Chapitre 9

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Je frappais une dernière fois, puis m'arretai. Je me baissai, et pris le temps de retrouver une respiration régulière.
Penser à tout ça me faisait crouler dans une mirade d'émotions autant horribles que contraires. Je nageais dans l'incompréhension, dans les ténèbres, dans le noir. Je ne savais pas sur quoi j'allais tomber, ni sur quoi j'allais marcher.
J'y allais les yeux bandés.
Une larme coula le long de mon visage.
Putain...
Bien que la colère enveloppait mon âme, je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi. De me demander pourquoi il avait fait ça. Qu'avais je fait pour qu'il veuille en arriver là ? L'incompréhension était totale. Je me sentais trahie, et seule. Affreusement seule.
Pendant les 7 ans qui suivirent son attaque, je m'étais retrouvée en état de choc. J'avais réussi à m'enfuir de ses attaques meurtrières et m'étais réfugiée quelque part, où il n'allait pas me trouver, quelque part où je me sentais vraiment en sécurité. J'avais été me réfugier chez Éleonore, où plutôt dans son dortoir.
J'étais restée, effrayée, dans son placard en attendant que tout cela s'arrête.
Quand j'entendis du bruit venir de la porte d'entrée, je m'étais dit que j'étais foutue, et que s'en était fini de moi. Mais ce n'était qu'Eleonore. Dès qu'elle avait ouvert, j'avais ressenti un énorme sentiment de peur, mais aussi de soulagement.
Depuis cela, je n'avais plus aucune nouvelle de lui. De Guillaume.
Je ne m'en souciais pas. J'avais trop peur et j'étais encore traumatisée pour ne serait ce que penser à lui.
J'avais oublié, en silence, pour que ma peur s'en aille. Elle ne s'était jamais vraiment aller malheureusement.

Je me sentais trahie. Guillaume avait toujours été très gentil avec moi, très prévoyant, comme un grand frère. Quand je l'avais vu, ce jour là, je ne le reconnaissais plus. Le Guillaume que j'avais connu, ou que je croyais avoir connu n'existait plus. J'avais beau me débattre, le supplier, il n'en faisait rien.
J'étais impuissante face à lui. Il était plus fort que moi, que ce soit mentalement ou bien physiquement.

Sans que je ne m'en rende compte, plein de larmes s'étaient immissées sur mon visage et coulaient pour aller finir leur course sur le sol, qui était à présent mouillé.

Je sechais du revers de ma manche mon visage, et me dirigeai vers ma chambre.

J'enlevai mes vêtements pour me retrouver en sous vêtements. Je me regardais, dans la glace. J'étais horrible à voir. Mes yeux étaient bouffis, mon teint, qui était hâlé, était blafard, et de grandes cernes se trouvaient sous mes yeux. Je passais une main distraite sur ma jambe, la où se trouvais une grande balafre blanche, allant de mon bassin à la moitié de la cuisse.
Malheureusement, même si je m'en étais sortie vivante, je n'avais été pas pour autant sortie sans rien. Quand Il avait sortit un couteau pour me le planter dans le centre de ma poitrine, où se trouvait mon coeur, je m'étais enfuie. Mais, je n'avais pas été assez rapide, et il avait touché ma jambe et avait fait rouler le couteau tout le long. J'en avais été gravement ralentie.

Je détachais mes longs cheveux blonds, qui allaient dans tout les sens. Je les brossais, me faisant parfois mal à cause des nombreux noeuds qui se trouvaient dans ma chevelure.
Une fois fini, je restais un moment, fixe, devant le miroir. Mes grands yeux gris, inexpressifs, mes cheveux blonds, trop long. Ça suffisait. Un air faible, malgré ma carure musclée mais néanmoins féminine, se détachait de moi. J'ouvris la glace, et pris un ciseau. Je respirais un grand coup et coupa la première mèche de mes cheveux.
Gabrielle la faible avait disparue. Celle qui n'avait fait que de s'échapper, que de fuir, n'était plus. Aujourd'hui, j'étais forte. Et rien ne pouvait plus m'atteindre.

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Vous vous demandez sûrement si j'avais réussi. Si j'avais réussi à m'enfuir de ma prison, de mon enfer. Eh bien non. Cependant, la vie n'avait pas été des plus heureuse. J'avais, à cause de ma fuite chez Eleonore, été jetée dans une cage, dans laquelle j'y avais passé un long moment.

Pour elle non plus la joie ne fut pas totale. Quand ils avaient découverts que je me cachais avec elle, on l'avait emmenée, elle aussi. Je ne l'avais plus jamais revue. Mais un jour, je compris. Je compris ce qu'ils lui avaient fait quand je vis, jeté aux chiens, des morceaux. Des morceaux d'être humain.
Aujourd'hui, je travaillais pour eux.
Je tuais. Il me donnait une liste d'informations sur une personne, et je devais l'abattre. Si jamais je m'enfuyais, ou que j'essayais de m'en aller, je me ferai tuer, moi aussi.
Une grande porte en fer s'ouvrit, en émettant un grand bruit de métal, sur une pièce plongée dans le noir. Malgré l'obscurité, je distinguais un fauteuil et une chaise.
J'avançais, entourée des gardes qui me lançaient des regards assassins. Une fois arrivée devant la chaise, on me poussa à m'asseoir.
"Eh bien, qui vois je ? Gabrielle comment vas tu ?" Je ne répondis rien, trop tétanisée pour pouvoir prononcer le moindre mot, même une insulte.
" Je comprends que tu ne veuilles pas me répondre. Mais continuons veux tu ? Bien. Je suis surpris que tu sois encore ici. Je veux dire, ne sois pas vexée, mais je pensais vraiment qu'il allait réussir... Il soupira. Mais bon, que veux tu, nous ne sommes pas tous aussi forts que moi. "Il eut un rire nerveux.
Dès qu'il prononça ses paroles, je me figeai sur mon siège. C'était lui, qui l'avait forcé?
"Oh, je sais bien ce que tu dois penser. Mais tu te trompe ma chère. Je ne l'y ai pas contraint. Si Guillaume a voulut te tuer, c'était de son plein gré".
Le choc passa dans ton mon corps, refroidissant mes veines. Il... avait voulut, que je meurs ? Mais, p..pourquoi ? Les larmes commencèrent à se former et des tremblements commencèrent à arriver au fur et à mesure que je comprenais la situation.
Il AVAIT voulut me tuer.
Puis, sans prévenir, les larmes coulèrent d'elles même. Je pleurais, en silence, fixement.
Il ne m'aimait pas. Il a voulut me tuer. Tout ce qu'on avait vécu, les bons moments qu'on avait eut, ça n'était que de la comédie pour lui. Je n'étais qu'un boulet de plus, qu'une chose inutile qui l'ennuyait... Mon cerveau s'était arrêté de fonctionner, toute activité à l'intérieur de mon corps s'était stoppée comme si le temps avait été figé.
Un couinement me trahit, et il comprit que je pleurais.
"Oh mais je n'ai pas voulus te faire pleurer ma chérie. Séche vite tes larmes, j'ai quelque chose de très intéressant à te proposer".

Un Véritable EchecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant