Chapitre 36 : Qu'est-ce que c'est ?

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POINT DE VUE DE ALLISON

Je sors de la salle de cours d'Espagnol en remettant mon sac à main sur mon épaule. Je suis exténuée. Vraiment. Heureusement, c'est Vendredi. Et mon frère rentre ce soir. Après être parti en stage en Europe pendant presque deux mois, il revient.

Personne ne lui a dit pour ma grossesse, même Clarisse a gardé le secret et j'ai peur qu'il s'énerve et qu'il soit déçu. Je ne pense pas qu'il puisse me faire changer d'avis, étant enceinte de deux mois, j'ai encore un mois pour interrompre ma grossesse mais je n'en ai plus aucune envie. Je me sens bien avec cet enfant en moi.

Pour le moment mes parents le vivent assez bien, ma mère étant psychologue sait comment gérer ce genre de chose. Mon père n'est pratiquement jamais à la maison, la plupart du temps en déplacement. Il ne saute pas de joie à l'idée d'être grand-père si tôt mais il ne m'obligera jamais à avorter.

J'aimerai pouvoir parler des réactions de la famille de Benjamin mais il trouve toujours un moyen de se défiler. Ce qui n'arrange pas vraiment les choses entre nous. Par contre, nous sommes toujours dans cette amitié plus qu'ambiguë. Il est vrai que nous sommes toujours mariés.

- Alors chica, c'était comment l'espagnol ?

Je hausse les épaules en direction de Clarisse, tout en marchant dans le couloir.

- Pas hyper passionnant et toi, l'italien ?

Elle fait une grimace et je comprend qu'elle est toute aussi ravie que moi. Nous retrouvons Charlotte avant de sortir du lycée.

- C'est à qu'elle heure que..

Clarisse laisse sa phrase en suspens, même moment où je l'aperçois sur le parking, adossée à sa voiture de sport hideuse.

Max.

Je ne savais même pas à qu'elle heure il rentrait.

Ma meilleure amie et belle-soeur crie avant de le rejoindre en courant, c'est vrai que deux mois c'est long pour des personnes qui s'aiment. Je les observe d'un oeil amusé pendant que Charlotte imite des vomissements à mes côtés.

Je marche jusqu'à eux, et quand il m'aperçoit son sourire ce tord. Il essaie de le cacher mais c'est trop tard, je l'ai vu. Je crois d'abord que Clarisse n'a pas pu garder sa langue et qu'elle a craché le morceau mais à aucun moment ses yeux descendent sur mon ventre camouflé. Alors, je finis par me dire qu'il s'en veut de ne pas avoir été près de moi après ma chute et mon séjour à l'hôpital.

Il me prend finalement dans ses bras après avoir lâché ceux de mon amie.

- Salut soeurette.

Je souris contre son torse.

- Salut Maxou.

Il m'a tellement manqué, nous n'avions jamais été séparé autant de temps.

- Alors, il regarde autour de moi, il est où ton mari ?

Je fais la moue, levant les yeux au ciel. Je sais bien de qui il parle mais il aurait simplement pu utiliser son prénom. Je ne me souviens même pas de la façon dont il a appris pour nous deux, Ben ne m'en a jamais parlé mais je parie que ça devait pas être très drôle.

- Il se prépare pour le match.

Mon frère ricane en prenant sa copine par les épaules.

- Qu'il ne s'habitue pas à sa place de capitaine. Je reviens la lui piquer.

Je roule des yeux, ces batailles de testostérone me fatiguent.

Nous passons la prochaine heure et demi à la cafétéria en attendant le début du match. Puis nous prenons place dans les gradins pour y assister.

Comme d'habitude, l'équipe du lycée l'emporte.

Mais pas de fête d'après-match pour moi aujourd'hui, je tombe de fatigue et je n'ai aucune envie d'aller à une fête où je ne pourrais pas boire d'alcool.

Je baille en rejoignant seule Benjamin sur le parking, pendant que mon frère et mes copines sont partis s'amuser sans moi. Dès qu'il me voit, il sourit et j'ai un haut-le-coeur. Ça me fait ça à chaque fois. Et je prie intérieurement pour que notre bébé ait, plus tard, la même dentition.

Nous ne nous faisons pas la bise, on se contente d'un petit signe de main.

- Tu sais, si tu voulais aller à cette fête, je pouvais appeler ma mère pour lui demander de venir me chercher.

J'entre dans sa voiture et m'attache tandis qu'il fait de même à la place du conducteur.

- Je t'ai déjà dit que je voulez passer la soirée avec vous.

Je laisse échapper un léger sourire, il a tendance à parler pour nous deux depuis peu. J'ai beau lui dire que ça m'agace, il continue. Et je crois même que ça l'amuse à ce petit con.

- On va chez toi, alors ? Il me demande.

- Oui, mon père est rentré hier. Ils sont partis au restaurant.



Je m'allonge sur mon lit en soupirant, je suis exténuée. Je crois même que je m'endormais à table. Pauvre Benjamin, il a tenté de me garder éveiller avec ses blagues durant tout le repas. Je relève la tête, observant le jeune homme qui se tient contre l'embrasure de la porte.

- Qu'est-ce que tu attends ?

Il ne me répond pas, se contentant d'entrer dans ma chambre et de s'asseoir sur le bord du lit, à mes côtés. Je fronce les sourcils, ne remarquant que maintenant qu'il tient quelque chose entre ses doigts.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Durant notre voyage, nous avons rendu visite à ma grand-mère.

Je ne dis rien, même si je le savais déjà. Rien à voir avec mes souvenirs, mais je me rappelle que Benjamin m'en avait parlé.

- J'ai reçu ça se matin, je ne me souvenais même pas qu'elle nous avait pris en photo.

Je saisis le cliché qu'il me tend et l'observe avec attention. C'est bien évidemment une photo de nous deux, devant un fond blanc. Nous sommes tout sourire, et il me tient contre lui.

 Nous sommes tout sourire, et il me tient contre lui

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Je suis partagée. Partagée entre l'horreur de ne pas avoir le moindre souvenir de ce moment et ce petit picotement au creux de mon estomac qui me rappelle qu'il y avait bien quelque chose entre nous. J'ai l'air heureuse, vraiment. Et lui aussi.

- Tu.. ne dis rien ?

Je me relève complètement pour m'asseoir à ses côtés.

- Je suis tellement désolée de ne pas me souvenir Ben.

Et hop. Comme si c'était automatique, je me mets à pleurer à chaudes larmes. Foutues hormones.

Je garde la photo dans mes mains pendant qu'il passe son bras sur mes épaules me ramenant contre lui. Je soupire, je crois que j'attendais ça depuis un moment.

Je le laisse me relever la tête à l'aide de sa main libre en direction de son visage.

Et c'est sans que je m'en rende compte que mes lèvres sont sur les siennes. 

**

Hello, de retour avec un chapitre pas très palpitant mais je ferai mieux pour les prochains. 

Je vous embrasse. 

Bad Boy But True Love. (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant