Chapitre 4

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Fin juin, Elio ne m'avait toujours pas trouvé digne d'être un vampire et je commençai à croire qu'il m'avait menti : jamais il ne me formera pour être un vrai vampire. Je ne lui avais certes pas demandé, mais je pensais que dès le lendemain il allait commencer à me former. Mais au lieu de ça, il recommença à partir dès la tombée de la nuit, en faisant comme si la conversation que nous avions eue n'avait jamais existée.

Je passais mes nuits avec Batiste, lorsqu'il était réveillé, sinon je lisais dans la bibliothèque. Je n'avais pas cherché à relire le carnet d'Elio : ce n'était pas mes affaires.

J'évitais Lilou depuis cette fameuse nuit. J'ai été franche, comme je l'ai toujours été, mais Lilou ne méritait pas que je lui dise sur ce ton. Après tout, elle avait été gentille avec moi, malgré ce que je lui avais fait.

J'étais assise dans la bibliothèque lorsque j'entendis Batiste entrer. J'utilisais souvent mon super ouï pour savoir ce qu'il se passait dans la maison. Malheureusement, comme Elio n'était jamais là, il ne se passait rien. Je suis sûre qu'il aurait été là de temps en temps, cette maison aurait pu être bien plus intéressante.

Je me tournai vers lui et lançai :

- T'inquiètes, je ne risque pas de te sauter à la gorge, j'ai déjà bu une dose.

Batiste s'assit à côté de moi, faisant comme si je n'avais rien dit.

- Tu ne veux pas qu'on aille dehors ? me demanda-t-il.

Je ris sarcastiquement.

- Mais oui, et risquer je ne sais pas qu'elle punition mentale ou physique bizarre ! Merci, mais non merci ! répondis-je.

- Qu'est-ce que tu en sais que tu seras punie ? répliqua Batiste.

- Elio m'a prévenue, répondis-je en faisant une grimace.

- Depuis quand écoutes-tu ce que te dis Elio ?

Je réfléchis un instant.

- Tu as raison, répondis-je en me levant.

Sans l'attendre, je me dirigeai jusqu'à la porte.

Je pris une grande inspiration et l'ouvris grand. Je sentis Batiste derrière moi.

- Vas-y, chuchota-t-il.

Je passai un pas à travers la porte, sans qu'il ne se passe quelque chose. Un deuxième : toujours rien.

- Il m'a encore baratiné ce sale type ! m'exclamai-je.

Je courus droit devant moi avant de m'écraser dans l'herbe. Pour la première fois depuis que j'étais un vampire, j'étais heureuse, mais pas assez pour rire, encore moins pour sourire.

Je me levai et après avoir fait quelques roues n'importe comment, je tombai dans l'herbe, puis m'allongeai en prenant de grandes inspirations.

Batiste arriva à côté de moi en souriant.

- Je te l'avais dit, dit-il.

Un silence s'installa.

- Dis, lançai-je. Qu'est-ce que tu ferais si tu pouvais quitter cet endroit ?

Il réfléchit puis répondit :

- Je pense que je ferais des études. A Sydney. Et j'aurais un studio.

Nouveau silence.

- Et toi, enfin, toujours humaine ? demanda-t-il.

Je me sentis mal. Très mal.

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