Aujourd'hui comme depuis ce lundi, toutes mes pensées étaient destinées à Raphaël et son sosie intrigant que j'ai vu toute la semaine. Pour me changer les idées, j'ai prévu de commencer une nouvelle série vampirique en attendant la suite de The Walking Dead. Il s'agit de The originals. Il paraît que le personnage de Klaus y est encore plus sadique que dans The Vampire Diaries où j'étais complètement tombée amoureuse de lui et son sourire diaboliquement sexy. Pour ce faire, je dois d'abord me procurer des friandises ainsi que des chips car il m'est impossible de me caler devant la télévision sans grignoter.
Puisqu'on est dimanche, j'ai jugé qu'il n'était pas nécessaire de se faire belle ou même de faire un effort vestimentaire. Alors je me suis faite une queue de cheval rapide et j'ai enfilé un gros ensemble de survêtement Nike noir. Puisqu'on est dimanche, tous les supermarchés sont fermés. J'ai dû me rendre jusqu'à quelques mètres du lycée, soit à trois quart d'heures de chez moi pour trouver une épicerie ouverte plus ou moins grande. J'y entre jovialement et accède directement dans le rayon de confiseries. Je mets dans mon panier, toutes sortes de bonbons acidulés mais mes préférées, les arlequins sont trop haut pour mes 1m72. Malgré ce fait embêtant, je me damne à me hausser en me mettant sur la pointe des pieds pour parvenir à décrocher mon paquet d'arlequin quand une grande main parfaitement bien manucurée vole à mon secours.
Lorsque je me retourne vers ma droite et que je lève légèrement les yeux pour voir qui m'est venu en aide, je tombe sur le regard noir de Simon que je fuis aussitôt. Je ne suis pas maquillée ! Je ne suis pas présentable. Il ricane doucement et je m'empresse de quitter le rayon et me rendre à la caisse pour régler mes achats. Les chips, on s'en fout. Comme si cette situation n'était pas déjà assez compliquée puisqu'il n'y a pas de caissière à la seule caisse de l'épicerie, Levi m'y rejoint et je sens son regard sombre insistant s'abattre sur mon dos. Pitié, faites qu'il ne regarde pas mes fesses. Oui, à cause des confiseries, elles ont un volume plus ou moins important et ce n'est pas mon survêtement Nike qui le cache. Si je devais choisir entre qu'on reluque mes fesses ou qu'on me voit sans maquillage, le choix serait vite fait. Alors, je me retourne vers lui et sourit grandement. Il me rend mon sourire.
— Tenez, vous avez oublié ça, me fait-il en me tendant mes arlequins.
— Oh, merci.
Je crois que j'ai un peu bégayé... Je rapprochais ma main de la sienne pour prendre mon paquet tout en daignant l'affronter du regard jusqu'à ce que nos mains s'effleurent et je tressaille doucement. Sa main semble si douce.
Si je fuis à nouveau son regard, il me trouvera étrange. Alors, pour me faciliter les choses, je me lance:
— Qu'est-ce qui vous emmène ici ?
Il sourit à nouveau et ce sourire rapetisse ses yeux noirs. Qu'ils sont magnifiques d'ailleurs, ses yeux noirs. Qu'est-ce que tu as dis, Jaspaerd ? Oups.
— Vous êtes sûre de vouloir savoir ? il me dit avec amusement.
Davantage intriguée, je hoche la tête.
— Sûre, sûre ? insiste-t-il.
— Quoi, tu as une bombe dans les mains ou quoi ? je lui dis en gloussant.
Alors que ses mains se trouvaient derrière son dos, il les passe devant et me montre ce qu'elles contiennent. Des capotes. Pleins de capotes. Il est venu acheter des capotes taille XXL que je regarde les yeux grandement écarquillés. Est-ce réellement la bonne taille ? À cet âge ? Non mais j'hallucine Jaspaerd ! C'est ton élève ! Je me ressaisis en quittant des yeux ses préservatifs. Il me regarde toujours avec amusement, comme s'il pouvait entendre mes pensées parfois perverses. Je crois que je rougis.
— Tu as raison, dis-je. Il...faut sortir couvert.
La caissière finit par revenir et je règle aussitôt mes achats avant de quitter l'épicerie. Dans ma Mercedes, un sourire que je ne peux expliquer était scotché à mes lèvres jusqu'à ce que je vois une moto Toyota garée devant l'épicerie. Raphaël avait exactement la même. C'était son petit bébé. Je baisse la tête et à nouveau, je me dis que je mérite ce qui m'arrive. Si tu l'avais accepté chez toi cette semaine là, il serait encore là. Je me répète sans cesse. Puis j'entends la moto démarrer et je lève naturellement la tête pour voir qui est son propriétaire. C'est Simon. Derrière lui, une demoiselle blonde s'appuie contre son dos et le serre au niveau de la taille. Après avoir mis son casque, il démarre et roule à toute vitesse.
Je ne sais pas ce qui me déconcerte le plus entre le fait que Simon ait exactement la même moto que Raphaël et le fait qu'il ait une copine à qui il va visiblement faire l'amour. Finalement, il ne semble pas si solitaire que ça.
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Le garçon solitaire
Mystery / ThrillerPersonne ne connaît vraiment Simon Levi, et pour cause, il veut qu'il en soit ainsi. En fait, personne ne cherche vraiment à le connaître. Personne, excepté Margaux Jaspaerd, sa nouvelle professeure de philosophie. Elle, Simon la fascine. Elle, admi...