Texte n°4 : Pianiste inconnu.

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« Il était beau, mon pianiste inconnu

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« Il était beau, mon pianiste inconnu. Il était mon tout mon pianiste inconnu.

Sauf qu'il s'est barré, ce pianiste inconnu. Il m'a délaissé, il m'a fait mal ce pianiste. J'ai pleuré.
Il était à la rue, costard bleu, bien coiffé et tellement drogué qu'on ne comprenait pas bien ce qu'il disait. Pourtant je l'écoutais, mon pianiste adoré. J'ai cru en lui, en cet abruti.

Ce soir-là, j'ai bu, j'ai fait la tournée des bar, j'ai eu mal au cœur. Le pianiste inconnu s'était enfui avec cette Parisienne de bonne famille. Moi, je n'étais qu'une bonne vieille paysanne venue du Sud pour faire des études de philosophie dans la capitale.

J'ai cru à tout ce qu'il me disait, j'ai bu à ses paroles insensées :

« T'vas voir, un jour, j'serais riche et célèbre ma grande. Et on vivra tous les deux dans un loft aux États-Unis.»

Mais il s'est enfui, mon beau pianiste inconnu. Et il m'a menti en plus de ça. J'ai été détruite par ses doux mots. Et maintenant me revoilà, à sa portée, pendant son concert.

Mon beau pianiste inconnu est devenu une célébrité. Et il est devenu gay. Il est en couple avec un maquilleur.

Je l'aime tellement mon pianiste inconnu. C'est lui qui m'a fait reprendre goût à la vie.

Une vie sans soucis, une vie avec lui. Avec ce beau pianiste en tant que meilleur ami. »  

Écrit le 24 septembre 2014. 

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