Chapitre 9

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Je claquai la porte de ma chambre. Je pouvais le sentir : il était toujours dans le salon, avec Elio. Elio. Comment avait-il pu faire ça... Mêler Maxim à toutes ces histoires dangereuses... Maxim n'était qu'un humain qui n'avait rien à voir là-dedans.

Elio ouvrit la porte quelques secondes plus tard. J'étais assise en boule dans un coin de ma chambre.

- Comment as-tu pu faire ça ? chuchotai-je d'un air dégoûté.

Mon Maître ne répondit pas, se contentant de s'asseoir sur mon lit. Dans un autre cas j'aurais certainement trouvé quelque chose de sympathique à répondre par rapport au fait d'une vie privée et qu'il ne pouvait m'asseoir sur mon lit que si je l'y autorisais, mais je n'étais pas d'humeur. Elio mettait consciemment la vie de mon frère en danger.

- Ecoute, il aurait été mêlé très prochainement, dit-il. Deux vampires sont déjà dans votre famille. De plus, il aurait été facilement influençable si ta mère revenait « mystérieusement ».

- Tu aurais pu le cacher, comme tu as fait avec Rose ! m'emportai-je.

- Baisse d'un ton ! cria-t-il.

- Non !

Je me levai d'un coup.

- Tu n'avais pas le droit de faire ça sans m'en parler ! continuai-je.

- Julie ?

Je me tournai vers la porte, celle-ci étant ouverte.

Maxim se tenait sur le pas de cette porte.

Elio s'en alla, profitant de son avantage de vitesse.

Je me tournai. Je ne voulais pas le voir : à tout instant je pouvais le blesser. Je ressentais déjà la soif monter en moi tandis que Maxim s'approchait peu à peu de moi.

- Julie ? répéta-t-il.

- Ne t'approche pas, je vais te blesser ! m'exclamai-je en retournant dans un coin au plus rapidement que je le pouvais.

Maxim ne s'attendait certainement pas à ce que je sois aussi rapide, car il me dévisageait. Une expression d'un mélange de peur de et fascination se dessinait sur ses traits.

- Je sais que tu ne me feras pas de mal, dit mon frère.

- Qu'est-ce que tu en sais ? demandai-je d'une voix éraillée.

- Tu es ma sœur, tu ne me feras pas de mal.

- Je suis un monstre !

- Mais au moins, j'ai la chance de te revoir en vie.

- Je ne suis plus en vie. Elio ne t'a donc pas raconté qu'il m'a tuée, pour me transformer en cette chose. Ecoute Maxim, rien que maintenant, j'ai soif de ton sang. Je ne sais pas si je pourrais me retenir bien longtemps si tu continues comme ça ! J'ai été plus ou moins vidée de mon propre sang quelques heures avant, et ce que j'ai bu n'a pas assouvi ma soif.

Pour toute réponse, mon frère s'approcha lentement de moi, sans que je bouge. Puis, il m'enlaça. Lorsque je sentis une larme couler sur ma joue, sa larme, je le pris à mon tour dans mes bras. Il m'avait manqué. Je l'aimais. Je ne voulais pas le blesser. Et je l'aimais encore.

- Tu m'as manqué Juju, chuchota-t-il.

Je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'il prononça mon surnom.

- Toi aussi. Boucle d'Or, répondis-je brièvement.

Quelques minutes plus tard, je me dégageai de son étreinte et m'assis sur mon lit.

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