Chapitre 11

91 11 7
                                    

Les hallucinations ont commencées quelques jours plus tard. Je m'en rend compte maintenant, car ce fut Lili que je vis. Je n'avais plus la clarté d'esprit pour comprendre qu'elle n'était pas vraie. Elle se tenait là, assise dans un coin de la pièce, me fixant.

  Je me redressai à mon tour, et la fixai aussi. J'avais passé mes journées, allongée, sans rien dire. Plus personne ne venait me voir, à croire qu'ils me laissaient mourir... Peut-être avaient-ils trouvé une bonne excuse pour que je disparaisse de leur vie ? Il ne me supportait certainement plus... j'avais pourtant fait quelques efforts pour être plus gentille...

-    Tu es un monstre, cracha Lili.

-    Pourquoi dis-tu ça ? demandai-je, blessée.

-    Tu as tué tellement de gens autour de toi.

-    Je ne le voulais pas ! Ce n'est pas ce que tu crois ! Je n'étais plus moi-même.

-    Tu étais toi-même lorsque tu as décidé d'abandonner ton père.

-    Ce n'est pas la même chose, m'emportai-je.

  Je me levai d'un coup et montrai les crocs. Lili fut nullement apeurée, au contraire, elle se leva à son tour et s'approcha lentement de moi, sans briser notre contact visuel.

-    Tu es un monstre Julie, dit-elle lentement. Tu as toujours été une personne affreuse. Tu n'avais pas d'amis, tu étais seule.

-    Ce n'est pas vrai ! rétorquai-je. Tu étais mon amie.

-    La plus grande erreur de ma vie !

  Je sentais les larmes me monter aux yeux, comme lorsque j'étais humaine. Mes crocs se rétractères. Disait-elle qu'elle regrettait avoir été mon amie ? Lili était l'une des seules personnes que j'ai aimées dans ce monde. Elle était toujours là pour moi, mais, j'avoue que l'inverse n'avait pas été vraie. Je ne lui avais jamais remonté le moral lorsqu'elle en avait besoin, je ne lui avais jamais vraiment dit quelque chose de gentil ou un compliment... Je regrettais à présent. Je n'étais pas une personne parfaite, mais j'avais évoluée. Toute cette histoire m'avait fait me rendre compte de ce que j'étais. J'avais changé.

-    Je sais que je n'ai pas été la meilleure amie qu'une personne peut avoir, mais je tenais beaucoup à toi tu sais, répondis-je en baissant les yeux, honteuse.

-    Ah oui ? Peut-être que je t'aurais cru avant, mais j'ai changé. Je ne suis plus la petite fille naïve et impressionnable.

-    Je ne vois pas le rapport.

-    J'ai toujours été fascinée par le fait que tu sois tellement indépendante et forte. Je voulais être comme toi. Maintenant je me rends compte que tu n'étais qu'une lâche incapable de se débrouiller toute seule.

  Je relevai la tête brusquement. S'il y avait une seule chose que je n'étais pas, c'était ce qu'elle venait de décrire.

-    Je ne suis pas lâche !

-    Tu l'aurais été si tu ne te laissais pas mener par le bout du nez par ce vampire.

-    Je ne me laisse pas mener par le bout du nez. Je dois l'aider. Il a besoin de mon aide.

-    C'est une excuse de faible.

-    Tu aurais agis comme moi si tu avais été dans mon cas.

-    L'ancienne moi certainement, répliqua Lili. La nouvelle moi est une version parfaite de toi.

-    Si ton seul but dans la vie est d'être comme moi, alors tu ne vaux certainement pas mieux que moi !

  Lili rit. Cette version psychopathe de mon ancienne amie commençait à me faire peur. Je n'étais pas consciente d'être en train d'halluciner. A cet instant précis, je pensais vraiment que mon amie était devenue un monstre. Peut-être même une personne pire que ce que j'étais à l'époque. Bien sûr, elle ne pouvait pas être pire que ce que j'étais à ce moment, mais elle s'en rapprochait lentement. J'avais l'impression d'être la plus humaine des deux. D'ailleurs, pour la première fois depuis que j'étais transformée, je me sentais vraiment humaine. Par comme lorsque je compatissais aux problèmes d'Alban et de Rose, quand j'ai décidé d'aider Elio. Non, je me sentais complètement humaine, autant dans mes actions que dans ma manière de penser.

  Soudain, mon corps se convulsa et je me mis à cracher du sang. Seulement un petit peut car il ne restait presque plus de sang dans mon système.

  Lili se remit à rire.

  Son rire était glaçant. Cette fille m'effrayait presque autant que celle qui m'avait infligé cette maladie incurable.

-    Tu es faible ma pauvre, dit-elle. Tu vas mourir.

-    L'espoir fait vivre, répondis-je. Mes amis cherchent un moyen de me guérir.

-    Des amis ? Comme si tu avais des amis.

  Alors que je voulais répliquer une remarque acerbe, Lili m'interrompit d'un geste de la main.

-    A cet instant précis ils s'amusent ensemble au-dessus en se tournant les pouces. Tu ne leur manqueras pas. Enfin, peut-être un peu au début, mais tu seras vite oubliée.

-    Tu mens !

-    Tu n'as qu'à écouter ! Ah oui, tu ne peux pas écouter. Tu as perdu tous tes talents spéciaux.

  Je ne répondis pas, ce qui illumina le visage de mon ancienne amie.

  Je ne comprenais pas comment Lili, pleine de bonté à pu se changer en une personne que celle qui se tenait devant moi.

-    Je vais te laisser avec ta solitude, conclu Lili. Te tourmenter n'est pas aussi amusant que se que j'espérais.

-    Pas assez de répondant pour toi c'est ça ? répondis-je.

-    Ce n'est juste pas amusant. Tu n'es plus la personne que tu étais.

-    Toi non plus.

-    Je suis une meilleure personne. Je n'ai plus besoin de me cacher derrière les autres. Tout ça c'est grâce à toi ! Tu m'as illuminé.

  Lili disparue comme elle était arrivée.

  Je me blottis au fond de mon lit.

  Etais-ce moi la responsable du changement de Lili ? En ce cas, je devais être un monstre. Mon amie était pleine de bonté autrefois. Bon, elle était certes un peu stupide, naïve et collante, mais je l'aimais quand même. Cette nouvelle personne me faisait penser à moi mais en dix fois pires. Si les gens ne m'aimaient pas, c'était parce que j'étais trop honnête et égocentrique. Lili était maintenant pleine de méchanceté.

  Je n'ai jamais été une personne méchante, même si certains confondent franchise et méchanceté. Je voulais que les gens se rendant compte de ce qu'ils étaient. Je voulais changer le monde à ma manière. Mais le monde ne change pas. Il change les gens, c'est tout.

  A l'époque, un monde parfait était pour moi en monde sans distinction entre les hommes et les femmes. Enfin, si mais dans le sens où ils devraient être égaux en droit et en devoir. Beaucoup pensent que les hommes sont bien supérieurs aux femmes, c'est faux. Les femmes sont en général plus intelligentes et plus malignes que les hommes.  Bon après, je parle d'égalité... Il y a un an, j'aurais dit, pour marquer mes propos, que je voulais la guerre des sexes et un monde dirigé par des femmes.

  C'est vrai que c'est étrange qu'il n'y ait pas de femmes au gouvernement. Si je m'en sors, je ferais en sorte que tout cela change.

  Certains veulent pour leur monde parfait la paix et l'amour. C'est bête. Tout le monde sait que c'est impossible. Certes, c'est beau de le souhaiter, mais il faut se battre pour obtenir ce qu'on veut. L'homme est une race bien trop nombriliste et fière pour qu'il puisse avoir une paix durable partout sur cette Terre.

  Il était étrange que je pense à la paix dans le monde à cet instant précis.

  Enfin, les gens pensent à des choses étranges lorsqu'ils sont sur le point de mourir...

TransforméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant