Chapitre 20 : Oui

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(Daya - Hide Away)

Tout est allé très vite.

À toute vitesse on a rangé nos valises, embrassés Ellen et repris la route. Sauf qu'une fois dans la voiture, j'ai du mettre un bandeau sur mes yeux. Jusqu'à l'aéroport, où là j'ai du carrément mettre un casque sur les oreilles.

Trop anxieuse et à la limite de l'évanouissement je n'ai pas voulu lui lâcher la main une seule seconde, même au moment de l'embarcation. Je ne sais absolument pas où nous allons et c'est terrifiant. Je sais simplement que nous avons fait une escale. Puis je me suis endormie, jusqu'à maintenant.

Benjamin me prend la main et je le suis.

Je ne cesse de me répéter que je dois lui faire confiance mais je suis terrifiée, je n'aime pas tellement les surprises. Et je commence à en avoir assez d'écouter la même playlist depuis des heures.

Je crois que nous avons pris une voiture, pendant un bon moment. Mais je ne suis sûre de rien, je suis privée de deux de mes sens et tout me paraît tellement abstrait. Je sais juste que je suis assise, toujours ma main dans la sienne.

Il lâche ma main tout à coup, et me retire seulement le casque.

- Alli ?

Je hoche la tête.

- Nous sommes dans un taxi, tout va bien d'accord ? Je dois m'absenter quelques minutes.

- Non, non, non.

Je panique, j'ai peur.

Il me serre contre lui.

- Chut, il souffle sur ma tête, la conductrice est très sympa, je dois juste régler quelque chose.

J'ai la gorge qui se serre et je n'en ai aucune envie mais il faut que je lui fasse confiance.

- Promet-moi de ne pas me laisser.

Je l'entends rire légèrement.

- Jamais je ne te quitterai.

Je souris comme une idiote au moment où il m'embrasse sur la joue.

- Je te laisse avec Kate, je ne serai pas long.

Je présume que Kate est la conductrice.

Il se détache de moi, décuplant mes peurs. Je sursaute quand la portière claque.

- C'est un chouette copain que vous avez là.

Je me détend un peu, éloignant tous les mauvais scénarios qui me viennent en tête.

- Je crois.

Elle a un rire un peu surprenant, pas vraiment féminin.

- Il vous aime comme c'est pas permis.

Mes joues deviennent écarlates. Simplement parce qu'il ne m'a jamais dit explicitement qu'il m'aimait et ensuite parce qu'elle est la première personne qui a un avis sur Nous, ce qui me fait prendre un peu plus conscience que notre histoire est réel et que nous sommes pas un secret.

Ce qui devrait me rassurer, si il veut s'afficher avec moi c'est qu'il n'a pas honte.

- Ah oui ?

Elle rit à nouveau.

- Quand il parle de vous il a ce sourire aux lèvres, il n'a pas arrêter de vous regarder et ce qu'il prépare pour vous et bien plus grand que tous ce que vous pourriez imaginer.

- Me voilà un peu plus rassurer, j'ironise.



Je ne sais pas combien de temps nous avons attendus, avant qu'il ne revienne mais ça n'a pas été si terrible que ça, Kate est vraiment très gentille et elle semble adorer faire la conversation ce qui m'a permis de me changer les idées.

Après ça n'a pas été très long, même si j'ai du remettre ce fichu casque sur les oreilles.



Je suis contente de pouvoir me dégourdir les jambes, je commençais à être endolorie.

Il me stoppe par les épaules et je me demande bien ce qu'il va faire.

Il commence par m'enlever le casque de sur les oreilles, me laissant écouter le brouhaha autour. Je devine qu'il y a beaucoup de passage, et de nombreux coups de klaxon. Il fait vraiment froid, et je commence à grelotter.

- Maintenant, je vais t'enlever le bandeau.

Sa voix ne laisse rien transparaître et je suis morte de trouille.

Je sens le nœud se défaire derrière ma tête, mais j'attends encore quelques secondes avant d'ouvrir les yeux.

Je prend une grande inspiration et finit par faire papillonner mes cils. D'abord je suis aveuglée, certes il est sûrement très tard mais il y a des lumières qui dansent partout devant mes yeux. De grandes enseignes lumineuses, des gens partout.

J'en ai vite le tournis, tellement que je ne fais attention à Benjamin que maintenant.

Oh.

Il se tient devant moi, en un costume qui le sublime. Et toutes mes craintes se stoppent, tout simplement parce qu'il me rassure.

J'ai déjà les larmes aux yeux, je m'oblige à ne pas trop me poser de questions pour profiter de ce moment, notre moment.

- Je sais, il s'exclame, tu ne dois pas vraiment comprendre ce qui se passe mais j'ai besoin que tu m'écoutes.

Je ne sais pas si je dois répondre, alors je me contente de lui sourire.

- Ok.., il chancelle un peu, tu avais raison, juste sortir ensemble ce n'est pas assez alors je voulais faire quelque chose pour nous marquer à tous les deux, pour te prouver que nous deux c'est pas du vent, c'est tellement plus.

Petit-à-petit, un scénario se dessine dans ma tête, emballant mon rythme cardiaque.

- Je sais pas ce que sait l'amour moi, je suis assez nul quand il s'agit d'aimer mais j'ai envie d'y croire avec toi, si tu veux bien.

Il déglutis bruyamment.

- Nous deux c'est pas juste deux semaines, j'ai connu des couples qui ressentaient tellement moins en des tas d'années, alors oui je suis pas un gars fréquentable, et je te ferai sûrement pleurer plus qu'une fois parce que je ne suis qu'un idiot mais..

Comme je me l'étais imaginée secrètement, il pose un genoux à terre.

Je ne me laisse pas déstabilisée par les applaudissements des gens autour pour me plonger des ses yeux, le voyant du coin de l'œil fouiller dans sa poche.

Il tend la petite boîte rouge vers moi et l'ouvre, me laissant découvrir une bague absolument sublime – rien de trop extravaguant – coiffée d'un diamant ni trop gros, ni trop petit.

Je suis submergée par l'émotion et la panique : alors je me met à pleurer, les bras ballants.

Il se racle la gorge et je reporte mon attention sur lui.

- Allison Sullivan, est-ce que tu veux m'épouser ?

Non.

Non je ne veux pas l'épouser. Je ne le connais pas, ça fait seulement deux petites semaines. Personne ne se marie aussi tôt, et encore moins sur un coup de tête. J'ai à peine 18 ans, et je ne suis pas une grande fan du mariage. Et même si un jour cela doit m'arriver, je veux quelque chose de normal : demande après une longue relation, après mes études, un homme que j'aurai présenté à mes parents, à mes amis.

Non je ne veux pas l'épouser. Je ne sais même pas ce que c'est l'amour, alors le mariage. Et puis c'est sur un coup de tête, demain il aura sûrement changer d'avis. C'est un coureur de jupon. Si il faut il y a des caméras cachées et il se fout de ma gueule, allez savoir.

Non je ne veux pas l'épouser. Mes parents me tueront, mon frère le tuera. Je n'ai même pas eu mon diplôme, je vis encore chez mes parents, je n'ai jamais eu de petit-ami, je n'ai rien vécu. Je..

- Oui.


Bad Boy But True Love. (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant