Chapitre 8 : Je te veux, juste toi

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POINT DE VUE ALLISON

Je n'en reviens toujours pas.

J'en prends plein les yeux – cela fait plusieurs minutes que je flâne dans l'aquarium alternant marche lente et marche rapide – je veux tout voir.

Je tourne sur moi-même, la tête dans les nuages pour regarder ce plafond qui n'en est pas un.

On a toujours tendance à penser égoïstement que l'espèce humaine est le centre, l'immensité. Mais je peux vous dire qu'en voyant tout ça, on se trouve infiniment petit face à une telle diversité.

J'en ai déjà visité des dizaines, mais celui-là est différent. Peut-être à cause du cadre, le fait de de n'être que deux, cette sensation de privilégié, ou tout simplement parce qu'il est magnifique.

Je m'arrête devant des méduses de toutes beauté.

C'est là que je sors de mon état d'euphorie ; je ne suis pas seule.

Je me tourne précipitamment et frissonne légèrement quand il n'est qu'à quelques centimètres de moi, un sourire en coin.

- Tu aimes ? Il chuchote.

À nouveau, je regarde à nouveau les cnidaires pendant que je l'aperçois du coin de l'œil se positionner à côté de moi.

- Oui, beaucoup.

Je pense le voir sourire, mais je ne veux pas pivoter la tête, je serai pratiquement sûre de rougir.

- Raconte-moi.

Dans un élan suivant mes mots, j'arrive à lui faire face. Il fronce les sourcils, comme si il voulait lire en moi.

- Je veux apprendre à te connaître Benjamin.

Son visage s'illumine et je suis fascinée par sa facilité à exprimer ses émotions.

- Moi aussi Alli.

J'ai envie de répliquer pour le surnom mais je me dis que ce n'est pas le moment de briser le début d'harmonie qui semble s'être installée entre nous.

- Tu as une longueur d'avance : mes photos.

Ce n'est pas un reproche, loin de là je suis même un peu flattée.

- Ça t'intrigue, hein ?

Je hausse les épaules en souriant, avant de reprendre ma marche dans les allées, lui à mes côtés.

- Quand tu m'as dit oui, il commence, je n'avais aucune idée de ce que nous allions faire.

Je l'écoute attentivement mais ne peux m'empêcher de détailler son visage, comparable à celui d'un Dieu grec.

- Alors j'ai peut-être par hasard tapé ton nom sur Google..

- .. et tu es tombé sur mes photos, dans une des rubriques du journal du lycée.

Il hoche la tête positivement.

- Je ne savais même pas qu'il y avait un journal avant ça !

Je mets à rire, me détendant complètement.

- Tu te fous de moi ? 3 fois sur 4 il parle de toi.

Il s'arrête net, mettant sa main sur son cœur, faussement ému.

- C'est vrai ? Je savais qu'on m'aimait mais à ce point-là !

- Et en plus de tous tes défauts, tu as un ego surdimensionné.

Sans attendre je me remets à marcher, le dépassant. Et oui, je n'arrive pas à rester sympa plus de cinq minutes avec lui.

Je n'ai pas fait deux mètres qu'il m'attrape le bras, m'obligeant à le regarder.

- Et toi tu es une petite bourge mal élevé.

Je glousse, le moins vexée du monde.

- C'est faux, tu n'en sais rien.

Il me lâche le bras, souriant dans le vide.

- Alors ne me juge pas non plus.

Je ne sais pas quoi répondre, vu qu'il a raison. Alors je me contente de soupirer, réfléchissant à ma prochaine question.

- Tu as des frères et sœurs ? Je demande.

Il se racle la gorge, oubliant notre petite altercation.

- Un petit frère, qui va faire 11 mois je crois.

Je suis surprise, j'ai du mal à l'imaginer avec un frère aussi petit.

- Et toi ? À par Max.

- Non, il n'y a que nous deux.

Je m'apprête à pousser ma curiosité un peu plus loin, mais mon attention est captée par un papier cadeau posé sur une table, à quelques mètres de nous.

Je regarde le jeune homme qui se contente de me sourire. Il fait un léger geste de la main, m'invitant à m'avancer devant ce paquet.

Il ne m'en faut pas d'avantage ; tentant de cacher mon excitation je m'approche.

- C'est pour moi ?

Il me regarde malicieusement, faisant semblant de réfléchir.

- C'est possible.

Sans attendre, je déchire le paquet avec un petit peu de hantise ; au fur-et-à-mesure, ma bouche s'ouvre. Je ne sais même pas si je suis contente. C'est trop. Beaucoup trop.

- Tu m'as acheté un appareil photo ? Je m'étrangle presque.

Il hoche vigoureusement la tête avec une certaine bonne humeur.

Je me concentre sur le paquet flamboyant, je reconnais ce modèle très en vogue et hors de prix, faisant des photos digne de la perfection.

Je respire un grand coup avec de prendre la boîte entre mes mains et de la lui tendre.

Il semble perdu.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Je sens une pointe d'exaspération dans sa voix.

- Tu n'as pas compris Ben..

Je me surprend moi-même avec ce surnom.

Quand je vois qu'il ne prend pas la boîte, je la repose sur la table, avant de me mettre à jouer avec mes doigts.

- Je ne suis pas une de ces filles à qui tu peux offrir des cadeaux pour qu'elle t'aime.

Je ne veux pas le froisser, alors je parle calmement, presque en chuchotant.

- Tout ça..

Je tourne sur moi-même, faisant voltiger mes cheveux, avant de me replacer face à lui.

- .. C'est beau, c'est fou, mais c'est trop, je veux apprendre à te connaître toi et pas ton compte en banque.

Il regarde ses pieds, comme un enfant.

- Je te veux, juste toi.

Immédiatement, il lève la tête vers moi et je ne peux m'empêcher de rougir, réfléchissant au lourd sens de ma phrase.

Lentement, il s'approche de moi, m'obligeant à reculer contre la table. Il ne s'arrête qu'à quelques centimètres de moi, me faisant le regarder à l'aide de son index.

- D'accord, mais tu le gardes.

Il montre l'appareil photo de la tête, et je souris pour lui montrer que j'accepte.

Finalement, il se détache de moi comme si de rien n'était et je me déteste pour être un peu déçu.

- Suis-moi.

Il me tend la main, et je panique.

- Où va-on ? Je demande pendant qu'il me saisit le poignet.

- Rencontrer le vrai Benjamin Hamilton.


Bad Boy But True Love. (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant