Chapitre 05

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La porte c'était fermée en un grondement horrible, bien plus que les autres soirs. Deux d'entre eux étaient là-dedans, et allaient passer la nuit dedans ! Un silence régnait du côté du bloc, silence rompu par Alby qui cria de toutes ses forces. Il ne pouvait pas imaginer ce qui était en train de se produire, comment n'avait-il pas pu voir ça ? Comment n'avait-il pas pu le prévoir et l'empêcher ! Frappant le mur de toutes ses forces en criant de rage, il était incontrôlable, peu de blocards l'avaient déjà vu ainsi, et aucun n'essayait de l'arrêter. Le leader devait, ressentait le besoin de frapper encore et encore ce mur de pierre, jusqu'à l'épuisement.

À côté de lui, Newt n'avait pas quitté le sol des yeux, il asséna un seul coup au mur. Un seul qui aurait pu lui briser la main, et qui d'ailleurs l'avait blessé. Le poing contre ce fichu mur, il releva la tête vers ce dernier. Clarissa, Clary était dedans, il aurait dû courir, il avait le devoir de courir, mais avec sa jambe il en avait été incapable, songea-t-il, il risquait de se faire bloquer lui aussi à l'intérieur, et il devait avouer que l'idée d'y retourner le paniquait, l'effrayait et même le tétanisait. C'était un cauchemar, il devait-être encore à l'infirmerie, c'était sûrement ça, il était en train de rêver. La douleur affreuse à la main lui fit comprendre qu'il ne rêvait pas et qu'il devait faire face à la réalité.

Il ne reverrait jamais sa petite bouille préférée, il ne reverrait jamais le sourire, ni l'expression d'agacement sur son visage lorsqu'il la charriait, il ne la reverrait jamais faire la moue, ou sa grimace lorsqu'il se moquait d'elle et qu'elle faisait semblant d'être vexée. Il ne s'imaginait pas pouvoir continuer ici sans elle, sans pouvoir la prendre dans ses bras, ou d'enfoncer sa tête au creux de son cou quand il avait un coup de mou. Trois mois, trois mois avec elle, l'avaient rendu plus fort. Il croyait enfin à l'espoir de sortir un jour d'ici. Elle était une part de lui, et la raison pour laquelle il paraissait si fort.

Les blocards regardaient la scène avec effroi, les deux matons, les deux leaders étaient complètement désemparés, si eux craquaient, qu'allait-il arriver ?

À l'autre bout, Clarissa avait les mains contre le mur et le front contre la roche. C'était impensable de mourir comme ça, c'était surtout impensable de mourir, sans avoir pu dire adieu aux blocards, surtout Newt et Minho. Les larmes montaient, mais elle se jurait de ne pas pleurer, oh non elle ne ferait pas ce plaisir à Gally. Ce dernier était toujours adossé au mur, assis par terre, regardant le vide devant lui.

- Je devrais te tuer, cracha ce dernier en se relevant et s'approchant d'elle sans qu'elle ne bouge.

- On est déjà mort ! grogna-t-elle en se tournant vers lui. Alors vas-y, tue-moi et après ? Je serais même d'avis que tu le fasses, car ce qui nous attend comme mort...se coupa la brune. Ce qui nous attend sera dix fois pire.

- Tu ne peux pas t'empêcher de faire la maligne, même dans ce genre de situations.

- Et toi tu ne peux apparemment pas être sympa une fois dans ta vie ! Hurla-t-elle. Mais tu réalises au moins que c'est toi qui nous as envoyés à la mort ?!

Le maton se mit à rire en s'approchant d'elle et la regardant d'un air arrogant.

- Non, c'est toi que j'ai envoyé à la mort !

Clarissa tourna la tête et se recula jusqu'à se cogner dans le mur où elle se laissa tomber lourdement au sol. Le regard interrogateur de Gally se porta sur elle. Pas de réponse, pas de soupire ou de grimace, c'était une première, pensait le maton.

Shadows of the maze (le labyrinthe) TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant