle, je n'ai peut-être pas été un bon mari mais je serai un bon père.
Sans me poser d'avantage de question, ma main trouve la sienne. Je sais bien que ça risque de l'énerver et je dois vous avouer que je n'ai aucune envie que l'on se dispute. Mais j'ai besoin de lui faire comprendre qu'il compte pour moi.
- J'ai oublié ce mariage et plutôt que de te défiler, tu es resté.
Dans un premier temps, sa main reste molle dans la mienne. Mais juste au moment où je veux la retirer, il l'empoigne fermement.
- Je tiens à toi Allison, je le sais et je m'en souviens. Mais pourquoi est-ce que tu m'as embrassé si tu ne veux rien de plus qu'un père pour notre enfant ?
Je m'arrête en plein milieu de notre marche, regardant nos doigts liés pour éviter de le regarder dans les yeux.
- Je ne sais pas ce que je veux. Alors, entre les hormones, la perte de mémoire, et toutes les choses qui vont avec, je ne sais plus où j'en suis.
- Tout ira bien.
Je ne suis pas sûre qu'il ait raison mais je préfère lui offrir un petit sourire avant de nous remettre en marche. Certes, nos mains ne sont désormais plus l'une dans l'autre mais l'atmosphère entre nous deux ne pourra être que meilleure.
- Tiens, si on rentrait ici ?
Je fronce les sourcils en regardant cette jolie petite boutique. À l'aide de la vitrine et du nom « Everything for Baby » je comprend immédiatement où il veut m'amener. Je grimace, j'ai peur que se soit trop tôt. Oui, j'ai dépassé le premier trimestre mais j'ai peur qu'il arrive quelque chose au bébé. On ne sait jamais, et n'étant pas vraiment d'une nature positive, ça n'aide pas.
- Si tu n'entres pas avec moi, je risque d'acheter n'importe quoi..
Il m'offre un demi-sourire et ça finit de me convaincre, il est hors de question que notre enfant porte des maillots de football dès sa naissance, ni même des bodys au lourd slogan du genre : j'aime mon papa.
Lorsque nous passons la porte, une petite clochette annonce notre arrivée aux deux vendeuses derrière le comptoir qui lèvent immédiatement la tête.
Elles nous saluent avec un sourire poli avant que nous ne nous engagions dans un des rayons. De l'extérieur, ce magasin avait l'air plus petit.
Je n'arrête pas de rire face aux commentaires de Benjamin qui s'attardent sur chaque article de ce fichu magasin. Il semble étonné de tout, des chaussons minuscules au différentes tailles de couche.
- C'est quoi ce machin ?
Il se tourne avec un appareil qui ne peut que me faire glousser.
- C'est un tire-lait, Benjamin.
Il fronce les sourcils avant d'ouvrir grand la bouche et de reposer l'objet.
- Dégueu.
- Ne fais pas l'enfant, je souffle, tu sais quand même que tu vas devoir assister à mon accouchement ?
- Ça n'a rien à voir, il hausse les épaules, ce jour-là, je rencontrerai mon fils.
- Notre fils.
Il grimace et je lui file un petit coup dans l'épaule, c'est quand même moi qui le porte.
- Je peux vous aider ?
Nous nous tournons à l'unisson vers l'une des deux vendeuses que nous avons aperçus en entrant.
- On regarde, merci.
Je lui offre un sourire mais elle préfère observer Benjamin, ce qui a le don de retourner mon estomac.
- Merci.
Je réitère ce petit mot pour qu'elle dégage ce qui fait froncer les sourcils au jeune homme. Il ne voit donc pas qu'elle le dévore carrément des yeux. M'offrant un sourire hypocrite, elle tourne les talons avant d'être arrêté par Benjamin :
- Attendez.
La brune, revient vers nous, un sourire plus que victorieux sur les lèvres alors que je me demande à quoi joue le jeune homme. On est à peine réconcilié et il gâche déjà tout. Après tout, nous ne sommes plus ensemble..
- Oui ?
- Ma femme et moi attendons un petit garçon qui naîtra dans un peu moins de 6 mois, on aimerai voir vos berceaux, s'il-vous-plaît.
Je n'ai même pas vu la réaction de la vendeuse, trop occupée à le regarder. J'en reste statique, toutes les choses qu'il vient de dire sont vraies - mise à part le berceau - et je crois que je ne m'en étais pas vraiment rendue compte. Il y a quelques mois, je n'aurais jamais imaginé que nous en aurions été là, tous les deux. Je ne l'ai jamais apprécié et aujourd'hui, on en est là.
- Je vais vous chercher notre stagiaire, je dois prendre ma pause déjeuné.
Finalement elle s'en va, elle et son petit ton hautain qui vient de découvrir que non, Benjamin n'était pas célibataire.
- Merci, je souffle.
À nouveau, il me prend par les épaules en embrassant le sommet de mon crâne.
- De rien, mais tu sais, tu devrais remettre cette bague pour montrer que nous sommes mariés.
- Tu ne l'as porte plus non plus, je me défend.
Je l'observe grimacer avant d'écarquiller les yeux en découvrant quelque chose, visiblement mal-à-l'aise.
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Mon regard le quitte pour ce poser sur la personne que je vois approcher du coin de l'oeil.
Merde alors.
La jolie blonde aux boucles parfaites et surmaquillées semblent aussi surprise que nous.
- Ben ?
Sa voix me ferait presque saigner les oreilles, tandis qu'elle bat des cils en passant de lui à moi.
