S'il suffisait d'aimer

Chapitre Cinq

Il était bientôt 15H30. Le soleil avait laissé sa place à la brume.Tristan et moi continuâmes de marcher mais le brouillard se fit si intense que nous dûmes se tenir la main pour ne pas se perdre. Et ce n'est pas pour me déplaire ... Il me tenait fermement de ses mains chaudes et douces. Je n'osais même pas la serrer. Même si je me sentie étrangement euphorique, une certaine gêne s'empara de moi.

16H45. Le nuage gris fini tout à coup par disparaître pourtant, je ne laissai pas Tristan me lâcher la main. Ça n'eut pas l'air de le déranger d'ailleurs. Je me demande si cela signifiait quelque chose pour lui.

Je regardai les stands de noël. Même si c'était un marché, les vendeurs proposaient différents jeux. Un peu comme dans une fête foraine. Je posais mon regard sur le stand de tire à l'arc. Un garçon d'à peu près mon âge, grand et blond aux yeux noisettes, avait prit un arc, l'arma d'une petite flèche puis tira. Le projectile atteignit un ballon et en prime, le garçon gagna un gros biscuit de noël. Il me jeta un regard puis parti.

«Tu veux essayer ? me demanda Tristan.

-Non merci, je ne suis pas douée pour ce genre de chose, répondis-je poliment.

-Ah bon ...

-Mais vas-y toi si ça te tente, l'incitais-je, je vais t'accompagner. »

Sans attendre sa réponse, je le forçai à me suivre jusqu'au stand.

«Bonjour les tourtereaux, vous voulez tirer ? C'est 4$ pour une partie!

-Je prend ! » dit Tristan en ignorant totalement le salut du marchand.

Ils s'échangèrent la monnaie. Tristan s'empara ensuite d'un arc et y arma une flèche. Il se concentra en plissant les yeux, les bras tendu dont le gauche qui formait un bel angle droit avec son torse. Je ne pus m'empêcher de regarder son corps et m'imaginer ses muscles se contracter. Je sentis mes joues en feu et détournais immédiatement le regard. Puis quand je retrouvais mes esprits, je pus prendre conscience que Tristan avait, du premier coup, éclaté un ballon jaune qui tournait sur une roue en plastique.

« Joli jeune homme ! s'exclama le marchand. Vous avez le coup de main ! Que préférez-vous ? J'ai un sachet de noël rempli de friandises ou bien des peluches.

-Je vais prendre le gros nounours là-haut s'il vous plaît monsieur.

-Et une peluche pour le jeune homme. Vendu ! Votre petite copine veut-elle tenter le coup ? demanda t-il comme si je n'entendais pas.

-Ça te dis d'essayer ? » me proposa Tristan.

Il n'a même pas fait attention que le forain m'a appelée ''sa petite copine''. Je regardais Tristan qui m'encourageait à essayer.

«Je ... Je suis désolée mais je n'ai plus d'argent sur moi ...

-C'est votre jour de chance, s'esclaffa-t-il sans daigner m'écouter,je vous offre une partie de 5 tirs gratuits !

-Bon, c'est d'accord. » dis-je sans savoir ce que j'essayais de me prouver.

L'homme me tendit un arc que je pris précautionneusement. J'y installais une flèche et manqua mon tir. Je recommençais une, deux, trois puis quatre fois en vain. Lorsque mon dernier tir fût venu, je me concentrai et fis plus attention. Je me remémorais Tristan et essayai de prendre la même position que lui. Mais une nouvelle fois, mon tir manqua sa cible. Tristan me regardait faire.

«Je t'avais dis que je n'étais pas douée ... » dis-je déçue de ma performance.

Il me sourit.

«Tiens, prend ça. »

Il me tendit sa peluche. C'était un gros nounours blanc poilu et tout doux . Il avait autour de son cou, un ruban enroulé en formant un nœud.