Je me réveille doucement, l'esprit embrumé. Je me frotte les paupières. Une douleur à la tête et au ventre se font ressentir. J'ai l'impression que mon corps pèse trois tonnes et demi. Je relève la couette sur mon nez, quand je remarque qu'elle est de couleur sombre. Ce n'est pas la mienne. En fait, je réalise même que ce n'est pas mon lit.
Déboussolée, j'ouvre les paupières en grand et regarde ce qui m'entoure : des murs de couleur grise, des photos disposées sur un pan entier de l'un d'eux. Une fenêtre laisse entrer un peu de lumière malgré les légers rideaux blancs transparents. Je suis au milieu d'une couette bleue marine, habillée de ma robe blanche. Celle que je portais à la fête.
La fête !
C'est là qu'une interrogation capitale vient à mon esprit. Que fais-je ici ? Et la fête, pourquoi je ne me souviens de rien ? Mes derniers souvenirs remontent à mon état proche du malaise, mon corps allongé sur un lit chez Kilian et Enzo à mes côtés. C'est tout. Ai-je pris mon médicament ? Où m'a-t-il ramené ? Ce n'est pas chez moi. Ni chez lui.
Je commence à paniquer à cause de mon amnésie soudaine. Et du fait que je sois dans un endroit visiblement inconnu. Je regarde frénétiquement autour de moi, quand une réalité soudaine me frappe quand je pose à nouveau les yeux sur le mur de photos face à moi.
Je connais cette chambre, les visages sur le papier glacé.Je suis chez Valentin.
Où est Valentin d'ailleurs ? Et pourquoi je suis chez lui sans qu'aucun souvenir de la veille ne me revienne ? J'étais si mal que ça la veille ? Et pourquoi je suis chez Valentin alors qu'Enzo devait me ramener ?
Je me relève dans le but de partir, mais une fois debout, mon mal de tête me reprend et je m'effondre sur les genoux, dans un vacarme impressionnant. J'aurais dû prendre le temps de me lever plutôt que de le faire comme une furie. Je m'accroche au rebord du lit pour tenter de me remettre debout, quand la porte s'ouvre soudainement.
Valentin apparaît sur le seuil, torse nu, et seulement vêtu d'un boxer. Cette histoire prend une tournure vraiment étrange. Je me souviens de son attitude de la veille avec moi, et la peur vient me secouer le corps. Qu'est-ce que j'ai fait pour être chez lui, alors qu'il est à moitié nu ? Je commence à m'en vouloir, alors que je n'ai aucun indice sur mes agissements de la veille.
Valentin me fixe du regard, avant d'articuler :
— J'ai entendu du bruit. Ça m'a surpris.
Et c'est tout. Je suis furieuse. Je ne connais rien et c'est la seule chose qu'il trouve à me dire ? Moi aussi je suis surprise, je suis même terrifiée, de me retrouver ici sans souvenir, dans son lit, et lui en sous-vêtements devant moi !
— Qu'est-ce que je fous ici ? crié-je, énervée.
Valentin s'accroupit vers moi, ses traits du visage se tordent de façon sévère.
— Putain ! En plus tu oses me gueuler dessus ?
— C'est peut-être normal, non ? Pourquoi je suis chez toi ? Dans ton lit ? Qu'est-ce que tu m'as fait ? hurlé-je.
— Ta gueule ! Sans moi, tu ne serais pas ici, tu serais encore là-bas, allongée sur un lit à moitié dénudée, presque inconsciente ! Alors avant de me reprocher de t'avoir ramené en sécurité dans ma chambre, remets-toi en question !
Il s'arrête de crier, avant de pincer les lèvres. Il est peut-être aussi choqué que moi par la violence du ton employé. Mes oreilles se mettent à siffler et mes mains tremblotent, tandis que sa dernière phrase se répète inlassablement dans ma tête. J'étais inconsciente. Dénudée. Sur un lit.
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La théorie des montagnes russes - Tome 1.
Ficção AdolescenteElsa a toujours vu la vie comme des montagnes russes. C'est un mélange de hauts et de bas, de grandes joies et de déceptions. Le but, c'est rester au sommet, heureux, souriant. Ne jamais penser à la chute, effrayante. C'est toute une théorie, que sa...