Chapitre 31 : Elle t'attend en bas.

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La femme d'un certain âge me regarde rapidement de haut en bas avec ses grands yeux bleus, avant de m'offrir un sourire un peu crispé. Je ne serai dire si c'est une bonne chose ou non.

- Tu dois être Allison ?

J'opine d'un léger hochement de tête, la quittant des yeux pour me concentrer sur le bébé qui s'agite dans ses bras avec un sourire sans dent. Au moins, il y a quelqu'un qui est content de me voir.

- Je te présente Samuel, le petit frère de Ben.

J'ai un léger froncement de sourcil mais je me rattrape assez vite pour ne pas qu'elle le voit. Je suis surprise simplement parce que j'imaginais le jeune homme comme un fils unique ultra-gâté.

- Et moi, je suis sa mère.

Ok. Je m'en doutais un peu mais l'entendre fait monter la pression. Est-ce qu'elle sait ? Pour son fils et moi ? Elle doit en savoir un minimum vu qu'elle sait comment je m'appelle. D'ailleurs ça me flatte. Si il lui a parlé de moi c'est que je dois être un minimum importante à ses yeux, non ?

- Enchantée, je souffle.

Elle se recule, ouvrant un peu plus la porte d'entrée.

- Entre.

Je lui souris poliment et passe devant eux pour rentrer. Je joue avec mes pouces dans l'entrée, ne voulant pas trop regarder ce qui m'entoure. Pourtant, c'est une très belle maison décorée avec goût. En même temps, vu l'élégance de cette femme.

Elle se place devant moi, un sourire un peu plus chaleureux que tout-à-l'heure.

- Et bien, elle rit, je suis heureuse de mettre une tête sur le prénom qui est sans cesse sur les lèvres de mon fils.

Sa remarque me fait rougir. Je dois ressembler à une tomate.

- Je..

Mince. Je ne sais pas quoi dire.

- Je suis désolée pour ta perte de mémoire, ça ne doit pas être facile.

Je souris dans le vide parce que oui ça me tue de ne pas savoir ce qui s'est passé mais en me mettant deux minutes à la place de son fils je me dis qu'il a du vivre l'enfer.

- Je vais bien, c'est le principal.

- Tu as raison, elle répond.

Sentant que la conversation s'essouffle, j'aime autant aller droit au but :

- Est-ce que Benjamin est là ?

Elle soupire longuement.

- Oui et je peux même te dire qu'il ne pas adressé la parole de la fin de journée.

Je baisse mes yeux vers les pieds, seule coupable de sa mauvaise humeur.

- Et je me dis que tu y es pour quelque chose.

Mon regard rencontre à nouveau le sien et je me pince les lèvres, un peu mal-à-l'aise. Mais ma respiration cardiaque ce calme dès qu'elle éclate de rire.

- Je ne te blâme pas Allison, au contraire. Pour une fois qu'une fille le fait un peu tourner en bourrique.

Son regard se pose longuement sur une partie de mon corps. Je pense d'abord que c'est mon ventre, me faisant paniquer. Mais elle balaie assez vite mes inquiétudes, enfin tout est relatif :

- Tu ne portes pas ta bague ?

Elle sait pour le mariage.

- Je..

Elle va pour ajouter quelque chose mais se ravise.

- Ça ne me regarde pas.

Soulagée de ne pas devoir donner d'autres explications, je me contente de lui sourire.

- Je vais aller le prévenir que tu es là.

- Merci Madame.

Elle écarquille les yeux, comme si j'avais dit une bêtise.

- Lynne bon sang, je suis beaucoup trop jeune pour qu'on m'appelle Madame !

Je laisse échapper un petit rire. En plus d'être belle, elle est chaleureuse.

- Tiens, prend Sam dans tes bras le temps que j'aille voir Ben.

Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle me colle le petit garçon dans les bras. Je suis d'abord tétanisée quand elle disparaît avec une démarche énergique et qu'il commence à hoqueter en voyant sa mère s'éloigner.

- Non, non, pleure pas..

Il est soudainement moins content que dans les bras de sa maman. Sa bouche tressaute et je tente de le bercer en le tenant contre moi. Je lui embrasse doucement le front, en marchant dans la pièce. J'ai l'impression qu'il se calme et je me sens mieux.

Je ne peux empêcher mon cerveau de penser que ça pourrait être moi, dans plusieurs mois. Mais je crois que d'avoir cet enfant contre moi me donne encore plus envie d'interrompre ma grossesse. J'ai ressenti cet élan de panique quand elle me l'a collé dans les bras. Mon cœur s'est emballé, par la peur de le tomber ou qu'il pleure. Je ne pourrais pas supporter ça. Du moins pas pour le moment, mais pourquoi pas dans les années à venir.

POINT DE VUE DE BENJAMIN

- Je veux voir personne.

Je parie que c'est cet enfoiré de Kyle qui est venu prendre de mes nouvelles. C'est simple, je ne parle plus à personne.

Tout simplement parce que je suis obsédé et amoureux d'une fille qui me cache sa grossesse et qui souhaite avorter sans rien me dire. Je ne serais pas dire si je suis blessé ou en colère. D'accord je ne me vois pas être père maintenant, c'est trop tôt. Mais je crois que je pourrais en être un, juste parce que se serais son enfant à elle aussi.

- Ben, ce n'est pas la peine d'être aussi froid.

Je relève la tête de mon coussin et me tourne vers elle.

- Ouais beh je t'ai dis que je voulais pas qu'on me dérange.

Ma mère fronce les sourcils et s'avance dangereusement vers moi. Je sais bien que ce n'est pas de sa faute, mais j'en veux à la terre entière.

- Écoute-moi bien Benjamin Tommy Hamilton, tu vas arrêter de nous faire l'enfant gâté. Tu n'es plus ce lycéen débile qui ne se préoccupe que de son corps, de ceux de ses conquêtes et de son ballon.

Elle marque une pause, et je m'assois sur le bord de mon lit. On peut dire que je n'étais pas prêt pour son coup de gueule.

- Tu veux que j'accepte que tu te sois marié en secret à Las Vegas sur un coup de tête ? Alors commence par te comporter comme un adulte et surtout comme un mari.

Je serre les dents, elle a raison. Face à mon mutisme, elle se pivote et s'élance vers la sortie.

- Elle t'attend en bas.

Elle claque la porte, me laissant abasourdi. Allison est ici ?

Mon cœur manque un battement et je saute du lit, enfile un pull à capuche et un jogging avant de sortir de ma chambre presque en courant pour la retrouver.

Je n'ai eu le temps de penser à aucune tactique, je ne sais même pas ce que je vais lui dire. J'ai peur de me mettre en colère, ce que j'ai évité de faire en me barrant de chez elle mais quoi qu'il en soit, nous avons besoin de parler.


Bad Boy But True Love. (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant