Chapitre 14

96 12 4
                                    

J'étais à peine remise de cette annonce que Maxim me rendit visite.

Je fus d'abord très étonnée de le voir derrière les barreaux en argent. Mais je fus rapidement heureuse de le voir. Je n'étais pas seule. J'avais encore mon frère qui m'avait toujours soutenue...

Je souris en m'approchant des barreaux en argent, tout en sentant la chaleur qui s'émanait d'eux. Pas un sourire sarcastique ni faux. Un vrai sourire franc.

Mon frère me rendit mon sourire.

- Comment vas-tu Julie ? demanda-t-il.

- Comme une personne qui va mourir, répondis-je.

Maxim baissa la tête.

- Je suis désolé...

- Tu n'as pas à être désolé ! J'ai fait des mauvais choix, j'ai fait confiance aux mauvaises personnes. Tout est ma faute.

- Tu as l'air résolue à mourir.

Je ne l'étais pas. Je devais être forte pour mon frère. Même s'il était plus âgé que moi, j'ai toujours été plus forte que Maxim.

- Je le suis, répondis-je avec le plus de force que je le pouvais.

Soudain, les larmes montèrent aux yeux de mon frère et je me sentie instantanément attendrie. Même si j'étais la plus forte des deux, mon frère ne pleurait pas. Le voir ainsi me fendait le cœur, et je me rendis compte qu'en mourant, certains seraient vraiment triste. Enfin, surtout mon frère.

- Ne pleure pas Boucles d'Or, chuchotai-je. Tu sais que je serais toujours là.

- Tu parles comme si tu étais déjà partie...

- Je le suis, plus ou moins.

- Non, dit-il avec une détermination que je n'avais jamais vue avant.

Surprise, je le regardais ouvrir ma cellule, y pénétrer et refermer derrière lui.

- Qu'est-ce que tu fais ? m'étonnai-je.

- Nous serons toujours ensemble.

Les larmes coulaient à présent à flot sur ses joues, tandis que je reculais.

Mon frère sortit un couteau de sa poche sans me lâcher des yeux.

- Arrête, criai-je lorsque je compris ce qu'il voulait faire.

Trop tard. Maxim se fit une grosse entaille dans la paume de sa main, qui fut rapidement couverte de sang.

Mes sens de vampires se déchaînèrent à l'odeur du sang. Sans que je puisse le contrôler, mes crocs sortirent et je me jetai sur la paume de mon frère.

J'aspirai le sang de sa main. Je sentais mon corps devenir fort à nouveau. Mes sens s'affinaient, si bien que je pouvais entendre les battements de son cœur s'accélérer et par-dessus-tout, je pouvais à nouveau sentir son sang.

Je ressentais un mélange de sentiments, mais je ne me sentais pas coupable. Je ne rendais pas compte de ce que je faisais. A cet instant, je savais juste que je gagnais en force, et que je pourrais prouver à tous que j'étais plus battante que ce qu'ils pensaient.

Une fois que j'eu aspiré le sang de sa main, je me jetai sur son cou.

J'étais à moitié allongée sur le corps que je tenais entre mes mains, qui était à présent au sol. Ces semaines de privation rendaient cet instant encore plus intense. Le sang coulait dans ma gorge et je recouvrais un sentiment que je n'avais pas éprouvé depuis longtemps.

Je pris conscience que j'aimais boire le sang des gens. J'aimais entendre le cœur battre, puis s'arrêter peu à peu. Et j'aimais par-dessus tout le sang. Cette soif toujours présente. A vrai dire, je n'aimais pas le sang. J'aimais le sentiment d'une soif comblée l'espace d'un instant. Soif qui était toujours présente, et qui ne s'en allait uniquement lorsqu'on se nourrissait.

Je sentis le cœur de ma victime ralentir, pour finalement s'arrêter.

Je bus jusqu'à la dernière goutte de sang, avant de m'asseoir.

J'avais encore soif. J'en voulais encore plus.

Je me précipitai sur les barreaux qui me brûlèrent les paumes des mains. Je poussai un cri de douleur, avant de me tourner, furieuse, vers le corps.

IL avait les clés.

Je me déplaçai vers lui avec ma rapidité nouvelle avant de retourner le corps. Et là, je pris conscience de ce que je venais de faire.

J'avais tué mon frère.

J'observai avec horreur le corps sans vie de Maxim. Ses yeux étaient encore ouverts, sa peau était livide.

Je pris la tête de mon frère dans mes bras et criant.

- Non, réveille-toi, réveille-toi.

Je sentis une larme couler sur ma joue. J'étais finalement capable de pleurer.

Un trou béant s'était formé dans ma poitrine.

J'avais perdu mon frère. Il était mort. Il était perdu par faute.

- Pourquoi tu as fait ça ? chuchotai-je.

Je me sentais pleine de remords. Comment avais-je pu faire ça ? J'étais un monstre ! Affreuse, terrible.

J'aurais pu accuser tout le monde. J'aurais pu accuser cette femme pour m'avoir transmis la maladie. Ou Elio et les autres qui n'avaient pas réussis à trouver un remède. Ou encore Maxim qui s'était coupé la main volontairement.

Mais j'étais la seule à blâmer.

J'aurais dû être capable de dompter ma faim. J'aurais dû pouvoir le sauver...

A cet instant, j'étais heureuse d'apprendre que j'allais mourir.

Je serrai mon frère entre mes bras.

- Je t'aime Boucles d'Or, lui chuchotai-je. Attends-moi, je te rejoins.

Mes yeux se fermèrent.







Voilà voilà, j'ai enfin posté quatre petits chapitres après toute cette absence! Je m'en excuse d'ailleurs, mais le lycée est plus difficile que ce à quoi je m'attendais ;)

Enfin, voilà, j'ai dû vous faire des fausses joies et des déceptions. Attendez un peu pour démêler le vrai du faux!

Encore merci de lire ma fiction, je vous aime tous pleins de bisous :* <3


TransforméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant