Chapitre 8

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Je la regardais dormir paisiblement, sa poitrine se soulvant à rythme régulier. Elle semblait si fragile, si délicate... Ses longs cheveux blonds s'éparpillaient le long de son visage, créant un halo lumineux, la faisant ressembler à un ange. Ses traits, fins et délicats, soulignaient sa pureté, et la faisaient paraître plus jeune qu'elle ne l'était. Ses sourcils, qui se soulevaient de temps en temps, son corps, qui se serrait, se recrovillait, son sourire, qui se dessinait. Elle était belle. Inquiète ou heureuse, elle l'était et le serait toujours. C'était un ange paisible. Elle semblait irréelle, comme si, l'instant de fermer les yeux, elle allait disparaître. Comme si, l'instant où je detournerai mes yeux d'elle, elle allait disparaître comme un souvenir dans mon esprit, comme une illusion qui ne persisterait pas.
Elle avait grandit. Les années étaient passées, les épreuves s'étaient déroulées, la douleur s'était agrandie. Mais, elle était toujours la même. Malgré sa dureté, sa brutalité, qui étaient apparus à force de la malmener, elle était toujours elle. Faible et désespérée. En quête d'amour, de protection, de sécurité.
Mais on ne pouvait ignorer le fait qu'elle avait grandit. Ses formes se faisaient plus présentes, plus rondes, plus femmes. Elle était svelte, grande, agressive. Un mélange agréablement surprenant. Ses joues s'étaient découpées, sa bouche avait grossit, ses traits s'étaient affinés. Elle n'avait plus l'air d'un enfant. Je ne pouvais cacher le désir qui s'insinuait en moi dès que je la voyait. Oui, elle avait changé. Elle avait l'air d'une rose, en pleine expansion. Belle à l'extérieur, mais pourrite de l'intérieur.

Des tas de choses s'étaient produites depuis ce jour là. La vie n'avait pas été clémente avec elle. Moi non plus. Beaucoup de temps s'était écoulé depuis le temps où je l'avais rencontrée pour la première fois. Elle n'était pas prête pour tout ça. Elle n'était qu'une enfant. Ils lui avaient fait des choses des plus épouvantables. Elle n'avait personne pour l'aider, personne pour la soutenir. Ils l'avaient arrachée à ses parents, l'avaient enlevée à toute forme de bonheur.

Nous nous retrouvons toujours, à un moment ou à un autre seul. Seul, face à nos démons intérieurs. Face à nos peur, nos désirs, nos regrets. Nous ne faisons qu'en parler, mais qu'arrive t'il quand cela se produit ? Tout le monde se persuade qu'il sera assez fort pour reporter se combat, et ne pas sombrer dans les ténèbres, mais, est ce vraiment la réalité ? Ou un autre mensonge pour ne pas songer à l'horreur qu'il se produirait si cela ne se passerait pas comme prévu ?
Elle, les avait confrontés. Était elle tombée dans les ténèbres ? Ça, nous ne le savons point. Elle ne le sait même pas elle même...
Je ne pourrais jamais me le pardonner, parce que dans tout ça, j'y ai contribué. J'ai contribué à sa destruction.

Je la regardais une dernière fois, comme un au revoir, puis disparaissais dans la nuit.

PDV Gabrielle :

J'ouvris doucement les yeux, la lumière s'infiltrant peu à peu dans la pièce. Je m'étirais, et clignais des yeux pour m'habituer à la lumière qui régnait dans la chambre. Une fois habituée, j'allais me préparer et sortis.

Je m'entrainais, tapais, de plus en plus fort sur le punching-ball qui se trouvait en face de moi. J'y déferlais ma colère, ma rage, toutes les émotions qui se trouvaient en moi. Je ne me laissais aucun répit. Je frappais, encore et encore, sans m'arrêter. Je frappais dans ce sac, comme je l'aurais fait sur lui. Sur ce traître.
Ça faisait 7 ans que cela s'était produit, pourtant, je m'en rappelais comme si c'était hier. Je me souvins de ses mains, autour de mon cou.
Son visage, plein de haine, ses coups qui me faisaient souffrir. Sa poigne, quand il me souleva du sol. Mon souffle, qui me quittait. Ma peur de mourir. Mon visage, suppliant. Son expression, sans pitié.
Je frappais, de plus en plus fort, quite à me péter les phalanges. Je voulais qu'il souffre comme j'avais souffert, qu'il ai mal comme j'ai eu mal. Ma respiration se faisait de plus en plus pressante, de plus en plus bruyante. On n'entendait que ça dans la salle qui était silencieuse. Je retenais des grognements de rage, quand je m'imaginais, à la place de ce punching-ball, son visage. Son visage, détruit, déformé, dégoulinant de sang. Sa mâchoire, qui se décrochait, la douleur qui se voyait dans ses yeux. Son ventre, qui se contractait et en devenait bleu d'hématomes, ses jambes, qui se brisaient, son corps qui tombait par terre. Ses gémissement de douleur pendant que j'en finissais avec lui, et son regard, plein de peur, pendant que je lui donnais le coup final.

Depuis ce jour, ce jour où il m'a trahi, je ne fais que penser à ça. Je ne fais que penser à ma vengeance. Et au jour où je le tuerai.

Parce que c'est ce que je ferai. Je le retrouverai, et le tuerai.

Un Véritable EchecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant