Chapitre 20

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Les sorcières étaient arrivées au lever du soleil. Alban avait senti leur présence et nous avait prévenus.

Un peu avant que le soleil ne se couche, Mear vint nous rejoindre. Lorsque je le vis, je ne pus m'empêcher de lui adresser un regard mauvais. Je le blâmai pour la dispute que j'avais eue avec mon frère.

D'ailleurs, nous ne nous étions pas reparlés. J'attendais qu'il me présente des excuses après ce qu'il avait dit. Contrairement à lui, je n'avais rien dit de vraiment vexant, seulement ce que je pensais.

-Cela fait longtemps que tu ne nous avais pas rendu de petite visite, lançai-je avec un sourire hypocrite.

Aussitôt, Alban posa sa main sur mon épaule, et je m'empressai de lui donner un petit coup sur le bras afin qu'il le retire. Je ne voulais pas qu'il me touche.

Depuis ma grosse colère de la dernière fois, tous s'attendait à ce que je pique une nouvelle crise de colère à chaque instant et que je me mette à tuer des gens. Ils ne voulaient pas voir que j'allais très bien, et cela m'agaçait au plus haut point. S'ils continuaient à rester ainsi sur mon dos, là je me mettrai certainement à tuer des gens ! Même Alban se mettait à jouer au protecteur !

Mear ne répondit pas à ma pique et se contenta de m'ignorer.

Lorsqu'Elio sortit de la chambre, suivi par Roxane, Mear expliqua enfin la raison de sa venue.

-Comme vous l'avez certainement repéré, les sorcières sont arrivées, dit-il. Elles veulent bien vous rencontrer, mais seulement deux d'entre vous.

- Nous irons avec Roxane, répondit aussitôt Elio.

J'haussai les sourcils. Pourquoi donc étaient-ils tous deux, ensemble, dans cette chambre et pourquoi voulait-il absolument y aller avec Roxane.

Je les suivis du regard alors qu'ils sortaient.

-Fais leur confiance, lança Alban d'un ton léger en s'affalant sur ce qui nous servait de canapé. Nous ne devons surtout pas se méfier les uns des autres. Nous devons rester unis face à Margaret.

Je ne répondis pas et m'assis à côté de lui.

-Et puis sérieusement, Roxane et Elio ? dit-il. Tu deviens paranoïaque à ce point ?

- Tu ne sais pas ce que je pense ou ce que je ressens, répondis-je.

Alban sourit.

-Ma chère Julie, tu es comme un livre ouvert pour tout le monde ici.

Je me tournai vers lui. Pourquoi tout le monde trouvait qu'il était simple de lire en moi. Même ce bébé shériken avait réussi alors que j'étais incapable de savoir moi-même ce que je ressentais.

Alban éclata de rire.

-Pourquoi ris-tu ? demandai-je en lui lançant un regard mauvais.

- Tu devrais voir ta tête ! s'exclama-t-il.

Je ne pus retenir un petit sourire.

-Aurais-je réussi à faire sourire Julie Faspear ? se moqua-t-il. Je peux enfin mourir en paix !

Mon sourire s'agrandit.

-Jamais je n'aurais pensé que nous finirions par ne pas nous détester, avouai-je.

- Je n'aurais jamais pensé tolérer une personne aussi stupide que toi, dit-il.

Je me tournai vers lui et haussa les sourcils en souriant.

-Si tu étais si intelligent tu serais ne train de rencontrer les sorcières à cet instant, lançai-je.

- Si tu étais si intelligente, tu aurais essayé de les espionner grâce à ton ouïe surdéveloppée et tu serais rendue compte qu'un sort d'insonorisation avait été lancé.

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