Chapitre 18

97 12 4
                                    

Une douleur au doigt me réveilla.

-Enfin tu te réveilles, dit Alban.

- Tu m'as cassé le doigt, constatai-je calmement.

Puis je me rendis vraiment compte de ce qu'il m'avait fait.

-Pourquoi tu m'as casse le doigt ? m'emportai-je.

- Calme-toi ! Tu devais te réveiller et je n'ai pas réussi à la faire autrement.

Je me massai la nuque en me redressant et en me remémorant ce qu'il s'était passé.

Nous étions à présent dans une chambre. J'étais allongée sur un lit et Alban s'assit sur une chaise qui se trouvait dans un coin de la pièce.

-Où est-ce qu'on est ? demandai-je.

- Chez les Shérikens, répondit-il.

- Chez qui ?

- Les Shérikens. C'est un peuple semblable aux vampires. Avec la soif en moins. Enfin, ils sont très puissants, même un peu plus que nous. Ils nous détestent.

- Qu'est-ce qu'on fait ici alors ? m'inquiétai-je.

- Ils détestent Margaret bien plus que nous.

- Qu'a-t-elle fait pour qu'ils la haïssent tant ?

- Tu n'as aucune idée de l'ampleur de l'atrocité que Margaret fait subir à tous les peuples, même aux vampires.

S'ils détestaient notre race, ce n'était peut-être pas l'idée du siècle de se trouver avec eux, surtout que nous étions à moitié morts hier.

-Où est Maxim ? lançai-je en me relevant soudainement.

-Votre frère va bien, dit un homme qui entra dans la chambre où nous nous trouvions.

Ce devait être un shériken. Du coin de l'œil, je vis Alban contracter ses muscles et se mettre sur la défensive. Visiblement nous n'étions pas aussi bienvenus que ce qu'Alban voulait laisser paraitre. Nous nous jetions donc gentiment dans la gueule du loup. Super plan...

-Que faites-vous ici ? nous demanda-t-il en restant devant la porte.

L'homme posa son regard sur moi et par réflexe je levai les mains en signe d'innocence.

-Je n'en ai aucune idée, je l'ai suivi !

Je pointai du doigt Alban qui me gratifia par un haussement de sourcil un peu vexé.

-Nous sommes poursuivis par les protégés de Margaret Lyrel, expliqua Alban calmement. Nous espérions que vous pourriez nous aider à leur échapper et nous abriter dans votre village quelques temps.

C'était donc ça leur super plan pour qu'on puisse être sauvé ? Rester chez des gens qui nous détestent sans avoir la certitude qu'ils seraient d'accord pour nous aider ! Elio était malade ou quoi ce soir-là ?

Je me sentie un peu embarrassée en repensant à cette soirée qui était peut-être le meilleur moment de ma vie...

-Il n'en est pas question, répondit l'homme impossible.

- Pardon ? laissai-je échapper.

Alban me lança un regard d'avertissement tandis que l'homme haussa les sourcils.

Au point où j'en étais, autant dire ce que je pensai. Que je m'enfonce ou pas, ils ne nous laisseront jamais rester.

-Margaret est une ennemie que nous avons apparemment en commun, expliquai-je. Vous pourriez vous servir de nous pour mettre hors d'état de nuire ses meilleurs amis qui veulent absolument nous tuer.

TransforméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant