Chapitre 33 : Ouais.

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Je fais un pas en arrière, pour prendre un peu de recul sur l'image que me renvoie le tableau. Nous l'avons assez facilement rempli.

Et il y a autant de bons, que de mauvais côtés.

- Alors ?

Je quitte des yeux le tableau gribouillé pour les yeux de Benjamin.

- Quoi, alors ? Je demande.

- Tu crois qu'on peut le faire ? Élever cet enfant ?

Je hausse les épaules, parce que finalement je crois que personne n'est jamais prêt à avoir un enfant. La plus facile des solutions serait de ne pas le garder, je reprendrai ma petite vie en essayant de me reconstruire. Mais si je choisis l'avortement, je sais que je devrais dire au revoir à Benjamin, il m'en voudrait. Et même si je ne me souviens de rien, je veux pas qu'il s'éloigne. Inconsciemment, je veux qu'il soit là.

- Non, je souffle, je ne pense qu'on puisse le faire.

Je m'assoie sur le bord de son lit en soupirant, je suis épuisée.

- Je crois simplement que l'on devrait en parler à quelqu'un d'autre. L'idée n'est pas vraiment que l'on prenne ce choix à notre place, mais plutôt que l'on soit conseillé.

Il me rejoint, s'asseyant à mes côtés.

- Tu veux dire.. un médecin ? Un truc comme ça ?

- Oui.

Je regarde ce tableau du coin de l'œil, je ne me suis jamais sentie aussi indécise de toute ma vie. J'ai tellement peur de ne pas faire comme il faut. Mais qu'est-ce qu'il m'a pris de coucher avec lui sans prendre de précaution ? Je ne suis pas comme ça. J'aime que les choses soient carrées, je n'aime pas être surprise et je déteste les imprévues. Me voilà servie.

- Tu veux manger quelque chose ?

Je secoue vigoureusement la tête de droite à gauche.

- Non, merci.

- Tu..

- Est-ce que je peux faire une sieste ?

Je pivote mon visage vers le sien. Il a l'air un peu surpris de ma demande, mais il se contente de hocher positivement la tête.

Sans lui demander son avis, à savoir si je peux dormir sur son lit ou pas, je retire mes chaussures avant de m'allonger sur son lit.

Je sais qu'il me regarde, je sens ses yeux sur moi. Mais je fais comme si de rien n'était, fermant mes yeux dans l'attente que le sommeil l'emporte.


POINT DE VUE DE BENJAMIN

J'essaie de bouger mon épaule endolorie sans la réveiller. Après l'avoir regardé pendant un long moment, et être descendu pour manger et prévenir ma mère que Allison resterait dormir ici, je suis remonté, pour me coucher à ses côtés.

On peut dire que je ne me suis pas endormi de suite. Je me suis dit qu'elle avait peut-être raison. Elle pourrait simplement avorter et ce serai plus simple pour tous le monde. On finirai probablement par divorcer, et je l'oublierai en redevant le Benjamin Hamilton que j'étais. Mais je crois que je n'en ai pas envie. Mes parents aussi m'ont eu jeune, ma mère a été géniale même si je ne lui ai jamais dit, et même si mon père est un connard fini, il n'en reste pas moins mon père.

J'ai vu Allison comme ma sauveuse, une lumière dans ma vie monotone de quaterback coureur de jupons. Et tout aurait pu être parfait, si seulement Max ne l'avait pas poussé. Je ne sais pas comment elle réagira si un jour, l'un de nous deux se décide à parler.

Bad Boy But True Love. (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant