Prologue

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Je repris doucement conscience sans pour autant ouvrir les yeux, je n'y arrivais pas, comme si quelque chose m'en empêchait. Après quelques secondes qui parurent interminables, j'ouvris enfin les yeux, espérant trouver une lumière, mais ce fut le noir complet que je trouvai. J'étais allongée sur le dos, de ma main droite je palpais le sol, c'était froid, cela semblait être du fer. Je décidai de me fier à un autre de mes sens, j'essayai de sentir quelque chose qui me donnerait une idée du lieu où je me trouvais : je sentais l'humidité, la poussière, le renfermé. Il faisait très froid et l'air était présent, mais en petite quantité ce qui me fit toussoter.
J'osai, après plusieurs secondes, me relever pour essayer d'apercevoir quelque chose. En me relevant, une secousse me fit retomber à plat ventre, ça bougeait ! J'étais au moins sûre d'une chose, j'étais dans une cage, dans le noir et cela semblait monter. Mais pourquoi suis-je dans une cage ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Où suis-je ? Je sentis mon cœur se nouer et se serrer et ma respiration s'accélérer brutalement. C'était comme si mon cœur allait exploser, je tentai de me calmer et d'essayer de garder l'équilibre, posant la main sur une caisse pour m'aider, j'entendis un bruit venant de la caisse en bois et me projetai contre l'une des parois pour m'éloigner le plus possible de... ? Je ne savais même pas ce que c'était, alors que je regardais de tous les côtés pour essayer de trouver quelque chose, de voir quelque chose. D'un coup un bruit, un bruit mécanique, un bruit sourd mélangé à une alarme. Je mis mes mains sur mes oreilles et m'assis dans un coin ramenant mes genoux vers moi, suppliant que cela s'arrête.


- Stop ! Stop, par pitié arrêtez ça ! Hurlais-je à m'en faire casser la voix.


L'ascenseur ou la cage, je ne sais même pas, semblait accélérer. Je voulais comprendre, non je veux comprendre ! Je voulais hurler, crier, je voulais... je ne sais même pas ce que je voulais, si, je voulais sortir d'ici ! Tous s'arrêta, ce fut le silence complet. Je sentais toujours la pression de la cage de fer me mener vers le haut, mais jusqu'où ?
La cage s'arrêta brutalement, me rejetant au sol tout aussi violemment, m'éclatant la tête contre le sol. Je sentis une douleur aiguë à ma tête, et la chaleur d'un liquide glissé le long de mon visage, une odeur cuivrée. J'attendais sans bouger, comme si cela allait m'aider, pensais-je. Un second bruit métallique me fit fermer les yeux, déjà noyés par les larmes. Un grondement parcourait la cage, qui résonnait de ce fait, j'ouvris les yeux, une seconde, juste une seconde, le temps d'apercevoir un petit jour, la porte s'ouvrait. Je ne réussis pas à tenir plus longtemps, tombant dans le noir complet, j'entendis le bruit sourd du fer qu'on laissait tomber sur le sol dure, quelqu'un avait ouvert la cage, j'étais au moins sûre de ça avant de tomber dans l'inconscience totale.
Quand je repris à nouveau conscience, je n'étais plus dans la cage, le sol était tout aussi dur, mais moins froid et moins rude au toucher. Posant mon bras devant mes yeux pour ne pas me brûler les rétines avec le soleil, j'ouvris doucement les yeux un par un. Au-dessus de moi se trouvaient plusieurs personnes, après constatation, je remarquai qu'il ne s'agissait que de garçon. Ils me regardaient, comme s'ils allaient me tuer. Certains riaient d'autres me regardaient l'air complètement déboussolé, presque autant que moi, les autres étaient partagés entre des regards noirs et froids et des chuchotis à peine audible entre eux. Où est-ce que je me trouvais ? J'aurais aimé poser la question, mais je n'osais pas.
L'un d'eux s'approcha de moi et m'attrapa par le col de mon haut pour me relever, il était grand et fort, il me surpassait totalement. Ses yeux gris rencontrèrent les miens et je fuyais son regard. Je n'avais aucune confiance en lui, ou en eux. Dans un élan de courage ou de folie, je ne sais pas, je lui mis un coup de pied dans l'entre jambes. Il s'écroula à genoux, proférant des menaces, tandis que moi je me mis à courir de toutes mes forces droit vers la seule issue que je pouvais voir devant moi. Je courrais sans me retourner, passant au-dessus des cris de tous ces garçons qui criaient de m'arrêter. J'étais plus qu'à quelques mètres de la sortie, de la libération, quand un homme noir, imposant, se posta devant moi, m'obligeant à m'arrêter et de ce fait, tomber en arrière. Il s'approcha de moi et se posta devant moi, les bras croisés, me regardant de ses yeux noirs profonds.
Je suis totalement perdue, je sens que les larmes me remontent aux yeux, mais il est hors de question que je pleurs. Il me prendrait pour une fille fragile et ça, je ne veux pas ! Je ne sais pas quoi faire, je restai ainsi, sans bouger. Le garçon devant moi fit la même chose, on se regarda droit dans les yeux. J'espérais à la fois qu'il reste silencieux, et à la fois comprendre ce qu'il se passait, qui étaient-ils, où j'étais, et surtout, qu'est-ce qu'ils allaient faire de moi.
J'entendis des bruits venir vers moi, les autres devaient arriver en courant. Avant même que je ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, J'entendis le costaud de toute à l'heure m'injurier et demander à Alby de me bannir, mais pourquoi ? Et qui est Alby ? Suivant son regard des yeux, je comprends que le garçon qui m'a bloqué la route doit-être ce fameux Alby.
- Gally calmes-toi. Demanda le dénommé Alby. Laissez-nous ! Vous l'effrayez.

Je lève le regard vers lui, le remerciant silencieusement, de les faire partir. Je tournai la tête vers eux. Plusieurs me regardaient encore tout en prenant chacun des routes différentes. Alors celui que j'ai frappé s'appelle donc Gally. Je sentis le regard insistant du noir sur moi, cela me fit me tourner vers lui tout en me relevant, je restai éloignée de lui.

- Je m'appelle Alby, ne t'inquiètes pas, tu ne crains rien. J'espère ne pas trop t'avoir fait peur en me postant devant toi, mais il fallait que j'arrête ta course, commença-t-il d'un ton très calme. Tu comprendras très vite pourquoi.

Je l'écoute avec attention, peut-être vais-je enfin comprendre ce qu'il se passe.

- Bon normalement il aurait dû te mettre au cachot, mais on va faire autrement pour cette fois. Mais d'abord, dis-moi comment tu t'appelles ?
Comment je m'appelle ? Facile ça, je m'appelle... Je réalisai que je ne savais pas, je passai mes mains dans mes cheveux essayant de me rappeler quelque chose : mon nom, mon prénom, mon âge, d'où je venais, mais rien, c'était le néant total. Comment, mais pourquoi ? Comment je peux avoir tout oublié, pourquoi j'ai tout oublié ? Je sentis la panique me submerger, les larmes noyer à nouveau mes joues, je m'en fichais de pleurer finalement, car cela me faisait trop de bien. Je pouvais même hurler à ce moment précis, car plus rien n'avait d'importance, je ne savais pas où j'étais et je ne savais pas qui j'étais, je n'allais sûrement pas passer la journée, alors je m'en fichais. Qu'ils me tuent ou me bannissent, je m'en fichais ! Dans la panique, je réussis à comprendre ce qu'il me disait, il me disait que c'était normal, qu'est-ce qui est normal ? De ne plus rien savoir ? Je le regardais incrédule, mais il devait être fou, lui aussi.

- On est tous passés par là, me dit-il en posant sa main sur mon épaule. Dans deux ou trois jours, ça te reviendra.
- Je vais me rappeler de qui je suis ? Je demande timidement.

Je réalisai que c'était les premiers mots que je prononçais depuis mon arrivée.

- Tu te rappelleras de ton prénom, c'est la seule chose dont on se rappelle, mais je vais t'expliquer si tu veux bien.

Shadows of the maze (le labyrinthe) TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant