Chapitre Quatorze

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Le lendemain, ma tante me réveilla pour aller faire les courses de noël avec elle. Je pensais lui dire le matin même que je ne fêterai pas noël avec elle mais son enthousiasme m'avait clairement fait comprendre que je devais attendre. Je pris mon porte-feuille, mon argent et la laisse d'Ugo que j'accrochai à son collier. Il était tout excité de partir en promenade.

Nous avions déjà fait pas mal de boutiques et Ugo était essoufflé de parcourir les grandes surfaces. Ma tante avait déjà acheté le sapin de noël qu'elle avait soigneusement décoré en mon absence. Ce genre de chose n'avait plus aucun sens quand ma mère ne m'aidait pas. Je voulais faire plaisir à ma tante pour une fois et je pensais lui offrir un pendentif, quelque chose qui lui ferait plaisir. J'avais réussi à la semer en entrant dans une bijouterie. J'étais tombée sur une magnifique paire de boucles d'oreilles que je décidai d'acheter. La vendeuse, qui n'était pas des plus aimable, m'avait tout de même fait un papier cadeau. Je cachai la boîte dans mon manteau et Ugo et moi rejoignîmes ma tante dans un magasin à côté. Il fallut bientôt rentrer car la nuit commençait à tomber.

À la maison, j'aidai ma tante à ranger les provisions pour Noël dans le frigo et me décidai enfin à parler de la fête.


« J'ai rencontré une fille au lycée il n'y a pas longtemps, une fille très gentille ...

-Ah oui ? Et comment s'appelle cette jeune fille ? s'enquit ma tante.

-Chloé Robins. D'ailleurs elle fait une fête pour Noël pendant les vacances. »


Ma tante se contenta de rester silencieuse, me forçant à continuer ce que je disais. Elle se doutait parfaitement de ce que j'allais lui demander.


« Et je suis invitée. »


Nouveau silence.


« Ça te dérange si j'y vais ? » dis-je enfin.


Elle ne répondit pas tout de suite mais la déception dans son regard se lisait parfaitement. Pendant un bref instant, je voulus décliner l'invitation de Chloé mais c'est ma tante qui prit les devants :


« Oui, ça me dérange. Tu aurais pu me dire que tu ne voulais pas le fêter avec moi, ça m'aurait éviter d'acheter tout ça ! s'emporta-t-elle.

-Il n'est pas question de vouloir le faire avec toi ou pas, dis-je sur le même ton, c'est simplement qu'on m'a invitée à cette fête.Mais tu devrais être contente, je suis en train de me faire des amis. C'est ce que tu voulais, non ?

-Évidemment que c'est ce que je veux, me dit-elle plus calmement. Ce que je ne tolère pas c'est que tu ne me l'ai pas dit plus tôt !Regarde ce que j'ai acheté pour toi, m'expliqua-t-elle en montra les vivres sur la table qui n'étaient pas encore rangées, je comptais te faire un super repas pour Noël !

-Oui, que j'allais devoir manger seule encore une fois ! » lançais-je sèchement.


Ma tante se figea un petit instant. Sa mâchoire était crispée et ses mains formaient des points. Elle était sur le point d'exploser et je faisais tout pour la faire sortir de ses gonds. Elle me lança abruptement :


« Tu sais très bien que c'est à cause de ma religion.

-Et bien change ! Tout ça à cause d'un mec qui n'en valait pas la peine. Tu es en train de gâcher ta vie et d'espérer qu'il revienne alors qu'il a simplement joué avec toi. Et tu ne veux même pas t'en rendre compte ! »

S'il suffisait d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant