Chap 2

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Je suis en retard de dix minutes.
Je me tape un sprint mais ce n'est pas facile en escarpins de douze centimètres.

-Tu espères rattraper tes dix minutes de retard en courant? J'ai l'impression d'avoir un troupeau d'éléphants dans mes bureaux.

Je stop net. Grillée par le boss.

-Monsieur. Je suis désolée pour mon retard. (Grande inspiration et prise de conscience). Attends, tu viens de me traiter d'éléphant?

-Oui. Ne le prends pas mal ma belle.

-Je dois le prendre comment? Tu n'as pas à te soucier de savoir si tu rentres dans tel ou tel pantalon toi!

-Toi non plus.

Bah si, justement!

-C'est grâce au sport parce que sinon je ne rentre plus dans aucun pantalon. Alors que toi je suis sûr que tu passes plus de temps sur ton canapé que dans une salle de sport.

-Arrête de râler.

J'ai peut être oublié de préciser que mon patron, Adam (et on prononce le M à la fin), est aussi un de mes amis les plus proches. Attention, si j'ai eu ce poste c'est grâce à mon talent et à rien d'autre!

-Elle est encore en train de râler?

Corinne passe la tête dans l'entrebâillement de la porte. Son ventre énorme (pas t'en que ça) parfaitement moulé dans sa robe beige ne cesse de gonfler. Sa chevelure brune est relevée en un chignon bien fait, propre, dégageant son visage fin.
Elle, je l'adore!

-Je ne râle pas, il vient de me traiter d'éléphant!

Retour à l'école maternelle. C'est pas moi madame c'est lui qui a commencé...

-C'est pas sympa Adam. Je trouve qu'elle a perdue du poids en fait.

Je grimace.
Le pire c'est qu'elle a raison, j'enchaîne les salles de sport depuis un an maintenant.
La raison principale? Éviter Cédric. La deuxième raison, qui talonne la première de très près, mes fesses. Si je garde une activité physique régulière, une visite tous les 50 du mois à la salle de sport pour cause de démotivation (surtout que regarder les belles fesses musclées de certains athlètes est beaucoup plus productif), elles ne prennent pas de volume mais si j'arrête c'est comme un éponge pleine d'eau, ça gonfle. J'ai entendu un bon nombre de femme se plaindre parce que ce qui maigris le premier c'est les seins. Il faut croire que je fais exception à la règle. Annonce à toute celles qui se plaignent d'avoir des petits seins, je propose un échange. Les enchères sont ouvertes!
Je reviens sur mon boss et sur la future maman, enceinte de 4 mois. Heu Corinne, pas Adam.

-Je disais ça pour rigoler, se défend le patron.

Je lève les yeux au ciel. Une salle habitude qui irrite tout mon entourage, et c'est pour ça que je continue...en partie.

-Tu m'étonnes, je suis sûr que tu es gaulé comme ces mecs en boxer à la télé!

Adam rit. Pourquoi il est si beau ce con? Blond, les yeux bleu et une barbe de trois jour. Ça donne envie hein? Je m'approche et soulève sa chemise. Il ne rechigne pas. Son torse donne l'impression d'être sculpté dans du marbre et travaillé par un mec avec les diplômes et tout le bordel parce que là! C'est du lourd!

-Connard. C'est Clément qui doit être content.

Monsieur sourit.

-Il ne se plaint pas.

Clément c'est son compagnon. Il doit être aussi bien bâti que Adam de toute façon. Je râle. Bon, il est temps de filer bosser avant que je ne maudisse tous ces hommes trop bien foutus pour être vrai.
Le boss regarde sa montre, qui doit valoir une fortune, et me devance.

-J'ai une réunion dans une heure, je vous laisse les filles.

-Bien patron. C'est le nouveau contrat?

Corinne me regarde tout sourire.

-Oui. J'espère que ça va marcher.

Elle croise les doigts en l'aire.

-Moi aussi. Bon, au travail... à tout à l'heure.

-A tout à l'heure. Travail bien.

Au moins j'ai repris mon souffle.

-Je n'y manquerai pas.

Voilà, j'arrive dix minutes en retard pour que l'on discute vingt minutes. Allez comprendre.


J'ai la tête plongée dans mon ordinateur quand Adam toc à mon bureau.

-Oui?

-Tu peux me regarder ça avant ce soir?

Il me temps une montagne de papier.

-Bien sûr.

Il s'adosse à ma porte, les bras croisés.

-Clément se plaint de ne pas te voir.

Je grimace.

-Il me manque aussi mais je suis débordée ces temps si, surtout avec mon livre. Je vais essayer de l'appeler si j'ai le temps. Passe lui le bonjour de ma part.

-Se sera fait.

Il referme la porte.

Une heure et demi plus tard elle se rouvre avec fracas sur... Adam.

-Quoi?

Il y a le feu?
La première question que l'on se pose quand il y a le feu c'est "qu'est ce que j'emporte?". La question la plus inutile au monde mais que tout le monde se répète forcément. Je regarde sur mon bureau. Mon ordinateur, un brownie, ou plutôt ce qu'il en reste...le chocolat c'est bon pour le cerveau, prouvé scientifiquement, un cadre photo avec la tête de mes sœurs et mes parents. Précision, c'est un de leurs cadeaux de noël parce que personne ne sait jamais quoi offrir.
L'ordinateur sans hésiter.

-Tu as vu avec qui je viens d'avoir une réunion?

Ah, il n'y a pas le feu. C'est déjà une bonne nouvelle en soit mais j'ai comme l'impression que ce que Adam a à me dire et bien plus intéressant et urgent.

-Non. Ma porte était fermée et mes yeux fixés sur ce dossier que tu m'as donné.

Ces grands yeux brillent.

-Il est splendide! Je ne l'avais vu qu'en photo sur internet mais en vrai il vaut le détour. Et ses fesses!

Mon ami m'arrache un sourire.

-Je suis contente pour toi mais un autre homme que Clément ne devrait pas te mettre dans cet état là.

Il croise les bras sur son torse. Sa chemise faite sur mesure se tend sur son corps...on l'a déjà dit Aylé et arrête de reluquer ton ami!

-Si tu le voyais tu ne dirais pas ça.

Je me fige. Je rêve ou je viens de le voir passer devant ma porte de bureau? Non, impossible. Adam se retourne. L'homme fait demi tour et s'appuie dans l'encadrement de ma porte, un sourire de sale gosse en coin.

-Salut Aylé.

-Roman.

Infini 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant