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— Oh je ne pensais pas possible que quelqu'un joue de la guitare pire que moi !

— Merci pour cet adorable compliment ma chère Elsa, mais tu sais quoi, on n'a qu'à faire des matches de basket, et on verra qui sera le meilleur ! Chacun son talent.

J'éclate de rire tandis que Valentin pose ma guitare sur le canapé et part dans son jardin en m'appelant. Je le rejoins aussitôt. Je ne pensais pas qu'il était sérieux quand il demandait une revanche grâce au sport.

Le soleil brille pour nos vacances de printemps et il fait agréablement chaud. Valentin se dirige vers un coffre de jardin dans lequel il range sa collection de ballons de basket de Valentin. Je suis étonnée : il doit en compter une quinzaine. 

Ce dernier est heureux. Avant les vacances, il a eu les résultats de son bac blanc, qu'il a décroché avec une mention bien. En même temps, Valentin bosse beaucoup. Le pire est qu'il l'a eu même avec un zéro en philo. Si le vrai jour, ceci est éliminatoire, le lycée lui a fait grâce pour cette fois-ci. Je crois qu'un élève qui rend copie blanche sur un examen devrait leur sembler intolérable. Mais ils connaissaient sans doute l'histoire de Valentin.

Quand il m'a dit le sujet en pinçant les lèvres, j'ai su qu'il n'aurait jamais pu écrire là-dessus.
« La mort conditionne-t-elle notre perception du bonheur ? »

À croire que ces éléments se liguent contre lui pour lui rappeler son passé douloureux.

Peut-être que l'on ne peut pas oublier ce qui est douloureux. Je n'oublie pas la façon dont Enzo s'est énervé contre moi la semaine passée. Il était parti de ma maison furibond. Et il ne m'a plus attendu pour faire le chemin jusqu'au lycée ensemble. Il a arrêté de me parler. Il ne m'a pas pardonné de m'avoir trouvée avec Valentin. Il est persuadé que je l'ai trompé avec lui.

D'ailleurs, Valentin non plus n'a pas pardonné à Enzo, et je sais qu'il ne le fera jamais. De toute façon, on évite le sujet.


Mais heureusement, malgré cette dispute, le fait que les gens en qui je croyais avoir confiance s'éloignent de moi, Valentin reste présent, au contraire. 

Je crois qu'on ne pouvait pas rester longtemps sans se voir, c'est pour ça qu'il m'a invitée une journée chez lui pendant les vacances. 

Sa mère n'est pas là, elle est partie chez une amie de longue date. D'ailleurs, Valentin m'a dit qu'il ne serait pas là le début de la semaine suivante car sa mère a organisé quelques jours de vacances près de Bordeaux. Valentin dit que ça lui permettra de faire les boutiques ou d'aller à la plage, surtout qu'il a apparemment prévu de faire venir avec lui son ami Jonah. Mais il ne peut s'empêcher de râler en affirmant que sa mère ne rattrapera pas le temps perdu avec de l'argent et des séjours ailleurs. Je crois qu'il est perdu de l'affection soudaine qu'éprouve sa mère pour lui depuis presque un an. C'est peut-être pour ça qu'il a ressenti le besoin de faire venir un ami avec lui, même si cela ne semble pas être le plus sympathique de la bande.

Moi, je vais rester toutes mes vacances dans la ville. Il y a quelques semaines, avant notre dispute, Enzo et moi avions prévu quelques sorties, mais je comprends quelles sont compromises. Je n'en ai pas parlé à Enzo. Mais je l'ai compris de moi-même. De toute façon, je ne crois pas que l'on ait grand-chose à se dire. Il ne veut pas me parler de toute façon.

Cela m'arrange un peu, car je ne veux pas qu'il me détruise, comme il peut détruire Valentin. Enzo connaît probablement des choses erronées sur moi à cause de Baptiste, et cela m'effraie.


Valentin attrape un ballon de basket et tire vers le panier au loin. Ce dernier marque un point, malgré la distance. La deuxième raison du bonheur de Valentin est sans doute le fait qu'il ait été qualifié dans l'équipe régionale, et qu'il ait marqué plusieurs paniers lors du dernier match de son équipe, ce qui les a amenés vers la victoire.

La théorie des montagnes russes - Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant