Cela faisait maintenant plus d'une semaine et demi que je n'avais pas parlé à Tristan. Je n'avais fait que l'éviter. Mais plus le temps avançait, plus cet abruti me manquait. Quand on déteste quelqu'un on ne devrait pas être en manque, si ? Décembre était arrivé accompagné du froid et de la neige. Je m'étais dit que l'on aurait un hiver glacial. Ça ne me dérangeait pas en soi. Ça allait être mon premier noël enneigé. Premier noël sans maman aussi ...
Tous les soirs, chaque fois que je rentrais chez moi, ma tante me préparait un chocolat chaud avec du miel. Elle disait que je ne serais pas malade comme ça. Je n'avais encore jamais bu de lait au chocolat et encore moins chaud. Le miel, j'en prenais sur mes tartines avant mais je n'en raffolais pas non plus. Cela dit, le mélange n'était pas mauvais.
Tous les soirs, je faisais mes devoirs et écoutais de la musique pour me vider l'esprit. Mais tous les soirs, je me retrouvais en tête à tête avec ce nounours blanc au ruban rouge reçu par Tristan que je n'avais su jeter ou déchiqueter. Il me regardait quand j'entrais et je n'arrêtais pas de penser à cette journée magnifique que j'avais passée en sa compagnie et à laquelle je n'avais cessée de penser jusque là. Mais c'en était fini.
J'avais recroisé Tristan et cette fille ensemble à la cafet', dans la cour et même en classe une fois où elle lui avait demander de lui rendre ses clefs. Pourquoi avait-il ses clefs d'ailleurs ? Je me posais encore la question. Toujours est-il qu'il les lui avait rendues sans broncher. Mais il n'était toujours pas venu me voir. S'était-il lassé de moi ? Je ne sais pas. Est-ce que je lui manquais ? Aucune idée. Apparemment non. Je n'avais pas revu Bastian non plus, ni Coline. Je m'en fichais quelque part mais cela ne présageait rien de bon.
J'entrais dans le lycée, mon sac et mes affaires sous le bras. Simon vint à ma rencontre :
« Salut ! »
Je lui souris, du mieux que je le pus. Il fallait que j'oublie cette histoire car après tout, il ne s'était rien passé entre Tristan et moi. Mais le fait qu'il me laissait seule et qu'il ne me parlait plus, me fit ressentir un terrible sentiment d'abandon. Et il y avait cette fille toujours avec lui.
«Ça va toi ? demanda-t-il en penchant sa tête sur le côté, perplexe.
-Oui merci. » mentis-je.
Il se contenta de ma réponse, mais il ne s'avéra pas convaincu.
Nous nous séparâmes au bout de quelques couloirs. Lui allant en français et moi en sciences. Dans la même classe que Tristan. J'avais beau rester dans mon coin, la discussion que j'avais eu avec Simon il y avait plusieurs jours de cela me turlupinait encore. Il était temps que je fasse un peu plus attention aux personnes qui m'entouraient.Je ne cherchais pas à changer de réputation car malgré tout, ce qui était fait était fait mais juste à donner un peu plus d'importance aux cours et aux élèves de ma classe.
Ce fût la première fois depuis que j'étais dans ce lycée que j'écoutais ce que le prof disait et que je participais. J'y vis une occasion de montrer à Tristan que j'existais encore sans me jeter dans ses bras. D'ailleurs, ce dernier s'était retourner pour me sourire mais je fis comme si je ne l'avais pas vu. Chacun son tour, mon garçon ! En vérité,je l'ai regardé plus d'une fois pendant le cour mais en faisant attention à ce qu'il ne le remarque pas. Après ça, les cours se sont enchaînés et à la pause du midi, alors que j'allais chercher mon repas dans mon casier, je vis celui-ci déjà ouvert et tagué. À l'intérieur, un mot :
Tu as voulu jouer, on va jouer mais sache que je vais gagner. Tes affaires sont quelque part dans l'enceinte du lycée. Amuse-toi bien et bon app ! -B
Je ne perdis pas de temps à faire le rapprochement avec Bastian. Il venait de me voler mon repas ainsi que toutes mes affaires à l'exception de quelques livres et de mon dictionnaire qui devaient sans doute être trop lourds pour lui. Quel con ce mec ! C'est quoi son problème avec moi ? Furieuse, je claquais la porte de mon casier sans la fermer à clé. De toute façon, ça ne sert à rien ce connard a cassé mon cadenas. Mais en partant dans la cour, je percutais quelqu'un. Je m'étais pris un bon coup sur la tête. En reprenant un peu mes esprits, je vis tous ces cahiers par terre. Ils appartenaient sans doute à la personne qui m'avait percutée, alors je m'empressais de les ramasser pour les rendre à leur propriétaire sans savoir que ledit propriétaire était la traînée qui collait Tristan. Encore elle ? me dis-je en relevant la tête pour lui rendre ce que j'avais rassemblé.
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S'il suffisait d'aimer
Roman pour AdolescentsQui sommes-nous ? Qu'est-ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes aujourd'hui ? On a tous une histoire, celle qui nous forge et qui fait de nous des personnes, quelqu'un. Ashley a seize ans et vient de vivre ce que redoute tout enfant. Lorsq...