Chapitre 7

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PDV Gabrielle :

Cela faisait trois mois que j'étais enfermée dans cette endroit, que j'avais été retirée de chez moi. Que j'avais été cruellement arrachée aux personnes qui m'étaient chères. Que j'étais maintenant seule, sans personne pour m'aider.

J'essayais de ne pas y penser. De ne pas penser à eux. À mes parents, ma famille... La plupart du temps, je me disais que cela n'était qu'une mauvaise étape à passer. Mais, au fond de moi, je savais que je me voilais la face. Rien n'allait plus aller, mais, je devais y arriver. Pour eux. La seule chose sur laquelle je pouvais m'appuyer était, que je devais me venger, et pour cela, je devais supporter toute la souffrance qui m'était et me serait donnée d'avoir.

Je n'avais plus trop de nouvelles de Guillaume. Je ne l'avais vu que de rares fois, et, il baissait le regard à chaque fois, comme s'il ne voulait pas me voir. Ça m'avait fait mal. Je pensais qu'il resterait avec moi, qu'il me parlerait, me rassurerait. Il m'avait dit qu'il serait toujours là pour me protéger. Et, surtout, il m'avait promis que nous allions sortir de là. Mais, il m'avait laissé tomber.

J'étais, maintenant, dans une sorte d'établissement. C'était un grand bâtiment, qui s'étendait sur une dizaine d'étages. Des fenêtres, s'étendaient par ci par là, et, donnaient une vue sur un magnifique jardin. La décoration était simpliste, mais, de très bon goût. En apparence, cet endroit semblait parfait. Mais, cela n'était qu'en surface, car, tout ce que cet endroit dégageait, était un sentiment froid, rigide. Un sentiment d'horreur. Des employés y travaillaient, ils déambulaient les couloirs, pressant le pas, ayant toujours une tâche à effectuer . J'avais ma chambre, qui se situait au 8eme étage et qui donnait vue sur un arbre magnifique . Le plus beau qu'on m'était donné de voir. Le tronc, propulsait l'epoustouflant végétal aux fleures roses à la lumière du jour, vers le ciel. Il donnait, une once d'espoir, à tout ceux, qui ne croyait plus, il donnait une once de beauté dans ce monde aigris.

Chaque matin, on venait me chercher et l'on me faisait ma piqûre. Je ne savais pas ce que l'on m'injectait, et je ne voulais pas le savoir. J'étais petite, innocente, et insouciante, mais, je savais que cela n'était rien de bon. Je me laissais faire, je n'avais pas d'autre choix, je ne pouvais pas me rebeller.

Une sorte de routine s'était installée. Après avoir fini ma piqûre, je pouvais me balader, à ma guise, dans l'établissement, et dans le jardin. J'étais accompagnée d'une femme, qui s'occupait de moi, elle s'appellait Éleonore. Elle m'apprenait, les maths, le français, l'anglais. Elle était gentille avec moi. Elle arrivait presque à me faire oublier l'enfer dans lequel je vivais maintenant. Je ne faisais confiance qu'à elle. Même si je savais qu'elle travaillait pour eux, elle était la seule personne dont je pouvais tolérer la présence.

Je me trouvais, présentement, accoudée une table, Éleonore était partie régler des affaires et m'avait laissée ici. Je faisais un dessin. Sur celui ci, était représenté, sur un fond noir, une personne. Plus particulièrement, une petite fille. Sur sa poitrine, du sang apparaissait. Elle saignait du coeur. Elle était seule, n'ayant personne à ses côtés. Elle, était, là, la main sur son coeur saignant. Tout ce qu'elle voulait, c'était revoir sa famille, mais, elle savait que cela était impossible. Mais, qu'allait il lui arriver ? Qu'allait il lui arriver quand, tout cela sera fini ? Allait elle se retrouver seule, ou bien, retrouverait elle une vie heureuse ?

Eleonore revint, et s'approcha de moi. Je pouvais sentir ses cheveux blonds carresser mon épaule. Elle regardait le dessin, observant tout les détails.

Elle s'asseilla à côté de moi, et commença à me chanter une chanson. Quand je faisais un cauchemar, ce qui était très fréquent ici, elle venait me bercer, et me la chantait. Je me souvins la première fois que je l'avais rencontrer. J'avais vu des choses horribles, et je n'arrivais pas à m'endormir. Quand, j'y etais arrivée, j'avais fait un rêve horrible. Guillaume, essayait de me tuer. Il y était arrivé. Je m'étais réveillée en sursaut, et m'étais mise à crier et à pleurer frénétiquement. Eleonore était vite venue, et m'avait vu, repliée sur moi même, gigotant en essayant de faire disparaître l'image que j'avais dans l'esprit. Elle m'avait regardé de ses grands yeux noisettes, s'était approchée de moi, et, au lieu de faire comme tout les autres et de me demander ce qu'il s'était passé, elle m'avait prise dans ses bras, et, avait commencé à me chanter une berceuse. Je m'étais alors endormie dans ses bras, faisant pour la première fois ici, un rêve, qui ne comportait aucun cauchemar.

Elle me carressa doucement le dos, comme pour me rassurer. Je lui souris tristement.

Je regardais, passer les jours lentement. J'étais comme une spectatrice de ma propre vie. Je me retrouvais, comme dans un film, dont la fin n'était pas encore écrite.

Guillaume... Je me souvenais de ce qu'il s'était passé, la dernière fois que je l'avait vraiment vu...

Il me regardait avec une étrange expression. Je pouvais voir la peur dans son regard, et, autre chose que je n'arrivais pas à discerner. Quelque chose n'allait pas, il s'était passé quelque chose de grave. Il était, penché sur ses chaînes, lui mordant la peau, la tête baissée, et il soufflait, essayant de calmer sa respiration qui était bien trop forte. Il ne disait rien, et me regardait. Le silence était pensant, aucun de nous ne disait rien.

J'ouvrais la bouche pour dire quelque chose, mais la referma aussitôt. Je ne savais pas quoi dire. Il avait été torturé, cela était certain, mais je ne pouvais pas sortir un mot de ma bouche. Toute action m'était impossible. J'étais choquée par la vision que j'avais sous mes yeux. Il ne ressemblait plus à un homme, mais à un macchabé. Une partie de sa peau s'était détachée, et laissait voir sa chair. Le sang perlait le coin de chaque blessures. Ses poignets étaient déchectés, à force de se débattre. Son torse était orné de coupures, ne laissant plus une place à une peau nette. Ses muscles étaient détendus, rougeâtres. Sa glotte, était transpercée, et était recouverte de sang séché. Mais, ce qui me frappait le plus, était ses yeux. Ils étaient rouges, injectés de sang. Ils étaient grands ouvert, comme s'il ne voulait pas fermer les yeux sous peine de revivre ce qu'il s'était produit plus tôt.

On l'avait achevé. Mis à terre, tabassé. Il avait tellement du souffrir...

Je réussis alors, à murmurer un mot, à murmurer son nom. Il me regarda alors quelques secondes droit dans les yeux, puis tourna la tête, comme dégoûté de me voir. Il ne me répondit rien. Il ne dit rien pendant encore quelques minutes. Il leva doucement sa tête, puis murmura doucement, d'un ton presque inaudible :" Je veux sortir d'ici. ". A l'attention des gardes. Je resta interdite. Le message était clair, il ne voulait plus me voir.

PDV Guillaume :

« C'est bon, c'est bon. Je vais le faire. Mais s'il vous plaît. Laissez moi... »

Il me fit un petit sourire satisfait. Putain... Qu'avais je fait... Je m'en voudrais toute ma vie. Jamais elle ne me le pardonnerait. Je ne sais pas ce qui m'avait prit de dire cela. Malheureusement, je ne pouvais pas retrouner en arrière, c'était trop tard, son sort était scellé. Je devais accomplir ce qu'il m'avait été donné de faire... J'espérais juste mourir après cela. Je ne pouvais pas vivre, sachant ce que j'avais fait .

L'enfance, le symbole de la vie. Le symbole de la jeunesse, de l'innocence, de l'espérance. Tant de choses que nous perdons au fil du temps. Tant de pureté qu'il nous a été retirée. J'en avais maintenant la preuve formelle. Jamais elle ne m'aurait fait ça. Jamais elle ne m'aurait trahit comme je m'apprêtais à le faire.

Je ne voulais pas faire cela. Ça revenait à tuer la vie, elle même. Peut être avait il raison, peut être étais je trop faible. Si j'aurais été moins faible, peut être n'aurais je pas cédé comme je l'ai fait. Peut être me serais je battu jusqu'à la mort, pour la protéger, peut être qu'aurais-je fait cela. Mais, je ne l'ai pas fait. J'avais choisi ma vie au détriment de la sienne, je l'avais abandonnée. J'avais failli à ma promesse.

Je ne valais pas mieux que lui en fin de compte.

Il tourna les talons, et, s'arrêta un instant. Il me fit un sourire sadique.
Tu me le paieras...

"Tue la. Tue Gabrielle."

Un Véritable EchecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant