Chapitre 21

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Je dormis, comme Elio me l'avait conseillé, en ignorant mon angoisse grandissante. Je me réveillai donc bien sûr, bien avant le lever du soleil.

Elio dormait à côté de moi. Alban et Roxane avaient jugé bon que je reste avec Elio dans la chambre pour qu'il m'explique le plan et qu'il m'y prépare à son réveil.

Je me mis donc à l'observer, et pour la première fois, je remarquai qu'un vampire qui dormait ressemblait à un cadavre, non pas que j'en avais vu auparavant. Leur peau était pâle, leurs yeux fermés, ils ne respiraient pas, leur cœur ne battait pas.

Dans quelques heures, nous allions nous mettre en route, et certainement tomber dans une embuscade créée par les partisans de Margaret que nous allions devoir tuer.

Je pris mes cheveux et tenta de me faire une natte. C'était le plus pratique pour un combat. Malheureusement, je n'étais vraiment pas douée pour ça... Je regrettai que ma mère ne soit pas là ; à l'époque où nous étions une famille unie, mon père disait toujours que si ma mère se faisait renvoyer, elle pourrait toujours se reconvertir en coiffeuse.

Je sentis des mains prendre les mèches de cheveux et commencer à me les tresser. Je n'eus pas besoin de me retourner pour deviner que c'était Elio.

-Tu faisais un CAP coiffure avant de te transformer, dis-je soudain pour masquer mon trouble.

J'avais toujours adoré qu'on me touche les cheveux. A cet instant, Elio me les touchait, et je ne pouvais empêcher des frissons de parcourir mon corps.

Il ne répondit pas.

Aucun de nous deux ne parla.

-Voilà, fit-il lorsqu'il eut finit ma tresse.

Je me tournai vers lui et le regarda dans les yeux.

-Ma mère y sera n'est-ce pas ? demandai-je.

Elio hocha la tête.

Je m'étais rendue compte que je risquai de voir ma mère, et peut-être même de la combattre. Sauf que je n'en serai pas capable. Je ne supporterai pas non plus qu'elle se fasse tuer par nous, maintenant que je savais qu'elle n'avait jamais arrêté de m'aimer. Elle m'avait sauvé lorsque nous étions en France. C'était vraiment elle, j'en étais persuadée.

-Promets-moi que tu ne lui feras pas de mal.

- Julie, chuchota-t-il, abandonnant son masque d'impassibilité. Je ne peux pas te promettre une telle chose. Tu ne sais pas si elle est avec Margaret ou non, si elle tentera de te tuer ou non.

- Elle n'est pas avec Margaret ! Ma mère sait très bien qu'elle lui tournerait le dos et la tuerai si jamais elle ne lui était plus utile.

- Quoi qu'il se passe, je choisirai toujours de te sauver plutôt qu'elle. Si je dois la tuer pour e protéger, je le ferais sans aucune hésitation.

Elio n'avait pas dit ça avec froideur, je sentais même un peu de chaleur dans sa voix, ce qui changeait de d'habitude. Savoir qu'il voulait à ce point me protéger me fit chaud au cœur, mais je ne laissai rien paraître : je savais qu'il ne partageait pas les mêmes sentiments que moi. Et j'en avais assez que tous me protègent, j'étais bien assez grande pour m'occuper de moi.

-Je peux très bien me protéger toute seule, répondis-je avec détermination.

Elio sourit.

-Bien sûr que tu peux te protéger toute seule.

Il ne se moquait pas de moi. A vrai dire, j'avais l'impression qu'il pensait vraiment ce qu'il disait.

J'entendis la porte de la maison s'ouvrir. Je reconnus la démarche de la personne qui entra, c'était Mear qui venait certainement nous apporter notre dose de sang. Sauf que le sang que je sentis n'était pas du sang animal.

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