- Chapitre 10 -

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• Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, peut-être deux jours pour être franche, du moins 24 heures complète ça c'est sur, et sûrement une demi-journée en plus certainement, je suis complètement désorientée. Je m'assis sur le lit, le dos appuyait contre le mur. Je récupère mon portable, 28 messages et je ne préfère même pas afficher le nombre d'appel en absence que j'ai. Je crois que maintenant, je ne peux plus faire comme si tout aller bien, je glisse le doigt sur le numéro de Aubrey et appelle. Sa sonne, une, deux, trois fois, puis j'entends enfin sa petite voix faire écho dans ma tête.

- Enjoy ?

- Oui... ( J'ai la gorge sèche et j'ai une voix rauque )

- Joy, ça va ?

- Oui, je crois..

• Plus aucun bruit ne retentit, j'entends simplement un souffle et ce blanc me gène énormément, parce que depuis que je connais Aubrey, il n'y a eut, dans mes souvenirs aucun moment de « vide » pareil et semblable à celui là. A bout de force, je continue désespéré :

- Non ça ne vas pas.. Je n'en peux plus, je ne sais pas ce qui me retient. Me laisse pas devenir un fusil sans cartouches, un cheval sans cavalier, une cavalière à pieds. Me laisse pas devenir un sprinter sans ligne d'arrivée, un train sans passagers, une dispute qui a mal tourné. Me laisse pas devenir un pestiféré, me laisse pas devenir un chanteur de mariage, un pilier de bar, une barrière de péage... Me laisse pas devenir une coquille vide, me laisse pas devenir la gare Montparnasse. Me laisse pas devenir une grande surface, une prise d'otage qui foire. Me laisse pas comme une horloge cassée, pendue au mur à prendre la poussière...

- Je sais bien que t'es à terre, que les questions te vrillent la tête et que la douleur t'empêche de parler, de dormir et même de penser, comme si un train de marchandises t'était rentré dedans. Je sais bien que tu regrettes plein de choses, tous ces mots durs qu'on a pu te dire qui lançaient des poignards.. Je sais bien que t'es en colère, que t'aimerais bien qu'il soit encore là pour pouvoir lui coller un bon coup de pied au cul ou une correction digne de ce nom. Je sais bien que tu t'en veux, mais t'y es pour rien, il faut que tu l'acceptes.

- Si seulement c'était si simple, Aubrey.

- Un décès d'un être cher est toujours douloureux, est toujours dur. Je ne vais pas te dire qu'on s'en remet parce que ça serait te mentir. On ne s'en remet jamais, on souffre un peu moins, mais ce vide sera toujours là, en toi. Il y aura des moments où tu t'en rappellera, comme ça, sans raison particulière et puis d'autres moments qui te rappelleront cette personne disparue et se sera sûrement difficile mais tu tiendra le coup, comme tu as tenu le coup au moment où tu as appris son décès. Mais malgré tout tu vas devoir sourire, te battre pour rester forte et dis toi que cette personne veut te voir sourire et heureuse. Alors, vis! Si tu veux mon avis, perdre quelqu'un est la chose la plus difficile qu'il peut exister dans le monde. Chaque année à la même date on se rappelle de la personne qui nous a quitté. On se souvient de son visage, de son sourire et de sa voix. On se rappelle tous les bons moments qu'on a passés avec elle et de tous les fous rire qu'on a pu partager. Ce jour-là on se rend compte que la disparition de cette personne nous a affecté plus que ce que l'on aurait imaginé. On s'aperçoit aussi que cette perte nous a laissé un énorme trou au cœur. Avec le temps on remarque que la douleur s'estompe peu à peu. Mais une partie de nous prends rapidement conscience qu'elle ne disparaîtra jamais entièrement. Il nous restera toujours une cicatrice qui ne partira jamais. Le temps nous est d'une grande d'aide dans ce genre d'épreuve mais il ne remplacera jamais la perde qu'on a subie... Cependant, Joy, il ne faisait pas partit de ta vie, il était simplement ton « ex ». Il peut néanmoins te manquer, ou tu peux néanmoins te souvenir de lui, mais en aucun cas, il doit gâcher ta vie.

SORRY.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant