Chapitre 4.

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Je plissais les yeux pour voir le visage de la personne qui se trouvait écartelée.
Je me figea de surprise. Mon coeur fit un raté. Non. Ça ne pouvait pas être lui. Cette personne qui se trouvait là ne pouvait pas être lui. Il semblait si faible si fragile.

Comment allais je faire sans lui ? Sans ses paroles apaisantes et ses yeux rassurants ? Il ne pouvait pas m'abandonner comme ça. Trop de personnes m'avaient lâché. Il ne devait pas faire de même. Il ne pouvait pas faire de même. Il me l'avait promit.

S'il vous plaît, faites que je me trompe, faite que cela n'est que le fruit de mon imagination et que rien de cela n'est réel. Faites que, à force d'être martyrisée comme je l'ai été, je suis devenue folle et que cela n'est qu'une vision de mon esprit ravagé.

Je pouvais me convaincre comme je le pouvais mais cela était bien réel. C'était bien lui. Guillaume se trouvait, au centre de la pièce, écartelé par des chaînes de métal, la tête baissée, les yeux clos, une expression de douleur sur son visage et le sang coulant le long de sa bouche.

Désespérée, je me mis à susurrer son nom comme une relique, un sortilège, un talisman.

Je détourna le regard de sa carcasse, la vision de son corps, faible,qui semblait sans vie étant pour moi trop insupportable.

J'entendis alors un faible gémissement qui semblait provenir du corps.
Je me ressaisis et jetta un coup d'oeil rapide dans sa direction. Sa tête avait légèrement bougé.
Je le regardais pleine d'espoir. Peut être allait il se réveiller ? Mon coeur battait à la chamade, demandant une solution à cette question qui, pour moi, demeurait sans réponse. S'il te plaît. Survit. Pour moi.
Je t'en pris ! Ne me laisse pas tomber, pas après tout ce que tu as traversé. Tu es beaucoup plus fort que ça, et tu le sais. Bat toi. Bat toi pour ta vie. Pour ta famille. Pour tes amis.

La vie vaut la peine d'être vécue, peu importe les obstacles qui nous barrent la route. Dieu nous sème des embûches pour reconnaître les forts des faibles. Les chefs du peuple. Soit un chef. L'homme aux mille mystères. L'homme qui protège sa tribu. L'homme qui me protège moi...

Ce qui nous caractèrise ne sont pas nos richesses, mais nos choix. On peut être un prince en héritant de sa famille. Mais On ne peut être un roi que si l'on a l'âme d'un guerrier.

Aide moi..

Je m'arretais de respirer. Mon coeur battant à cent à l'heure,attendant une réaction de sa part. Tout mon corps était concentré sur lui et uniquement sur lui. Les muscles de mes jambes se crispèrent douloureusement comme un chasseur ne voulant pas effrayer sa futur proie, par l'attente d'une réaction de sa part. Chaque seconde, chaque minute, se multipliaient me laissant sans réponse. Mes yeux brillants de larmes se concentrèrent sur lui. Je le suppliais du regard. Tout mon corps le suppliait, pour qu'il mette fin à mon angoisse.

Miraculeusement, comme répondant à ma prière silencieuse, il releva sa tête. Mais si je m'attendais à voir sur son visage une expression de soulagement, je me trompais furieusement. A la place, une expression d'horreur absolu y trônait.
Et me glaçait le sang.

PDV Guillaume :

L'homme mit un tissu mouillé sur la bouche de Gabrielle. Je me précipitais sur lui, pour l'empêcher de le faire. Mais je ne fus pas assez rapide. L'un de ses gardes me saisit par le poignet, me broyant la main au passage.

Je grimaçais de douleur. Il allait me le payer. N'avait il pas honte, de s'en prendre à une si jeune fille, belle et innocente ? De lui ôter sa vie, sa famille, tout ceux à quoi elle tenait ?

Non. Cet homme était le diable. Un être sans morale, sans limites. Un homme sans émotions.
Je l'avais déjà rencontré, il y a 2 ans de cela.
Je me souvins de ce qu'il m'avait dit.

***

J'étais dans une pièce noir. Quelques éclairages par ci par là eclairaient la pièce. J'étais terrorisé. Seul, face à ma peur. Ma respiration était difficile à cause du manque d'air et des gouttes de sueurs perlaient mon front.

Je regardais autour de moi paniqué. Comment m'étais je retrouvé ici ? Je me souvins ne pas avoir énormément bu. Je me posais alors la question.
Était ce une blague, une blague de mauvais goût ?

Non je ne crois pas, pas après ce qu'il s'était passé. Ils ne le s'auraient pas permis. Mon souffle saccadé, était le seul bruit présent de la pièce. Je restais un moment dans mes pensées me posant toujours les mêmes questions, qui demeurèrent toujours sans réponses.

J'entendis un bruit. Une porte sortie de nulle part coulissa, laissant place à un homme de grande taille. Il avait des cheveux noirs de jais et des yeux noirs comme la nuit. Il y avait un air de folie dans ses yeux, ce qui me fit me méfier de lui à la minute où je le vis.

"Bonjour mon enfant". Sa voix résonnait dans toute la pièce.
"-Ou suis je ?" Il me regarda fixement dans les yeux, comme si il me voyait pour la première fois.
"Chez toi. "

***
Je n'avais rien dis à Gabrielle par peur de l'effrayer.

Je vis l'homme claquer des doigts et demander à ce que l'on transporte la fille. J'essayais de bouger, en vain. Son homme de main me tenant fermement.
Ma colère ne faisait que monter pendant que je le voyais s'en aller avec la petite. Je me retrouvais, impuissant, face à la scène qui se déroulait devant moi.

ARRETEZ !! Mon dieu que j'avais envie de les tuer, tous, autant qu'ils sont. Je ne faisais que m'agiter pour échapper de l'emprise de mon assaillant. Je donnais des coups de pieds espérant faire chuter l'homme qui se trouvait derrière moi. Un, deux, trois coups. Puis je lui décrochais un ultime coup de pied qui le fit se recroviller.

Je courais à plein poumon, pour retrouver Gabrielle et pour la ramener avec moi. Je fis cinq bon mètres avant d'être arrêter par une etrange sensation au niveau du cou.

Ce qui me fit énormément mal. Tout mes membres semblaient endoloris, comme si un camion d'une tonne m'était passé dessus. Je grimaçais de douleur.

Je tombais à terre. Mes membres étant tous immobilisés. Je voyais en ralenti la scène qui se tramait sous mes yeux. Un homme vint me chercher et me balanca dans un fourgon.

J'avais échoué. Je ne l'avais pas protégé. Je lui avais pourtant promis...

Puis, on m'attacha les poignets avec une corde et m'enmena dans une pièce sombre. Des chaînes en métal étaient disposés sur le plafond et au sol. Un chariot avec des instruments de torture se trouvait à côté.

Je ne dis rien, et me contenta de me laisser faire en silence. On m'attacha les poignets et les chevilles. L'homme entra dans la pièce. Il se positionna en face de moi. Je sus exactement ce qu'il allait m'arriver quand il prononça cette seule et unique phrase:

Tu vas voir ce que je fais aux personnes qui me déçoivent...

Un Véritable EchecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant