Chapitre Deux

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Je me suis réveillée à l'infirmerie. Mme Tomson, l'infirmière du lycée, était là à mon réveil.

« Tout va bien mademoiselle Colins ? »

J'ai acquiescé. Mais j'avais mal à la tête. Pas comme un mal intérieur non. Plutôt comme si je m'étais faite agressée physiquement. J'ai senti une bosse quand j'ai touché l'arrière de mon crâne. Je me demande ce que je me suis fait.

« Vous avez reçu un coup à la tête mademoiselle, me dit l'infirmière en suivant chacun de mes faits et gestes. Deux garçons se sont battus à côté de vous. Vous vous êtes trouvée au mauvais endroit au mauvais moment.

- Qui sont-ils ?

- Messieurs Bastian Dougan et Tristan Effman. Vous les connaissez ? » m'a-t-elle demandée visiblement inquiète.

J'ai hoché la tête négativement. Pas question de lui dire ce qu'il se passe réellement. Pas question d'avoir de la pitié d'une personne de plus. J'ai changé de sujet comme je l'ai pu.

« Quelle heure est-il ?

- Il est 12H30. Vous avez dormi toute la matinée mademoiselle Colins. Vous sentez-vous capable de manger à la cafétéria ? »

Je ne veux pas me faire passer pour une victime et j'ai hésité à partir à la cafet'. Mais l'image de Dougan me serrant la gorge m'a résignée à manger à l'infirmerie.

À la fin de mon repas, je suis sortie de l'infirmerie. Certains groupes d'élèves m'ont dévisagée, d'autres ont chuchoté pour parler de ce qui s'était passé sans doute. J'ai filé droit, ignorant chaque personne sur mon passage. Je suis arrivée au deuxième étage, salle 205, mon prochain cour.

Lorsque la dernière sonnerie signifiant la fin des cours de la journée a retentit, je me suis dirigée vers la bibliothèque du lycée. Il était 17H30. Peu d'élèves se retrouvent ici après les cours. Beaucoup vont à la cafétéria, d'autres rentrent chez eux. Moi, j'ai préféré rester ici pour échapper à l'interrogatoire de ma tante sur cette journée. Le lycée ferme ses portes à 21H30 définitivement. Tous les élèves ne faisant pas partie de l'internat sont alors censé rentrer chez eux, moi y compris.

Je m'installe à une table. Seule, évidemment. Je fais soigneusement mes devoirs essayant d'aller vite car si je suis venue ici, ce n'est vraiment pas pour étudier. Elle était la seule excuse que j'ai trouvée pour ne pas avoir à être avec ma tante à parler de religion, de politique ou de maman.

Il est 20H30 et j'ai fini ce que j'avais à faire

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Il est 20H30 et j'ai fini ce que j'avais à faire. Ne voulant pas rentrer tout de suite, je m'oriente vers les rayons de livres. Je ne sais pas exactement ce que je veux, disons que je me balade seulement. Ça fait longtemps que je n'ai pas lu et je n'ai pas vraiment de style de roman. Tous les livres sont vieux ici.

« Tu ne m'avais pas dit que tu n'aimais pas lire ? »

Il me fit sursauter. Mais je reconnaîtrais cette voix entre mille : le gars du bus.

S'il suffisait d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant