Chapitre 20

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L'appel de Thomas ne fit pas s'arrêter Minho qui s'enfuit en courant, s'enfonçant dans la pénombre sans se retourner. Le brun essayait désespérément de retenir la liane, mais c'était de plus en plus dur. Le cri atroce du griffeur déchira le silence et fit trembler le nouveau, il comprenait ce qui avait fait fuir le coureur. Les battements de son cœur s'accéléraient, le griffeur s'approchait de lui, il n'était plus qu'à quelques mètres. Il n'y avait que deux solutions, laisser Alby à son sort et s'enfuir ou tenir bon et rester. Il jeta un regard vers le couloir sur sa gauche et arrêta un instant de respirer.
Thomas risqua le tout pour le tout et s'engouffra sous le lierre tenant à bout de bras la liane et Alby. Le poids mort de ce dernier rendait la tâche difficile, mais il ne lâcherait pas, pas comme ça. Il n'allait pas mourir, pas ainsi, pas sans avoir les réponses, pas sans revoir une dernière fois sa sœur. Il respirait rapidement, le dos contre la paroi rocheuse et froide du labyrinthe tenant fermement à s'en brûler les mains la liane, ses muscles et ses membres lui faisaient atrocement mal, mais il ne pouvait bouger. Il releva la tête lorsqu'il entendit une sorte de grognement, la créature était tout près.
Il pensa à Minho, était-il en sécurité ? Il l'espérait, car lui était dans une situation délicate, il pensa à présent à Clarissa. Au fond, dès qu'il l'avait vu, il avait senti comme un pincement au cœur. Il ne se rappelait pas d'elle, mais il était certain qu'il la connaissait, que ce soit un sentiment qu'il ressentait dans tout son être, ou bien à travers les flashs qui lui dévoraient ses nuits.
Un bruit métallique le fit frémir, il était totalement pétrifié. Son cœur manqua un battement lorsqu'il aperçut à travers le lierre une patte métallique s'éclater au sol juste devant lui. Une patte, puis deux, puis trois, et le griffeur tout entier. Le griffeur était à moins d'un mètre de lui, il approcha sa tête pour la voir mieux. Il avait de longues pattes métalliques, longeant du regard les pattes il pouvait apercevoir une forme de chair de poil. C'était encore plus terrifiant que tout ce qu'il s'était imaginé. Son sang se glaça littéralement, il sentit un frisson lui parcourir le corps. Le griffeur continuait sa route, il ne l'avait pas vu, il n'était pas pour autant sauvé, mais il gagnait du temps. Il ne pouvait pas rester caché ici toute la nuit, lâchant un « ok » en un murmure, il regardait autour de lui.
Trouvant une liane plus forte et dure, il attacha difficilement la liane à cette-ci. Il s'extirpa de sous le rideau de feuille et tira sur la corde de fortune pour s'assurer que cela tiendrait, c'était le cas. Alby était au moins en sécurité. Enfin attaché, le bruit sourd métallique parvint à ses oreilles, le faisant accélérer. Il se releva en un bond et se cacha derrière le mur de gauche, dos à la paroi, son cœur reprit un rythme endiablé sa respiration était rapide.
Il voulait regarder, mais il ne le pouvait tout son corps refusait de bouger. Le griffeur était derrière lui, les cris atroces le terrifiait, tout comme le bruit de ses pattes sur le sol, des pas qui s'éloignaient peu à peu. Il pouvait enfin respirer un peu, le soulagement le gagna doucement. Il se pencha en avant pour essayer d'apercevoir le griffeur, il n'était plus là, le couloir était vide, il pouvait sortir de sa cachette.

- Bien, murmura Thomas en regardant vers Alby.
Un nouveau bruit arriva à ses oreilles, c'était un son différent, comme un bruit mécanique, mais encore plus sourd et cela résonnait tout autour de lui. Il regardait de tous les côtés, le sol vibrait sous ses pieds. Il se rappelait à présent les paroles de Newt, oui c'était ça, les couloirs changent. Il recula, regardant de haut en bas, il ne pouvait pas rester ici, il espérait seulement pouvoir retrouver Alby quand le soleil se lèverait. Thomas recula dans le couloir de gauche qui faisait l'angle, le cri du griffeur résonna à nouveau non loin de lui, alors qu'il marchait à reculons, les yeux fixés sur l'autre couloir. Il s'arrêta lorsqu'il marcha sur quelque chose. Il releva le pied et remarqua qu'il s'agissait d'une substance gluante, c'était répugnant et ça collait à sa semelle.
Il secoua le pied pour retirer de sa chaussure le liquide, alors qu'il regarda tout autour, cette même substance gluante tomba sur son épaule droite. Il ouvrit les yeux en gros, et releva la tête pour voir d'où ça provenait. Tout son corps se crispa, ses tripes se broyèrent de l'intérieur, la peur le tétanisa un instant. C'était un griffeur qui se tenait juste au-dessus de lui, ce dernier sauta sur lui sans ménagement, il eut juste le temps de se jeter au sol. Il poussa quelques grognements et cris de peur, et se releva presque aussi tôt. Il se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait, poursuivi par le griffeur.
Le bleu courut devant lui, sans regarder où il allait, de toutes façons, il était dans un labyrinthe et il ne connaissait pas les chemins comme Minho ou Clarissa. Il courait sans direction définie, regardant de temps en temps derrière lui la créature qui le chassait comme un vulgaire animal, mais elle était rapide, bien trop rapide. Il réussit à la distancer un moment, enfin c'est ce qu'il avait cru lorsqu'elle avait disparu de son champ de vision. Seulement le griffeur surgit devant lui en poussant un hurlement atroce. Il lâcha un cri d'effroi mélangé à de l'étonnement et virevolta vers la gauche en se rattrapant de justesse pour ne pas tomber.
Il reprit sa course folle, tournant au hasard, ne sachant pas où aller, mais n'ayant qu'une idée, échapper à la mort. Il sentait ses poumons s'enflammer, sa gorge le brûler, ses membres lui faire atrocement mal, comme ses jambes qui tremblaient, mais il était impossible pour lui de s'arrêter, s'il s'arrêtait ici et maintenant, c'était la mort assurée. Son cœur battait de plus en plus vite, bien trop vite au point qu'il pensait qu'il arriverait un moment ou l'autre à traverser ses côtes. Il continuait encore et encore de courir, sans s'arrêter n'ayant que cela en tête, mais son visage se crispa et ses yeux se tétanisèrent lorsqu'il arriva dans un cul-de-sac.

- Oh non merde ! Maugréa-t-il.

Il voulut faire demi-tour, mais c'était trop tard, le griffeur était déjà là. Il n'avait qu'une seule solution, il prit le chemin de droite où le mur de lierre était son seul espoir. Il se mit à courir de toutes ses forces, par chance, un morceau de roche sortait du sol, il sauta dessus et s'accrocha au lierre en face. S'accrochant aux lianes, il grimpait au mur avec difficulté, mais il ne lâcherait rien tout comme le Griffeur qui sauta de la même façon. Il pouvait voir de près ses dents monstrueuses. Il grogna puis accéléra, il réussit à se hisser en haut en hurlant et reprit sa course, il n'avait plus qu'une chose en tête, courir ou mourir. Arrivé au bout du mur, il sauta sans réfléchir, lorsqu'il arriva à l'autre bout, il tomba dans sa chute et s'éclata contre l'autre mur. Il espérait que le griffeur rebrousse chemin, mais tout comme Thomas quelques secondes avant il sauta au-dessus du fossé.
Il se releva d'un bond et continua de courir, mais lorsqu'il arriva au bout du mur suivant, le fossé était bien trop grand et beaucoup trop haut pour sauter, il manqua de tomber du mur. Il ne pouvait pas mourir ainsi, non pas comme ça, il jeta un regard en arrière pour faire demi-tour, mais le griffeur était déjà là. Il se recula prit une grande bouffer d'air et de courage. Il courut pour prendre de l'élan et se jeta en criant et avec vitesse dans le vide, il réussit à se rattraper au mur de lierre et attrapa une liane. Suspendu au-dessus du vide, il s'était brûlé les mains et les avant-bras, la peur le prenait. À nouveau, le griffeur imita son geste et se retrouva suspendu au vide juste au-dessus de lui. Il eut juste le temps d'éviter de se faire piquer, il revoyait à présent Ben et sa transformation, c'était ça qui l'attendait s'il se faisait piquer.
Thomas se laissa glisser le long du mur, pour descendre le plus vite possible, mais le lierre ne pouvait pas supporter son poids et celui du griffeur. Le mur de végétation s'arracha d'un coup de la façade, il tomba lourdement sur le sol. Il s'extirpa en rampant des lianes et se retourna vivement pour voir que le griffeur était pris au piège dans le lierre. Il se remit à courir jusqu'au bout du couloir et se retourna net pour regarder la bête se débattre. Voyant la créature, il comprit pourquoi les coureurs bloqués dans le labyrinthe ne s'en sortaient pas vivant.
Un instant, il voulut même s'approcher pour la voir de plus près, mais quelqu'un le percuta de plein fouet, il lâcha un cri, c'était Minho. Il était rassuré qu'il soit encore en vie.

- T'es vraiment un gros taré toi ! affirma Minho en le tirant par le bras. Allez, magnes-toi, vite !

Le Griffeur poussa un cri, il semblait réussir à se libérer des lianes qui le tenaient prisonnier jusque-là. Minho prit la tête de la course, derrière Thomas, essayait de suivre la cadence. C'était un rythme effréné.

- Minho attends ! Hurla Thomas.

Derrière eux, une paroi se referma.

- Le labyrinthe se transforme, déclara l'Asiatique. Grouilles-toi, allez, allez ! Cria Minho en le tirant dans une autre allée.

Le maton des coureurs s'arrêta un instant devant un couloir, c'était peut-être un moyen de s'en sortir, pensa le brun en regardant le coureur.

- Cette partie va se fermer, on va pouvoir le semer, lui cria Minho en s'engageant dans le couloir.

Il se mit à courir droit devant lui sans regarder en arrière, étant persuadé que Thomas le suivait. Ce n'était pas le cas, le nouveau s'était arrêté, il avait fixé le mur se refermer, et une idée lui avait traversé l'esprit.
- Thomas qu'est-ce que tu fous bordel ! Hurlait Minho. Tires-toi de là, bouge vite !

À l'autre bout du couloir le griffeur arrivait, il criait, son bruit métallique arrivait aux oreilles de Thomas qui ne bougerait pas, non, pas cette fois. Minho hurlait à l'autre bout, mais il ne l'écoutait pas, il était déterminé à tuer une de ces créatures.

- Amènes-toi ! Cria Thomas au griffeur. Aller sale monstre, approche !

La bête sembla l'écouter et fonça droit sur lui en poussant un cri. Le nouveau attendait le dernier moment, qu'il soit certain d'être suivi. Au loin Minho avait compris et criait de plus belle au blocard de courir. Thomas fonça dans le couloir s'entrechoquant au mur, et criant de venir au griffeur qui obéissait sans savoir ce qui l'attendait, la mort. De son côté l'asiatique était en train de bouillir sur place.

- Cours, Thomas ne te retourne pas ! Cours ! L'encourageait Minho

C'était terminé le brun n'entendait plus rien, ni les cris du griffeur, ni les paroles de son ami, il le voyait bouger, gesticuler, mais aucun son ne parvenait à ses oreilles. Il courait, courait, plus vite qu'il n'avait jamais couru, ses poumons en explosion, le souffle court. Il n'y avait qu'une chose qui l'empêchait de s'arrêter, son envie de vivre !

- Dépêches-toi Thomas fonce ! Hurlait Minho.

Le passage se refermait bien trop vite, il restait qu'un infime petit passage, assez il l'espérait pour passer. Le griffeur gagnait du terrain et s'approchait de plus en plus.

- Vas-y Thomas donne tout ce que t'as !

Thomas accéléra encore un peu, à bout de forces.

- Magnes-toi, cours ! Thomas ! Hurla Minho en insistant sur son prénom, la peur au ventre.

Shadows of the maze (le labyrinthe) TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant