Chapitre Dix-Neuf

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Je descendais voir les filles seule puisque Chloé ne se sentait pas d'aplomb pour se lever. Elles étaient toutes les trois habillées,coiffées et maquillées alors je décidai d'aller prendre une douche aussi. Je pris ma trousse de toilette et mes serviettes dans la chambre de Tristan qui heureusement n'y était pas. Je me serais mal s'il m'avait vu prendre mes sous-vêtements ! Il aurait regardé mes... Non ! Il ne les avait pas vus et de toute façon, il n'y avait rien à voir. J'avais toujours mis des dessous simples : soit noir soit blanc.

Je traversai le couloir qui menait à la salle de bain et tournai la poignée qui ne s'ouvrit pas. La porte était fermée à clé. Je tentai tout de même :


« Il y a quelqu'un ?

-Ashley ?

-Tristan ? »


Bon dieu !


« Excuse-moi, je me dépêche ! dit-il d'une voix étouffée derrière la porte.

-Ne t'inquiète pas, je peux attendre. »


Même si cela n'était pas vrai. Je me sentais sale d'avoir transpiré cette nuit à cause de mon cauchemar et de mon anxiété quand je m'étais collée à lui pour réussir à m'endormir. Ce souvenir fit battre mon cœur à toute vitesse. Est-ce vraiment possible qu'il y ait quelque chose entre nous deux ?

La porte de la salle de bain s'ouvrit brutalement et un Tristan vêtu simplement d'une serviette autour de la taille fit son apparition,les cheveux encore mouillés. Un courant électrisa tout mon corps et il ne m'en fallait pas plus pour que mes joues soient semblables à la couleur d'une tomate. J'écarquillai les yeux comme si je venais de voir un fantôme mais mon regard se déplaça et parcouru son corps d'athlète, dévisageant chaque partie. Lorsque je m'en rendis compte, je sus que mes joues étaient devenues cramoisies et cette électricité qui m'envahissait me bloquait tous mes membres. Tristan s'en rendit compte et sourit :


« Je vais mettre un t-shirt.

-Non.

-Non ? » me coupa-t-il en ricanant.


Bon sang ! Mais pourquoi ai-je dit ça ?


« Non, ce n'est pas ce que je voulais dire, je ... »


Bien ma fille ! Comment comptes-tu te rattraper maintenant ? Aucune idée.


« Laisse tomber. La salle de bain est libre » dit-il en se décalant sur le côté pour me laisser la place en riant.


Je ne pris même pas la peine de répondre et m'enfermai dans la salle de bain à double tour. Je déposai ma trousse de toilette sur le bord du lavabo et mes sous-vêtements à côté. Je lançai mes serviettes au dessus de la douche et entrai dedans. Je laissais l'eau couler sur mon corps pour décompresser. Certaine personne chante sous la douche, moi, je réfléchis sur mon avenir, mon futur et à cet instant là, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander où j'allais, où ma vie allait m'emmener. Une chose était sûre :j'allai mourir. Quand j'étais petite, j'avais peur de mourir. Je savais par dessus tout que c'était ce qui m'attendait à la fin de ma vie. Mais une question me turlupinait, une question que tout le monde se pose : Pourquoi vivre alors que l'on va tous mourir ? Ce jour-là, j'en avais d'autres : Allais-je manquer à quelqu'un si je mourrais là, tout de suite ? Qu'est-ce que je vais devenir ? Et si je n'avais pas demander à ma mère de m'emmener à la fête de Karen, serait-elle en vie ?

S'il suffisait d'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant