Bad Boy But True Love. (EN PAUSE)

Chapitre 29 : Je suis..

Je pousse la porte de ma chambre, toujours suivie de très près par ma mère.

- Maman.., je soupire, si tu allais t'occuper de tes vrais patients et que tu me laissais me reposer.

Je me laisse tomber sur mon lit en me prenant le visage dans les mains, je suis un peu barbouillée ce matin.

- Tu as la nausée ?

J'opine d'un hochement de tête, pendant que je sens mon lit s'affaisser et une main se poser sur mon dos.

- Quand j'étais enceinte de toi, j'ai eu la nausée durant les quatre premiers mois alors que pour ton frère rien du tout, et tout le monde ment quand on dit que c'est exclusivement matinal.

Ses mots me crispent et je dois prendre sur moi pour ne pas m'énerver. Je ne veux pas qu'elle le dise. Je refuse de la croire.

Hier soir, j'avais été terriblement gêné suite à ce que m'avait dit Benjamin. Ça non plus je ne veux pas le croire, même si sans mentir je pense l'apprécier de plus en plus. Je suis presque déçu qu'il n'est pas été là ce matin, mais j'ai largement insisté pour qu'il aille en cours.

- J'ai besoin d'être seule.

- Alli, il faut que tu lui en parles.

- Je..

Elle m'énerve tellement avec cette histoire, que les mots sortent tout seul :

- Je lui ai dit.

Ses yeux s'écarquillent légèrement, sa main dessinant des petits cercles sur mon dos.

- Et comment il l'a pris ?

Je hausse les épaules, sentant déjà que ce mensonge me coûtera très cher.

- Ça va, il est un peu sonné mais on peut le comprendre.

Elle hoche lentement la tête, comme si elle assimilait les informations les unes après les autres.

- Vous avez.. pris une décision ?

- Il est d'accord avec moi. Nous sommes trop jeunes pour élever un enfant, donc..

Les mots restent coincés dans ma gorge, alors que je me persuade que c'est la meilleure solution.

- Je vais te laisser dormir un peu mon cœur.

Elle m'embrasse le sommet du crâne et sors de la chambre avec un dernier sourire. Je remonte sur mon lit pour foncer sous la couette, la rabattant jusque sur ma tête.

Je laisse les larmes m'envahir, sentant petit-a-petit mes paupières se fermer.

Dans un demi-sommeil, je sens un souffle chaud contre ma nuque qui finit de me réveiller complètement. Je n'ose pas me tourner, même si j'ai une idée assez précise de la personne qui me tient fermement par la taille.

Doucement, je me tourne un peu sans qu'il ne relâche sa pression. Et je tombe face à un Benjamin qui dort à poings fermés à mes côtés.

Un sourire fend mon visage. Même si je ne veux pas croire qu'il est sincère, je suis obligée d'admettre qu'il tient à moi. Sinon pourquoi il serai là ?

D'ailleurs, comment est-il entré ? Je ne suis pas sure que ma mère.. la fenêtre. Il m'a raconté qu'il était déjà passé par la fenêtre un soir, pour me demander de passer 7 Jours en sa compagnie.

Je soupire lourdement, ces 7 jours en suffit pour que je tombe enceinte et que je perde la mémoire.

Ma main trouve sa joue, que je caresse avec mon pouce. Au fond de moi je sais. Je sais qu'il y a quelque chose entre nous et que je ressentais, que je ressens des choses pour lui.

Visiblement, notre contact le réveille vue que je tombe nez-à-nez avec ses jolies yeux. Je sens mes joues s'empourprer tandis qu'un sourire en coin prend possession de ses lèvres.

- Benjamin ?

- Hmm ?

- Qu'est-ce que tu fais dans mon lit ?

Il se fige, et finit par se détacher de moi.

- Je.. tu.. beh..

Je me relève un peu sur les coussins et il fait de même, chacun sur un côté du lit.

- Désolé.

Je soupire.

- Ce n'est pas grave.

Et c'est vrai, j'aurai du me sentir horrifiée de le retrouver avec moi mais je ne le suis pas.

- C'est juste que j'ai passé une matinée de merde, j'ai essayé d'aller en cours mais je crois que c'est vraiment pas pour moi. Et.. j'avais terriblement envie de te voir, alors je suis passé par la fenêtre comme la dernière fois. Tu dormais comme un bébé, j'ai juste voulu m'allonger un peu et..

- Et tu t'es endormi, je souffle.

Nous restons un petit moment à nous fixer, avant qu'il n'approche dangereusement son visage du mien.

Mon cœur s'emballe tandis que j'imagine déjà ses lèvres sur les miennes. Je vais embrasser Benjamin Hamilton. Je..

Et merde.

Je saute du lit pour courir jusqu'à ma salle de bain, j'ai à peine le temps de relever à la fois mes cheveux et la cuvette que je vomi.

En plus d'avoir la honte de ma vie d'avoir dégobillé devant lui, je sais exactement qu'elle en est la raison et je ne me vois pas le lui expliquer. Je vais devoir user d'ingéniosité pour me sortir de ce pétrin.

- Alli ça va ?!

Sa voix trahie son inquiétude, je voudrai lui répondre mais mon estomac à un énième sursaut. Il voit ça comme une réponse et je l'entends pénétrer dans la salle de bain. Il essaie de prendre mes cheveux mais je le repousse d'une main sans sortir la tète des WC.

- Va-t'en, je crache, je veux pas que tu me vois comme ça.

- Je m'en fiche de ce que tu veux, je reste là.

Je soupire pendant que je le sens enrouler mes cheveux autour de sa main. J'ai encore deux ou trois sursauts, avant que je n'ai plus envie de vomir.

- Tu as fini ?

Je opine d'un hochement de tête, et sort lentement le visage des toilettes. De sa main libre, il me tend une serviette en coton avec laquelle je me frotte la bouche, sans jamais le regarder dans les yeux.

Il finit par lâcher mes cheveux pour me servir un verre d'eau tandis que je suis toujours à terre. Je me rince la bouche m'enlevant un petit peu le goût aigre de la bouche.

Les lèvres tremblantes, je fixe le carrelage sur lequel je suis assis. Je ne vois pas ce qu'il fait, accroupit à mes côtés je pense qu'il m'observe, attendant sûrement que je dise quelque chose.

Il finit par tirer la chasse, avant de quitter rapidement la pièce. J'en profite pour laisser les larmes me submerger, je me sens faible, triste, à fleur-de-peau et terriblement coupable de ne pas lui dire pour le bébé.

- On va mettre ça autour de toi.

Il est déjà de retour, une couverture sur les bras. Il me couvre le corps, et s'assoit à mes côtés en me souriant tendrement.

Et je crois que c'est là, que j'ai un déclic. Pas celui où je retrouve miraculeusement la mémoire, mettant à jour les dix jours que j'ai oublié. Celui où je comprend que je ne peux pas lui cacher quelque chose aussi important tout simplement parce que je lui ai fait suffisamment confiance pour coucher avec lui.

- Benjamin..

Je sens déjà ma gorge se serrer, et j'ai tellement peur sa réaction.

- Je suis..

- Qu'est-ce qui se passe Allison ?

Il pose sa main sur la mienne, et je crois que ça m'aide à continuer :

- Je suis enceinte.